Lac Rond à Sainte-Adèle

Par Thomas Gallenne

Soupe toxique?

Plus de cinquante personnes ont assisté à la conférence du professeur Richard Carignan, biologiste et chercheur émérite de l’Université de Montréal, dans le cadre de l’Assemblée générale annuelle d’Action Environnement lac Sainte-Adèle (AELSA), le 19 mai dernier au Centre communautaire Jean-Baptiste-Rolland de Sainte-Adèle.  Par Thomas Gallenne

Intitulé «Le lac Rond de l’an -10 000 à nos jours», l’exposé illustré de photos et de graphiques a clairement décrit l’impact majeur de l’urbanisation sur l’évolution de l’écosystème du lac. L’eau du lac Rond est encore claire et transparente, salubre pour la baignade, mais la santé globale du lac est très vulnérable selon le professeur. Il est anormalement salé et contient une grande quantité d’algues et de plantes aquatiques qui le maintiennent à la limite de sa capacité d’absorption de l’excès de phosphore. «Il faut minimiser l’apport de fertilisants dans tout le bassin versant, prévient M. Carignan. Le lac Rond est à une étape de son évolution ou presque rien peut le faire basculer vers une soupe de cyanobactéries. Ça peut se produire d’une année à l’autre.»

Solutions à court terme

Parmi les mesures à déployer de façon urgente, les engrais et pesticides sont à proscrire dans tout le bassin versant, les apports de sel, d’abrasifs, de produits chimiques qui vont dans les eaux de ruissellement doivent être limités, les fossés et bassins de sédimentation municipaux nettoyés. Il faudrait entretenir une bande riveraine végétale touffue, vérifier et entretenir le collecteur d’égout vieux de plus de vingt-cinq ans situé au fond du lac, et limiter tous les apports organiques comme l’ensemencement de truites ou les excréments des chiens et des chevaux durant les activités d’hiver. Tout un menu qui nécessitera assurément concertation et mobilisation de la part de tous les Adélois.

«La Ville de Sainte-Adèle se fera un plaisir de participer et de soutenir la table de concertation, ce qui fait l’unanimité au sein du conseil municipal», aurait pour sa part déclaré le maire de Sainte-Adèle, Réjean Charbonneau. La Chambre de commerce a aussi exprimé son intérêt à veiller à la pérennité du lac.

Table de concertation

«Forts de ces connaissances exactes sur l’état de santé précaire du lac Rond, nous sommes mieux outillés que jamais pour mobiliser les organismes concernés et la population autour d’une table de concertation dont la mission sera d’élaborer un plan de préservation et d’amélioration de la santé du lac Rond», annonce Line Richard, vice-présidente de l’AELSA.  Les modalités et l’agenda de cette table de concertation seront à l’ordre du jour du prochain conseil d’administration de l’AELSA qui se tiendra le 22 juin prochain.

«Imaginons que le lac Rond devienne impropre à la baignade. Ce serait une catastrophe, tant pour les baigneurs, le camp de jour, les riverains, l’hôtel, les commerces, les touristes et les citoyens de Sainte-Adèle. Maintenir la bonne santé du lac est une question de qualité de vie, de capital récréotouristique et de

patrimoine naturel irremplaçable. Nous avons tous le lac Rond à cœur et allons travailler ensemble à le protéger», conclut Mme

Richard.

Pour devenir membre d’AELSA: LacRondSainteAdele@gmail.com . Page Facebook «Action Environnement lac Ste-Adèle».

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