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Les citoyens de Saint-Adolphe plus tenaces que jamais

Par Journal Accès

Projet Hydro-Québec du Grand-Brûlé

Plus d’une centaine de citoyens de Saint-Adolphe-d’Howard, appuyés par des résidents de Lanaudière qui sont aussi aux prises avec un projet controversé de ligne à haute tension, ont manifesté dimanche dernier, le 11 janvier, devant le siège social d’Hydro-Québec à Montréal.

Les citoyens touchés par ce projet de ligne à haute tension, s’insurgent contre le stratagème trouvé par Hydro-Québec qui selon eux ouvrirait de nouvelles emprises sans passer par le BAPE. «Hydro, ça nous appartient. Ils ont un devoir moral envers les citoyens. On rit de nous dans cette affaire», a déclaré Claude Meunier, qui appuie cette bataille depuis ses débuts en 2013.

Sarah Perreault, du comité aviseur, a lancé un appel aux ministres de l’environnement et des Ressources naturelles qui, avance-t-elle, refusent jusqu’à présent d’entendre les citoyens dans ce dossier malgré la très forte opposition. «Monsieur Heurtel, Monsieur Arcand, entendez-vous les citoyens? Nous avons consulté une foule d’experts, ce qui nous a permis de mettre à jour un nombre incroyable d’anomalies dans ce projet. Mais vous, qui avez-vous consulté à part Hydro? Les citoyens ont besoin de vous!»

«Un projet de ligne à haute tension comme celui qui touche Saint-Adolphe aurait de très fortes chances d’être rejeté par le BAPE. Il y a un précédent, ils le savent et ils essaient de tromper la population en exploitant des zones grises dans la loi. Si le gouvernement ne fait rien, Hydro répètera cette manœuvre ailleurs. C’est immoral», croit Denise Payette représentante du comité aviseur de Saint-Adolphe-d’Howard.

Guy A. Lepage, qui est actuellement à l’extérieur du pays, a tenu à réitérer son appui aux citoyens. Dans un courriel envoyé au comité aviseur le 9 janvier, il écrit: «Comme citoyen de Saint-Adolphe, j’appuie la population de mon village qui refuse de voir saccager son environnement par des décisions administratives qui font fi de l’acceptabilité sociale de mes concitoyens. Ce projet doit passer par le BAPE, car le gouvernement est de toute évidence du côté d’Hydro-Québec plutôt que du côté de la population qu’il représente».

Dans Lanaudière, on dénonce vivement un projet de ligne à 735 kV qu’Hydro-Québec entend construire pour transporter l’électricité des parcs éoliens et de la Romaine jusqu’à Montréal. Ce projet d’un milliard de dollars a pourtant été jugé non nécessaire par la Régie de l’énergie en 2011, étant donné les technologies existantes.

Les citoyens de Saint-Adolphe-d’Howard déplorent également le manque de transparence d’Hydro-Québec quant aux justifications même du projet. «Au départ, Hydro soutenait que cette ligne visait à alimenter les MRC des Pays-d’en-Haut et des Laurentides. Puis, au fur et à mesure que l’ingénieur expert engagé par la municipalité apportait des solutions qui ne nécessitaient pas l’ouverture d’une nouvelle emprise, Hydro ajoutait des données et de nouveaux besoins. Maintenant, cette ligne doit pouvoir transporter de l’électricité jusqu’à Chertsey, dans une autre région, ce qui ne faisait pas partie du projet initial. Hydro a trompé les citoyens et les élus. Ce projet doit répondre à des besoins qui vont bien au-delà de ceux de la région» a déclaré Denise Payette.

D’anciens membres de la Coalition du Val Saint-François, dont Gilles Léveillé, étaient aussi présents à la manifestation. Ceux-ci ont mené une lutte acharnée contre la ligne Hertel-Des-Cantons au début des années 2000. «Nous avons aussi été victimes de tromperies d’Hydro à l’époque. Cela doit cesser!», a déclaré M. Léveillé.

À l’aube d’une nouvelle consultation sur l’énergie au Québec, les manifestants demandent aux ministres Pierre Arcand et David Heurtel:

– de reconnaître l’absence d’acceptabilité sociale dans les projets de lignes à haute tension touchant les Laurentides et Lanaudière;

– d’accepter de rencontrer les citoyens de Saint-Adolphe-d’Howard et de se montrer à leur écoute;

– de reconnaître que, comme le demandent les citoyens et l’ensemble des municipalités des Laurentides, le projet du Grand-Brûlé doit passer par le BAPE. Et que tout futur projet de ligne à haute tension nécessitant l’ouverture d’une nouvelle emprise puisse désormais être soumis au BAPE, quelle que soit la tension de la ligne;

– de reconnaître que les paysages sont une ressource naturelle de grande valeur qu’il faut protéger en mettant tout en œuvre pour réduire les besoins de construire des lignes à haute-tension;

– qu’Hydro-Québec soit davantage imputable et transparente dans son processus de consultation.

 

 

 

 

 

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