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Les moeurs sexuelles particulières des amérindiens de la nation des Corbeaux

Par Rédaction

Dans la dernière chronique intitulée «Le cheval blessé d’un coup d’épée» je relatais les découvertes et la relation privilégiée avec l’archive par les historiens, ainsi que de quelques exemples de l’historienne Arlette Farge, notamment l’archive judiciaire du Marquis de Sade, je vous mentionnais que je vous ferai part d’une découverte personnelle, la voici…

Alors que j’établissais la biographie du coureur des bois François-Antoine LaRocque (1784-1869) je consultai son «Journal de mon voyage de la rivière Assiniboine jusqu’aux Roches Jaunes» Les Roches jaunes étant la Yellowstone devenu le plus grand parc national au monde et dont LaRocque fut le premier à le découvrir ainsi que le premier à y voir des peintures rupestres amérindiennes. Ce Journal avait été publié par l’historien Lawrence Burpee à Ottawa en 1910, donc il y a exactement 100 ans, il était rédigé en anglais.

Je croyais à l’époque qu’il s’agissait d’une traduction puisque François-Antoine LaRocque était natif de l’Assomption au Québec et qu’il avait suivi son oncle le coureur des bois Laurent Leroux aux États-Unis à l’âge de huit ans lorsque son père était décédé.

Il y eut une traduction en français en 1922 de l’ouvrage de Burpee. Mais pourquoi alors traduire le Journal en français, alors que l’original avait était écrit en français? Voilà ce qui s’était passé, l’original avait été écrit en anglais par François-Antoine LaRocque puisque venu tôt aux États-Unis il écrivait couramment en anglais, son patronyme français trompa toute une génération d’historiens et ce n’est que par les travaux des historiens des Universités Columbia au Missouri et Lincoln au Nebraska que l’on s’aperçu de la méprise et bien plus, l’on réalisa que des passages entiers de son Journal avaient été expurgés de l’édition originale anglaise publié par Burpee donc nécessairement absente de la traduction française.

Les historiens avaient donc consulté un Journal censuré par l’historien Burpee héritier des mentalités victorienne et puritaine du début du siècle. Ces passages je les ai retrouvés dans l’édition originale consultée aux États-Unis et je les ai publiés pour la première fois en 2006, en français…

Alors que LaRocque parcourait les États actuels du Montana et du Wyoming en 1805 il était accompagné de près de 600 amérindiens de la nation des Corbeaux, Crows en anglais, cette nation est apparentée aux Sioux. Il est alors sous la protection du chef des Corbeaux Veau Rouge. Voici une partie des textes censurés: «La jalousie semble être leur passion dominante et plusieurs ne vont à la chasse que sans être accompagné de leur femme favorite… La femme qui se rend coupable d’infidélité conjugale est souvent en danger d’être tuée ou blessée comme son amant quelquefois, mais la vengeance qu’exerce le mari furieux le plus souvent consiste à tuer les chevaux de l’amant ou de s’en emparer. Il bat aussi sa femme sans pitié. Ils offrent quelquefois leurs femmes à un étranger pour la nuit, mais très rarement et seulement lorsqu’ils peuvent en tirer un avantage. Ils sont plus réservés et polis dans leur langage et leur comportement que presque toutes les autres nations indiennes, ils ne montrent pas leurs parties génitales comme le font les Gros-Ventres, les Mandans et les Assiniboines et ils n’ont pas le langage ordurier et sexuel des Cris et des Sauteux. Une coutume répugnante qu’ils adoptent lorsqu’ils font un long voyage et que leurs femmes sont absentes, est la suivante: ils copulent avec des juments ou de jeunes bisons femelles qu’ils attrapent à cette fin. À cheval, ils poursuivent des bandes de bisons puis ils passent une corde autour du cou d’une génisse, l’immobilise en attachant ses quatre pattes et copulent les uns après les autres avec celle-ci.»

Il appartenait peut-être à un historien québécois de rétablir le Journal de LaRocque dans son entier. Léon XIII, pape humaniste et intellectuel a écrit: «La première loi de l’Histoire est de ne pas oser mentir; la seconde, de ne pas craindre d’exprimer toute la vérité.»

Voilà c’est fait.

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