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L’urgence d’agir pour demain

Par Martine Laval

Le silence des troupeaux de Philippe Brach

Philippe Brach dévoilera l’univers éclaté de son nouvel album Le silence des troupeaux, le 2 mars, au théâtre du Marais. On dit de l’auteur-compositeur qu’il est coloré et déjanté, mais de ce que j’entends émaner de lui, je lui accorderais l’âme sensible de ceux qui ressentent l’urgence de contribuer à raviver la flamme d’humanité dans ce monde qui court à sa perte, et la traduisent à travers des œuvres inusitées qui touchent l’imaginaire et la sensibilité d’autrui.

L’émergence

« On a eu une grosse tournée débile l’an dernier avec 125 shows!, raconte avec enthousiasme Philippe Brach. Ça m’a permis d’amasser du cash pour mon super projet de m’acheter un terrain dans le bois… Mais avec cet album-là, j’vais être pogné sur l’île de Montréal plus longtemps que je pensais! » Car au lieu de mettre cet argent sur son rêve de vivre à la campagne, il le met sur l’œuvre qui l’habite et deviendra Le silence des troupeaux. « Mon but était d’aller là où on ne m’attend pas. Je voulais le total contrôle créatif sur tout ce que je faisais », confie l’auteur-compositeur à propos de son œuvre pour laquelle il a fait appel à un orchestre de 41 musiciens sous la direction de Nicolas Ellis dans ses démarches de création.

Recette de composition

« L’an dernier, j’ai absolument rien écrit, raconte Philippe Brach. Après la tournée, je suis parti deux mois en voyage, ce qui me stimule toujours. Au retour, j’ai cuvé et décompressé tout ça en m’isolant trois semaines dans le bois, tout seul, pour devenir un peu sénile, reprendre des phrases qui me sont venues, les peaufiner, et laisser naître les idées sur le babillard. Quand je suis sorti de là, j’avais une idée de l’identité de l’album, et même si les tounes n’étaient pas terminées, je savais où ça s’en allait… »

« Le silence de troupeaux, ça parle de peine d’amour, mais aussi de guerre, d’indifférence, de manque de compassion, de racisme, dévoile Philippe. C’est l’urgence d’agir. C’est ce qui est dans l’air du temps avec tout ce qui se passe en ce moment. C’est l’abandon qui gagne du terrain. C’est le désespoir. C’est le face-à-face avec le fait qu’on est peut-être bien rendu à un point de non-retour pis qu’on est moins avancés que je le pensais finalement. C’est la petite portion d’espoir et de lueur en dedans de nous qui dit qu’il faut faire de quoi là-là!… Sinon, ça va s’éteindre dans pas long. C’est triste à dire, mais j’y crois. »

Le masque

Le visage qu’affiche Philippe Brach sur la pochette couverture du Silence des troupeaux est une prothèse fabriquée à même son visage. « Ça représente la détresse humaine, explique Pier-Philippe Rioux, directeur artistique du projet. À travers un personnage crédible, on a intégré une présence animale à son image, un genre d’hybride mouton-chèvre-humain qu’on a moulé sur son visage.

Quand on collabore avec Philippe Brach, poursuivra-t-il, il faut s’attendre à se faire appeler à toute heure du jour avec une nouvelle idée. C’est être capable de ressentir ce charisme et ce sentiment qu’il dégage, et constater que menu, petit, avec une démarche saugrenue, il irradie quelque chose de plus grand que nature. »

Philippe Brach

2 mars au théâtre du Marais, Val Morin
14 avril au Cabaret BMO, Sainte-Thérèse
20 avril au théâtre Gilles-Vigneault, Saint-Jérôme

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