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Budget provincial 2016

Par Thomas Gallenne

Un show de boucane selon le ROCL

Le Regroupement des organismes communautaires des Laurentides (ROCL) s’insurge de ne rien trouver de significatif dans le budget provincial pour améliorer le quotidien des personnes les plus démunies et pour soutenir celles qui ont subi une détérioration de leurs conditions de vie. « Voilà presque deux ans que le gouvernement s’acharne à grands coups de compressions sur les programmes sociaux du Québec. Ce sont plus de 4 milliards de dollars qui ont ainsi été amputés! Maintenant que le mal est fait, le gouvernement Couillard promet un retour à des eaux plus tranquilles. Plus tranquilles pour qui? », lance Linda Déry, coordonnatrice du ROCL, pour qui les mesures d’austérité imposées affecteront pendant des années les services sociaux et de santé, d’éducation ainsi que les mesures de soutien au développement de l’ensemble des régions du Québec.

« Aucun réinvestissement important n’est prévu dans la sphère publique, alors que les plus riches et les entreprises bénéficient de baisses d’impôt et de lois de complaisance depuis plus de 10 ans », poursuit Mme Déry.
On se souviendra qu’en janvier 2016, le ROCL avait transmis une mise en demeure au premier ministre, l’enjoignant de réinvestir 2,5 G$ dans les programmes sociaux et services publics tout en lui rappelant le sous-financement chronique des organismes communautaires. « Nous ne retrouvons aucune suite à notre mise en demeure dans ce budget. Nous demandons au gouvernement de respecter ses engagements inscrits dans la loi 112 (Lutte à la pauvreté) et dans la Charte des droits et libertés », souligne-t-elle.

Show de boucane

Les représentants de l’organisme trouvent le budget Leitao plutôt mince. « Le budget qui est sur la table est malheureusement un véritable show de boucane! On tente de faire oublier les compressions de 4 G$ », avance Stéphanie Gaussirand, présidente du ROCL.
« C’est bien beau le déficit zéro, mais qu’en est-il du déficit social? Qu’en est-il des gens à qui on demande année après année de sacrifier leurs besoins de base sur l’autel de l’équilibre budgétaire? », poursuit-elle.

Prise de conscience

Le ROCL fait remarquer qu’un consensus émerge au Québec et à travers le monde pour dire qu’il faut soulager la classe moyenne, que c’est désormais au tour des mieux nantis, des grandes entreprises et des institutions financières de contribuer au financement des services publics. Ce partage des richesses est garant d’une plus grande justice sociale et d’égalité, notamment entre les hommes et les femmes. Un comité de l’ONU (Organisation des Nations Unies) vient d’ailleurs de sortir un rapport accablant concernant le recours du Canada à des politiques d’austérité. L’ONU est préoccupée par la stagnation du financement des programmes sociaux par rapport au produit intérieur brut, par les taux d’imposition des entreprises plus bas que ceux d’autres pays riches ainsi que par l’impact disproportionné des mesures d’austérité introduites dans un certain nombre de provinces, dont le Québec. « Force est de constater que le budget 16-17 est loin de répondre à l’invitation de l’ONU et est très loin des attentes du milieu communautaire, aucun réinvestissement majeur dans nos services publics et rien pour assurer le rattrapage financier et la pérennité des organismes communautaires qui croulent sous les demandes d’aide de plus en plus pressantes! », conclut Linda Déry.

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