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Expier ses péchés à Val-Morin

Par nathalie-deraspe

Tous les chemins mènent à Rome, mais une fois l’an, ceux-ci mènent à Val-Morin. Et ce jour-là, Val-Morin mène à Dieu. Le dieu de l’hindouisme, s’entend.

Tout au long de l’année, les disciples de l’ashram Sivananda de Val-Morin font bien peu de bruit. En fait, peu de gens savent que des visiteurs de partout dans le monde viennent découvrir les bienfaits du yoga ou parfaire leurs connaissances en médecine ayurvédique ici-même à Val-Morin. Cures de désintoxication, massages, conférences, le centre est un carrefour international unique pour quiconque est en quête d’illumination. Les ex-toxicomanes peuvent même y retrouver la santé par des séjours qui allient exercices mentaux et physiques.

Dans les corridors, on passe de l’anglais à l’espagnol, en échappant quelques mots de français pour les hôtes qui viennent à peine d’entrer. Oubliez les spas et autres consorts du genre, ici on est dans le vrai.

Une fois l’an, une foule de dix mille personnes envahit le centre pour célébrer le Kaavadi. Cette année, cette célébration mystique, qui a pour but de remercier Dieu pour faveur obtenues ou encore demander son support pour des épreuves à venir, aura lieu le 22 juillet.

La journée commence à quatre heures du matin, avec les ablutions. Vers 9 h, on apporte les statues sacrées et une heure plus tard, la procession entame sa longue marche de 8 kilomètres. Tout au long du parcours, une centaine de personnes fait le trajet avec une multitude de petits crochets insérés dans la peau. Certains, plus téméraires ou vertueux, font le sacrifice ultime de demeurer suspendus dans les airs durant tout le parcours. «C’est une tradition millénaire qui vient du Sri Lanka, explique Prahalad. Cet exercice de purification sert à expier ses péchés.»

Se purifier devant Dieu

Un mois avant l’événement, les adeptes entament un mois de jeûne, qui ne leur permet d’absorber que des fruits et de l’eau. Durant la même période, ceux-ci demeurent chastes et procèdent à une série d’exercices de purification avant d’entamer trois jours de jeûne à l’eau, si bien que la journée du Kaavadi, ils entrent littéralement en transe et ne sentent pas les crochets qui transpercent leurs omoplates, leurs reins, leurs fesses et leurs mollets. «Ils se disent si je peux faire ça, je pourrai affronter n’importe quoi par la suite, explique à nouveau Prahalad. Et une fois la cérémonie terminée, ils mangent un bon repas (végétarien, il va sans dire) et repartent chez eux comme si de rien n’était.»

Pour François, qui s’adonnait déjà au yoga et à la méditation, le puja, s’inscrit dans la continuité de sa démarche. Depuis plusieurs années, lui et sa famille célèbrent ce rituel millénaire, un équivalent de la messe catholique, et écoutent le swani (moine) réciter ses mantras (psaumes) avec tout autant de dévotion que les disciples hindous. «C’est une spiritualité de paix, confie le Laurentien. Les gens ici sont très accueillants, ce qui nous donne la chance de découvrir un autre type de spiritualité.

Et ce qui est bien au Québec, c’est qu’on peut choisir sa voix au lieu de se la faire imposer.» Le pèlerinage du 22 juillet dé­butera autour de 10 heures au centre Sivananda (8e avenue, Val-Morin). La population peut y participer en offrant de l’eau aux marcheurs ou encore prendre part à la procession.

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