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Guillaume Côté: un peu plus haut, un peu plus loin…

Par Martine Laval

Guillaume Côté est pour la première année à la barre du Festival des Arts de Saint-Sauveur en tant que directeur artistique. Après y avoir été initié l’an dernier en « pas de deux » avec Anik Bissonnette, qui occupa ce poste durant dix ans, voici maintenant que le danseur de renommée mondiale remplace la danseuse étoile, et que la 19e édition du FASS reflète déjà ses couleurs. Entretien avec celui qui s’est donné la mission d’amener l’événement « un grand jeté » plus loin, dans « un grand battement » de nouveauté.  

D’abord et avant tout, comment va la blessure au genou? Est-elle réparée?

Oui, la blessure a été réparée avec une opération en janvier durant laquelle on m’a rattaché trois tendons dans le genou, mais le processus de récupération est long et durera de neuf mois à un an. Je serai probablement de retour sur scène au mois de novembre pour le Ballet national. Si par chance il y avait un miracle, je ferai partie de la tournée de la compagnie en septembre…

Quelle place occupe maintenant le festival dans votre vie, et où voulez-vous le mener?

La direction du FASS prend une grosse place dans ma vie, même si c’était dans ma planification de choses à accomplir tout en dansant. Mon temps d’arrêt forcé à cause de ma blessure m’a permis d’encore mieux développer la programmation de cette année et de me lancer dans celle de l’année prochaine de façon dynamique. Ce que je fais en ce moment, c’est de rétablir le FASS de la façon qui me convient en tant qu’actuel directeur artistique.

Même si c’est un festival qui est reconnu dans le monde de la danse, je trouve qu’il a un potentiel extrême que j’aimerais développer. J’essaie de découvrir comment on pourrait encore mieux travailler à l’interne et avec la communauté, pour donner un second souffle au FASS.

Comme n’importe quoi, c’est une question de temps. Anik l’a dirigé à sa façon selon sa vision, et maintenant c’est à mon tour de l’amener dans une autre direction. Cette année est le premier pas dans cette nouvelle orientation. Sans être extrêmes, je crois que les changements seront positifs.

Comment se traduiront ces changements dans le prochain festival?

Premièrement, la programmation est différente. Bien que le calibre soit aussi élevé qu’il ne l’était avec Anik, j’ai essayé de combiner des compagnies connues, expérimentées et renommées, avec des compagnies qui le sont moins dans la même soirée, afin d’introduire certains types de danse au public qui n’aurait pas la chance de les découvrir si ce n’était du fait qu’ils soient au même programme. Je profite également d’attirer des gens par le biais de la musique qu’ils aiment et qui sert de trame sonore lors d’un spectacle, pour leur présenter de la danse plus contemporaine. J’espère provoquer ainsi de belles surprises.

Est-ce que le fait que vous dansiez encore sur la scène internationale influence la venue des compagnies de danse au FASS?

Oui, absolument! Ce que je veux faire également est de profiter que je sois immergé dans l’univers de la danse  pour découvrir, lors de mes voyages et mes tournées dans le monde, des artistes super talentueux encore inconnus ou non établis, des perles rares, et les faire découvrir au festival avant qu’ils émergent totalement et deviennent trop chers pour les moyens du FASS qui a tout de même des restrictions budgétaires! Il y en aura d’ailleurs dans la programmation de cette année que j’ai vu danser et que j’ai invités.

Que représente le FASS pour vous, par rapport à tout ce que vous voyez dans le milieu?

Dans le monde de la danse, le FASS est un événement où les artistes adorent venir. Même les plus connus acceptent de performer « à rabais » simplement parce que l’énergie est tellement belle. C’est un mini Jacob’s Pillow des États-Unis, mais au Canada! Le FASS a un immense potentiel que j’aimerais développer davantage. C’est le joyau estival de Saint-Sauveur et une opportunité pour les gens de s’éloigner de la Ville de Montréal et de ses gros blockbusters du jazz, de l’humour, etc. pour venir découvrir dans la vallée, un petit bijou du monde de la danse.

Et la conciliation travail-famille avec la naissance de la petite Emma? Quelle place prend le rôle de papa?

C’est sûr que ma petite fille prend le dessus. C’est la plus belle chose qui me soit arrivée dans ma vie. C’est fâcheux que je me sois retrouvé à la maison pendant cinq mois à cause de ma blessure, mais d’un autre côté, avec une belle petite fille pour me garder  très occupé, j’ai été très chanceux de passer les cinq premiers mois de sa vie avec elle.

Un mot de la fin pour les festivaliers et la communauté?

Il n’y a pas meilleur moyen de relaxer que de voir du bel art en action. Donc, venez au FASS faire partie des nôtres pendant quelques soirs, vous enrichir d’un spectacle créatif, découvrir les talents qui viennent se déployer chez vous et amplifient le côté culturel de votre région déjà si précieuse, et profitez de ce joyau dans les Laurentides. En fait, à bientôt… dans quelques jours!

www.fass.ca

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