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J. Edgar Hoover et le Salon du livre de Montréal

Par Rédaction

Une méthode de recherche historique employée par les historiens pour précisez la pensée d’un individu en particulier et même d’une société, est l’étude des bibliothèques privées.

C’est-à-dire les livres d’un politique,d’un médecin,du clergé,de l‘ouvrier,mais dans ces études qui peuvent établir le cheminement intellectuel d’un individu sur la durée de sa vie par l’analyse de ce qu’il a lu, ce qu’il n’a pas lu a aussi son importance… Les annotations, les dédicaces qui lui furent adressés, les références dans ses archives, son agenda, les livres qui l’ont influencé, sont autant de petits fragments de sa vie intellectuelle qui permettent à l’historien de situer l’individu dans le contexte de la société de son époque.

Voyons quelques personnages qui au fil des siècles ont eu une relation particulière avec les livres… Abercrombie Lascelles 1881-1938, poète britannique et critique avait exprimé une opinion au sujet des écrits du poète Ezra Pound qui l’avait insulté au point de le défier en duel «le plus tôt et à l’endroit de votre convenance.» Abercrombie affolé sachant que Pound était un redoutable épéiste, se rappela que le choix des armes revenait à celui que l’on défiait, c’est pourquoi il s’adressa à Pound ainsi: «Puis-je vous suggérer que nous nous lancions nos livres invendus?»

Pound ayant beaucoup plus de livres invendus qu’Abercrombie, abandonna….

James Carroll romancier américain, se vit offrir un tour guidé de l’entrepôt de son éditeur à l’occasion de la parution de son livre Mortal Friends en 1978, il y vit s’affairant, de nombreux employés qui empaquetaient soigneusement son livre dans de multiples boîtes, l’un d’eux qu’on lui présenta lui dit «Nous aimons beaucoup votre livre monsieur Caroll». Pour l’auteur cela s’avérait le plus beau compliment qu’il pouvait recevoir, surpris que des travailleurs manuels s’intéressent à son livre, mais alors qu’il s’éloignait, l’employé ajouta: «Votre livre a la grandeur idéale pour pouvoir bien les empaqueter…»

Omar, Calife musulman 634-644 après J.C, se vit demander par un de ses généraux après la conquête d’Alexandrie en Égypte, ce qu’il devait faire avec la grande bibliothèque contenant des milliers de textes de l’Antiquité grecque.

Omar répondit «Si les écrits des Grecs sont en accord avec le Coran ils ne nous sont d’aucune utilité et nous devons nous en débarrasser, s’ils sont en désaccord, ils sont pernicieux et doivent être détruits…»

Tous les livres de la bibliothèque d’Alexandrie furent alors utilisés pour chauffer les bains publics, il est reconnu que cela dura six mois.
George Bernard Shaw 1856-1950 le fameux écrivain Irlandais, eut la surprise de trouver, alors qu’il bouquinait dans une librairie de livres usagés, un de ses volumes avec une dédicace qu’il avait inscrit pour un de ses amis «Avec mon estime George». Il acheta le livre et le retourna à son ami avec une nouvelle dédicace «Avec mon estime renouveler, George Bernard Shaw.»

Melenik II Empereur d’Éthiopie 1889-1913, était pour le moins un excentrique; se sentait-il mal disposé qu’il mangeait quelques pages de la Bible; en décembre 1913, recouvrant d’une crise cardiaque, il se sentit mal en point et sur ses instructions l’on déchira toutes les pages du Livre des Rois qu’il se mit à manger, il mourut avant d’avoir pu ingérer toutes les pages…

Un vendeur habile avait réussie à persuader l’épouse du président américain Calvin Coolidge de faire l’achat d’un dispendieux volume traitant de médecine; regrettant son achat elle décida de ne pas en parler à son mari et dissimula tant bien que mal le livre. Quelque temps plus tard alors qu’elle feuilletait l’album elle y lu une petite note de la main de son mari: «Ce volume ne propose aucun remède pour guérir les bonnes poires…»

Gilbert Chesterton 1874-1936, essayiste et poète britannique à qui l’on posa la question habituelle «Quel livre emporteriez-vous sur une île déserte?» répondit: «Le guide pratique de la construction navale de Thomas…» Tout ce parcours pour nous conduire vers J.Edgar Hoover et Clyde Tolson. À la mort d’Hoover, Tolson son compagnon de près de 40 ans, hérita de sa fortune,Hoover et Tolson ayant été conjoints homosexuels,ce que peu de gens savait, ils étaient aussi les numéros 1 et 2 du FBI. À la mort de Tolson quelques années plus tard, l’on démantela leur bibliothèque pour y retrouver des milliers de revues pornographiques, notamment en matière de travestisme; puisque notre propos initial était de faire l’histoire d’une personne à travers sa bibliothèque il peut paraître facile de tirer une conclusion ,mais nous avons aussi souligner leur incidence dans le milieu et ici force est d’interpréter que Hoover bien au fait des travers ou des préférences sexuels des gens, utilisa l’arme qui aurait pu lui nuire considérablement en la tournant vers le pasteur Martin Luther King alors que les agents du FBI mandatés par Hoover l’avait photographié avec des jeunes filles mineures.

Si King eut connu l’Histoire et la bibliothèque de J. Edgar Hoover, nul doute que le cours des événements eut été fort différent et qu‘il n‘aurait pas céder au chantage.

Plus près de nous, à la mort de Louis-Joseph Papineau 1786-1871, peut être notre plus grand politique, on trouva sur sa table de chevet à côté des biographies de Thomas Jefferson et George Washington ,un autre volume, Gravures de l‘almanach du bon jardinier, 22e édition.

Et vous, que lisez-vous?

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