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La montagne a-t-elle accouché d’une souris ?

Par nathalie-deraspe

Selon un grand quotidien montréalais, le tiers des jeunes planchistes québécois fumeraient leur petit joint avant d’aller rider. Cette équation a fait bondir les propriétaires de stations de ski, qui considèrent qu’il s’agit là d’un phénomène de société qui n’incombe pas qu’à ce sport.

L’étude de Linda Paquette, réalisée auprès de jeunes de 14 à 17 ans, révèle que trois répondants sur 10 ont consommé au moins une fois de la marijuana au cours de la dernière année avant de faire de la planche à neige. Est-ce à dire que le tiers des adolescents consomment systématiquement avant de pratiquer ce sport?
«Pour une fois, je trouve que les chiffres sont près de la réalité, déclare Jean-Michel, 19 ans. Aujourd’hui, fumer de la dope c’est aussi facile que de prendre une bière. Mais les gens ne sont pas conscients des dangers parce que leurs sens ne sont pas aussi actifs. Quand il y a 150 personnes dans le parc et que tu sautes 20 à 25 pieds dans les airs et de 35 à 40 pieds de longueur, c’est pas aussi évident que ça en a l’air. Dans le box, ajoute-t-il, c’est encore plus dangereux.»

Hans, 22 ans, estime que cette étude est assez représentative. «Les jeunes de 16 ou 17 ans fument dans le chair-lift. J’ai vu des amis se casser la gueule juste après avoir fumé un joint, j’en ai même vu consommer juste avant de participer à une grosse compétition. Dans ce temps-là, ils font deux back-flips au lieu d’un flip et souvent ils sont même pas réchauffés.»

Pour Frédéric Belval, relationniste à Mont Saint-Sauveur International (MSSI), toute cette mauvaise presse arrive à un bien mauvais moment. La saison est plutôt difficile, compte tenu des conditions climatiques et il martèle que ce n’est qu’une poignée de jeunes qui consomment. «Il n’y a pas plus d’accidents sur les pistes qu’il n’y en avait auparavant. La consommation de cannabis, c’est un problème de société qui n’est pas relié à la planche à neige. Si on avait demandé aux jeunes s’ils consomment à l’école ou au cinéma, on aurait obtenu le même résultat.»

Il n’empêche que Mme Paquette souligne dans ses travaux que le taux de blessures à la tête et au cou a augmenté de 50% entre 1995 et 2000 et qu’en 2004, près du tiers des adolescents avaient une problématique de consommation émergente ou avérée. Y a-t-il un lien de cause à effet?

Surveillance et patrouilles

Le sergent Manon Gaignard, porte-parole de la Sûreté du Québec, affirme pour sa part que les stations de ski doivent fournir un minimum de sécurité sur leurs sites. «De notre côté, faut être en mesure de constater le délit autrement, bonne chance la police!, ironise l’agente. Mais il n’y a rien qui empêche les gens de se plaindre directement aux gestionnaires des stations de ski ou de parler de cette problématique au comité de sécurité public de la MRC. Pour l’instant, ajoute la policière, on a plus de problèmes au mont Saint-Sauveur avec des vols de véhicules et d’équipements que d’autres choses.»

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