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L’implication exemplaire de citoyens d’ici

Par Journal Accès

Parrainage de familles syriennes

Véronique Piché – La réunion du comité Parrainage Laurentides est sur le point de commencer. Le curé André Daoust, assis à l’extrémité de la table de la salle à manger du presbytère de Sainte-Adèle, s’adresse aux neuf autres membres réunis ce jour-là : « Je suis d’autant plus heureux de vous accueillir que notre première famille arrivera très bientôt, vous savez quel jour? » Le groupe répond en chœur : « Le 15 septembre ». « De quelle année? », ajoute-t-il. Et tous éclatent de rire. Voilà presque deux ans qu’ils ont entamé les démarches…

À l’automne 2015, le Canada s’engage à accueillir 25 000 réfugiés syriens dans un délai de 14 mois. Le Québec participe à cette vaste opération humanitaire. En mars 2016, le tiers des 12 000 demandes de parrainage privé reçues au fédéral provient de répondants québécois. Le comité de parrainage de Sainte-Adèle fait partie des gens qui répondent à l’appel. Et leur implication dans ce projet est exemplaire.
Logement, vêtements, santé et éducation, transport. Les points à l’ordre du jour sont sans équivoque : ils se préparent à l’arrivée imminente de la première famille. « On attend notre bébé, qui est en retard! », a confié Louise Jacques, pétillante derrière ses lunettes rondes, juste avant la réunion.
Le curé André Daoust ouvre la rencontre par une réflexion sur les défis qui attendent le groupe et l’ensemble des bénévoles impliqués. « Ce qu’on a fait jusqu’à maintenant, ce n’est rien. Le plus important, c’est l’intégration des familles qui va bientôt commencer. Pas par pitié, mais d’égal à égal. » Le ton est donné.

L’expérience qui parle

Sabrina Vanier, agente de développement au COFFRET (Centre d’orientation et de formation favorisant les relations ethniques traditionnelles), prend la parole et explique au groupe les choses primordiales à entreprendre dès l’arrivée des réfugiés syriens. Elle leur confirme aussi qu’elle sera présente avec eux à l’aéroport, ce qui enchante le comité.
L’expertise du COFFRET en matière d’accueil et d’établissement des immigrants dans les Laurentides est plus que bienvenue. L’organisme de Saint-Jérôme chapeaute l’installation des réfugiés pris en charge par l’État sur le territoire, mais elle offre aussi généreusement son expérience aux groupes de parrainage privé, comme celui de Sainte-Adèle.

Mon village est le tien

La force du comité ressort au fur et à mesure que la réunion se déroule : avec respect et professionnalisme, les membres discutent et peaufinent leur plan d’accueil de cette première famille tant attendue.
On ne veut laisser aucun détail en suspens. Un membre propose d’impliquer la Maison des jeunes du village dans l’aménagement de l’appartement. Un autre avance l’idée de se rendre au Marché Adonis, afin que les nouveaux arrivants trouvent des aliments à leur goût dès leur arrivée chez eux.
Selon Statistique Canada, l’intégration des immigrants – en particulier des réfugiés – dans les zones moins urbanisées comme Sainte-Adèle est effectivement plus rapide. Les régions sont donc un lieu de francisation et de contact privilégié avec la culture québécoise. Un endroit qui accueille sans rien demander en retour.

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1 Comment

  1. Gabrielle Bücheler

    Très bon article écrit avec sensibilité et clarté. Ça fait du bien de le lire. Merci !

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