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Louise Lecavalier au FASS

Par Martine Laval


L’incomparable Étoile s’en vient briller sous nos cieux

Louise Lecavalier, l’icône de la danse contemporaine québécoise sera sur la scène du grand chapiteau du Festival des Arts de Saint-Sauveur (FASS) les 27 et 28 juillet. L’inimitable danseuse fera partie du Spectacle International regroupant onze des plus admirables danseurs et danseuses des plus prestigieuses compagnies de danse du monde. -Par Martine Laval

J’ai connu Louise Lecavalier en 1977 à l’école de danse Pointépiénu, alors qu’elle faisait partie de cette compagnie de danse moderne et marginale. La jeune danseuse de 20 ans cherchait à travers ses passages au cœur de la troupe et de celle de la Nouvelle Aire, les mouvements que son corps réclamait. Elle explorait son style, cherchait sa voie physique.

 

Puis vint la rencontre avec Édouard Lock, celui par lequel tout arriva. Alors qu’elle découvre le travail de ce jeune chorégraphe, observe son style et partage son évolution, Louise trouve son chemin. La magie opère. Jamais rencontre n’aura été plus déterminante et plus harmonieuse entre un chorégraphe et sa muse. Elle durera 18 ans durant lesquels, à travers La La La Human Steps, ils se bâtiront un style unique et inégalé à ce jour. Des moments de reconnaissance uniques au cœur de grands projets artistiques les attendront. Le duo laissera une profonde empreinte au sein de la danse contemporaine, la propulsant dans des espaces encore inexplorés, des façons de danser inexploitées.

 

Il créait, elle dansait. Il était permissif, elle fonçait. Il ne bougeait pas beaucoup, elle n’arrêtait pas. Il donnait peu d’explications, elle devinait ses pensées. L’entente était tacite. La vitesse, le contresens du mouvement, l’inattendu, l’imprévu, l’incongru, les nouveaux espaces de déploiement, il lui permettait tout. Vrilles, propulsions dans le vide, corps souple, léger, parfaitement entraîné rebondissant de lui-même ou rattrapé de main de maître par une incroyable connivence et coordination entre partenaires: voilà où elle vibrait. «Il devait y avoir beaucoup d’improvisation dans tout ça, non?» de m’exclamer. «C’était plus complexe que de l’impro, me répond-elle. Notre style n’était pas codifié comme en ballet classique. Il y avait bien sûr un canevas chorégraphique dans lequel les lifts étaient prévus… mais il y avait de la place pour l’imagination spontanée, par le contact, le senti de l’autre. »

 

Depuis, Édouard Lock s’est tourné vers le classique. Louise a pris le temps de réparer son corps quelques mois. La danse blesse et use. Il fallait s’arrêter… pour mieux continuer. En 2006, elle fonde officiellement sa compagnie: Fou glorieux. «J’avais envie d’une danse qui rejoigne plus les gens.» So blue est la première œuvre qu’elle signe. Elle la présente en première mondiale au Festival TransAmériques. Les éloges fusent. Aujourd’hui, une tournée est dans l’air, et une autre création prend forme en studio.

 

Parce que So Blue ne peut être coupé ou dansé en partie, Louise Lecavalier présentera lors du FASS, deux œuvres qui lui rappellent le chemin toujours inspirant, parcouru avec La La La

Human Steps: Children et A Few minutes of Lock.

 

Il faut savoir de Louise que l’inégalable fougue qu’elle déploie sur scène, d’où le surnom La Tornade blonde, est en tout ou en partie à l’opposé de la personnalité douce et discrète qui l’habite, ce qui fait d’elle un être doublement unique et fascinant. À mi-chemin de la cinquantaine, dans un corps parfaitement entraîné par sa pratique de yoga quotidienne, la route de la danse a encore beaucoup à lui offrir… ou serait-ce le contraire?… Elle a encore tant à offrir au monde de la danse.

 

Ce n’est pas le premier passage de Louise

Lecavalier au Festival, mais pourrait-il toutefois être plus fréquent, pour notre plus grande fierté?

www.louiselecavalier.com

 

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