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Où sont les limites des feux à ciel ouvert?

Par jean-marc

Saint-Sauveur

Depuis quelques années, la Ville de Saint-Sauveur additionne les nouveaux développements autant résidentiels que commerciaux. Défrichage et nettoyage sont des étapes immanquables à la mise en œuvre des nouveaux terrains. Toutefois, qu’en est-il lorsque le déboisement tourne au cauchemar pour les résidents des alentours?

Une question que se posent de nombreux citoyens de la rue Châtelaine, située en plein cœur du village.

Une situation désagréable

Bien que la saison estivale soit pour plusieurs une période de repos et de quiétude à la maison, quelques résidents de la rue Châtelaine perçoivent ce moment de l’année plus incommodant à cause des nouveaux développements résidentiels des trois dernières années. Ces derniers prennent leur mal en patience, car outre le bruit, aucune conséquence directe des constructions ne nuisait à leur activité. Cependant, en cet été 2010, il en a été tout autrement suite à l’autorisation de la ville d’effectuer un feu à ciel ouvert à quelques pas de nombreuses résidences habitées.
«Tout a débuté au début de la semaine du 26 juillet. Les nouveaux résidents ont débuté le défrichement habituel du terrain, mais ils ont par contre opté pour un feu à ciel ouvert comme moyen de destruction du bois. Par conséquent, nous avons été inondés de débris, de suie et fumée noire tout au long des jours suivants», explique une dame de ce secteur résidentiel désirant garder l’anonymat, qui a contacté Accès la semaine dernière. Bien que les nouveaux propriétaires aient eu l’accord de la Ville pour procéder de la sorte, les résidents de cette rue située à quelques mètres du village dénoncent l’irrespect de cette décision ainsi que l’incompréhension de la situation. «Le feu était énorme. J’ai déjà été témoin d’incendies de forêt et il n’en aurait pas fallu beaucoup plus pour que celui en déclenche un!», s’exclame un deuxième résident. Alarmées par les dégâts envahissant leur terrain, deux citoyennes ont tenté d’entrer en contact avec la Ville de Saint-Sauveur et le service des incendies de la municipalité. «Ils nous ont répondu qu’il n’y avait aucun problème. Que tout était en règle et que si les nouveaux propriétaires avaient un permis, il n’y avait aucune raison de s’inquiéter». Bien que l’une d’entre-elle ait expliqué que les débris avaient endommagé une légère partie de son cabanon, la Ville ne semblait dénoter aucun problème.

Et l’environnement?

Pour ces résidents Sauverois, l’accord du permis est sans aucun doute une décision totalement inacceptable. «La situation a perduré pendant 5 jours. Lorsque je devais aller à l’extérieur, mes yeux brûlaient aussitôt à cause de la fumée», raconte une seconde citoyenne de ce secteur. Les émanations de ce feu à ciel ouvert ont causé plusieurs désagréments à une grande partie des gens demeurant sur la rue Châtelaine. «Le problème n’est pas seulement au niveau de notre quotidien. Imaginez tout ce que cette boucane a causé à l’environnement. Plusieurs terrains restent à défricher et si la Ville continue d’accepter que les propriétaires se débarrassent de leurs gros bois de la même façon, la situation ne fera que s’aggraver. Il faut la dénoncer!», poursuit-elle.

Le brûlage à ciel ouvert est une source importante de pollution de l’air et peut affecter à tout moment la qualité de vie des gens. Selon une étude réalisée par Quebec Lung Association en collaboration avec le Ministère de la Santé et des Services Sociaux du Québec, «la fumée visible produite par la combustion du bois et des feuilles est presque entièrement composée de particules fines qui s’infiltrent très profondément dans les tissus pulmonaires et peuvent causer plusieurs symptômes». De plus, la fumée contient un bon nombre de produits chimiques nuisibles à l’environnement et à la qualité de l’air.

L’opinion de la Ville

Conscient que la situation était problématique pour de nombreux résidents de ce secteur du village, Normand Patrice, greffier et directeur adjoint de la Ville de Saint-Sauveur, affirme que la localisation de ce feu n’était pas dangereuse en soi. «Le Service d’Incendie est allé à quelques reprises et il n’a remarqué aucun danger. Les gens avaient bien dégagé le terrain et ils étaient équipés d’un camion-citerne avec des pompes au cas où un problème surviendrait». Selon l’avis de la Ville et les rapports de l’inspecteur de la Ville, tout répondait aux normes du permis accordé. Cependant, M. Patrice ne balaie pas du revers de la main la demande des résidents de cette rue d’obliger l’utilisation d’une déchiqueteuse lors des prochains défrichements de terrains: «J’ai pris note de cette alternative. Il est certain qu’elle sera mentionnée lors du prochain conseil municipal».

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