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Pas question d’un transfert d’école à 12 km de la maison : Au revoir Piedmont!

Par Journal Accès

Reine Côté, collaboratrice spéciale – Marc-André Ranger et Shanie Arseneault ont installé une pancarte « À vendre » devant leur maison de Piedmont. Leur bambin de six ans fait partie du lot d’enfants de l’école Marie-Rose, de Saint-Sauveur, qui seront transférés en septembre 2016 à l’école Saint-Joseph, à Sainte-Adèle. Le couple refuse de voir leur fils fréquenter un établissement à 12 kilomètres de la maison.
« Nous, on est Montréalais. On s’est installés ici en pensant que notre fils irait à l’école Marie-Rose de Saint-Sauveur », déplore d’entrée de jeu Marc-André Ranger, parajuriste dans un cabinet d’avocats.
C’est qu’un transfert d’école compliquerait drôlement leur quotidien. « Ma femme devrait aller le reconduire dans le Nord avant de redescendre travailler dans le Sud, à Saint-Jérôme. Quant à l’idée de l’envoyer en autobus et qu’il fasse un transfert, on n’est pas à l’aise avec cela », explique le père de famille.
Il y a quelque temps, Marc-André Ranger a reçu une offre d’emploi d’une firme d’avocats à Toronto. Sa conjointe œuvrant dans les services sociaux, un milieu touché par le régime d’austérité Couillard, l’idée d’aller s’installer avec femme et enfant en Ontario avait été envisagée, mais pas décidée.
Lorsque la Commission scolaire des Laurentides a annoncé le transfert des enfants de l’école Marie-Rose de Saint-Sauveur en direction de Sainte-Adèle à compter de septembre, Marc-André Ranger et sa femme ont pris leur décision. « On quitte Piedmont. Ç’a été la goutte d’eau. Ça semblait évident que les dés avaient été pipés. Quand on a vu le peu d’égard démontrer pour la démocratie citoyenne, alors, on a pris notre décision », précise-t-il.
Irrégularités?
M. Ranger rappelle que le transfert a été annoncé le 10 décembre et que les parents des enfants ciblés n’ont été conviés qu’à une seule réunion de consultation, le 27 janvier. « Sans doute pour limiter la vague de contestation », en conclut-il.
Dans sa requête d’accès à l’information auprès du ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, le père de famille a découvert qu’une demande d’agrandissement pour l’école Marie-Rose avait été précédemment déposée par, semble-t-il, la Commission scolaire des Laurentides, puis abandonnée. Or, la Ville de Saint-Sauveur dit n’avoir jamais été consultée, a-t-il relevé dans le document.
La documentation consultée par M. Ranger fait état d’un échange entre fonctionnaires où il est précisé : « En effet, je te confirme que la CSL substitue l’agrandissement de l’école Marie-Rose (6 classes) par l’agrandissement de l’école Saint-Joseph (6 classes) dans le cadre du PQI 2014-2024 ».
M. Ranger s’interroge sur le bien-fondé d’agrandir plutôt l’école Saint-Joseph, de Sainte-Adèle, surtout que les prévisions de croissance démographique, selon ce qu’il en sait, seraient plus élevées dans le secteur de Saint-Sauveur.
Impact sur l’immobilier
La rumeur populaire dit que déjà des acheteurs potentiels écartent Piedmont de leur choix; les vendeurs se voyant forcés d’en informer tout acheteur, comme le stipule l’Office d’autoréglementation en courtage immobilier.
Marc-André Ranger, lui, dit qu’un courtier immobilier qu’il connaît lui a raconté avoir prévenu sa voisine de baisser le prix de la vente de sa maison de 14 000 $ après avoir appris la nouvelle du transfert des écoliers.
« On ne pourra jamais quantifier le nombre de parents qui ont rayé Piedmont de leur carte, mais il va falloir attendre au moins un an et demi pour constater la dévaluation du prix des maisons. La menace est réelle », assure pour sa part Me Frédérique Poirier, citoyenne de Piedmont, avocate et mère.
En colère contre la décision de la CSL, les parents concernés n’entendent pas se laisser faire. Arborant le slogan Piedmont sans ses enfants, c’est NON, ils mènent une campagne d’information auprès de leurs concitoyens dans leur municipalité et sur Facebook. Le maire de Saint-Sauveur, Jacques Gariépy, et le maire de Piedmont, Clément Cardin, appuient leurs démarches.
Ils invitent la population à se joindre à eux le 10 mars, à 19 h, à la salle polyvalente de la Gare de Piedmont, pour discuter d’un plan d’action. Pour toute information : 450 848-0397 ou sur FB : Piedmont sans ses enfants, c’est NON.

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