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Projet de centre commercial à Piedmont

Par pierre-schneider


Des citoyens inquiets expriment leur désarroi

La salle du conseil municipal de Piedmont était pleine à craquer, mercredi le 7 août dernier, alors que les autorités municipales expliquaient à la population le prochain règlement modifiant le plan d’urbanisme des anciennes Cascades d’eau pour faire place à un centre commercial régional.  -Par Pierre Schneider

Devant une foule dont les protestations fusaient comme des boulets de canon, le maire Clément Cardin a eut fort à faire pour maintenir un certain décorum, tout en accordant à tous le droit de se faire entendre.

 

Préalablement, le premier magistrat

expliquait qu’il n’était pas question de changer le zonage tout de suite et qu’il fallait attendre que le promoteur dépose son projet. Ce dernier, Guylain Verdier, brillait d’ailleurs par son absence.

 

«Nous allons élaborer avec l’aide du comité d’urbanisme un plan d’aménagement d’ensemble prévoyant des

espaces verts, des enseignes en bois, un éclairage indirect, bref un caractère champêtre pour ce centre dont l’accès se fera par le chemin du Moulin», a précisé M. Cardin tout en ajoutant que les infrastructures seraient défrayées par le promoteur.

 

La parole citoyenne s’élève avec force

«Je suis très inquiète et troublée, a lancé d’une voix étreinte par l’émotion, Anne Chénier. Nous avons acheté ici parce que c’était une zone récréotouristique et là, vous m’annoncez que les espaces verts vont être détruits. C’est le pire cauchemar qu’on puisse imaginer.»

 

«J’ai l’impression que les dés sont pipés, a lancé d’une voix outrée Frédérique Deschênes, qui dit s’être établi à Piedmont pour son charme naturel. Je veux un référendum, monsieur le maire, j’ai voté pour vous aux élections, mais maintenant j’exige des réponses claires à mes questions.»

 

«On entend maintenant le bruit de l’autoroute 15 tant ils ont abattu des arbres pour développer la région et maintenant, on nous annonce qu’on va abattre des milliers d’arbres», a lancé Gilles Massé qui ne veut pas que Piedmont ressemble à Saint-Sauveur, devenu un calvaire à traverser entre tous ses centres commerciaux.

 

Pour Louis Du Cap, ex-membre du

comité d’urbanisme, si le projet n’est pas bien contrôlé, on a le choix entre un développement sauvage ou moins sauvage. Pourquoi ne pas conserver la vocation récréative de la zone, ont demandé un nombre d’intervenants à qui le maire a expliqué que dans l’état actuel des choses, il y avait du vandalisme et des méfaits sur le site des anciennes Cascades d’eau.

 

Les résidants du chemin du Moulin se sont montrés particulièrement inquiets devant la perspective d’une dense circulation continuelle devant leur porte.

 

Quelles sont exactement les ententes prises avec le promoteur et pourquoi? Cette question est revenue à plusieurs reprises au cours de la consultation, les Piedmontais se demandant à qui ce projet allait tant rapporter, à eux ou aux promoteurs.

 

L’urbaniste de la municipalité, Yohann

Da Sylva, avait beau tenter de rassurer la population, il n’en demeurait pas moins que le document présenté spécifiait que le règlement entendait «regrouper stratégiquement de nouveaux magasins de moyennes et grandes surfaces».

 

«Auparavant, Saint-Sauveur était beau, mais maintenant mes amis vont plus vers Val-David pour le récréatif, a expliqué Francine Benoit, ajoutant qu’on ne venait maintenant à Saint-Sauveur que pour magasiner!»

«Pourquoi ne pas conserver une vocation récréotouristique? Pourquoi ne pas y ériger un aréna et une piscine régionale?», a demandé Gaston Morin, ce

à quoi le maire a expliqué qu’un tel projet avait été étudié dans le passé et qu’il

 

avait été jugé irréalisable. Lors de sa prochaine réunion, le conseil municipal décidera officiellement du changement du P.A.E. (plan d’aménagement d’ensemble).

 

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