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Tension, grogne et inquiétude à Sainte-Adèle

Par Isabelle Houle

Première séance du conseil 2018

La première séance ordinaire du conseil de l’année 2018 à Sainte-Adèle a été très mouvementée lundi soir. La nouvelle mairesse, Nadine Brière, a dû gérer une salle remplie de citoyens mécontents et émotifs, en plus de devoir confronter un conseiller indépendant, Pierre Lafond, qui soutient avoir été lésé depuis le début de son mandat.

 
D’abord, le dossier de la croix de Sainte-Adèle, impliquant le citoyen Marc Lupien, génère des poursuites judiciaires entre la ville et ce dernier depuis de nombreuses années. C’est d’ailleurs en lien avec cette affaire que la plupart des gens s’étaient déplacés lundi soir. Le curé de la paroisse Notre-Dame des Pays-d’en-Haut, André Daoust, a voulu inciter la ville à régler cette histoire par médiation et a tenté d’obtenir des réponses.
D’emblée, la mairesse Brière a rappelé au curé que la Municipalité a fait preuve de bonne foi. « On a un conseil de ville qui est intimidé présentement, avance Mme Brière. Il y a quelques jours, des conseillers ont reçu des lettres de menace. On a des décisions à prendre et ce n’est pas à M. Lupien ou à vous de nous influencer dans ce dossier. Je vous ai rencontré en toute bonne foi pour parler de médiation et j’ai maintenant une poursuite de 6,4 M$ qui me pend au bout du nez. Vous voulez que les frais juridiques cessent à la Ville de Sainte-Adèle? Alors quand vous allez voir M. Lupien, peut-être que vous pourriez rapporter la bonne information. Ce n’est pas normal qu’une mairesse reçoive un 22 décembre à midi, une poursuite de 6,4 M$. Moi, j’ai des gros doutes sur le mandat que vous avez dans le dossier de M. Lupien. »

Conseiller exclu

Le conseiller au district 1, Pierre Lafond, a rappelé avoir été exclu du caucus notamment pour différence d’opinion. Il a d’ailleurs récemment publié une lettre ouverte dans Accès LE Journal des Pays-d’en-Haut au sujet du complexe sportif à venir à Sainte-Adèle. Mécontent de la décision de la mairesse qui appuie l’idée que le complexe soit à côté de l’école A.-N.-Morin, il s’interroge sur la démarche qui a mené à la prise de décision.
Il soutient aussi que c’est en lien avec cette lettre ouverte qu’il a été exclu.
« Nous souhaitions que le centre sportif soit chez nous et nous désirions que la chicane au sein de la MRC soit chose du passé. À la mi-novembre, j’ai demandé aux conseillers leur opinion sur l’emplacement du complexe sportif et nous étions favorables pour le site du Mont-Gabriel. Lors de ma présence aux plénières de la MRC du mois de novembre, j’ai toutefois dû prendre une décision. Dans l’optique où nous souhaitions débuter notre mandat en harmonie avec la MRC, j’ai écrit un courriel la veille du conseil des maires aux conseillers afin d’avoir leur opinion et, en majeure partie, le conseil était en accord avec ma position.
C’est donc le lendemain en conseil des maires que j’ai donné mon aval pour l’emplacement (A.-N.-Morin), mais à la condition que la MRC soit le promoteur du projet et que les coûts reliés aux infrastructures soient à ses frais. C’est à partir de ce moment que M. Lafond a perdu confiance en moi, puisqu’il n’est pas en accord avec l’emplacement », explique Nadine Brière.
Elle poursuit en affirmant que M. Lafond s’est alors lui-même mis à l’écart du conseil de ville.
Mme Brière confirme que le conseil l’a exclu en décembre dernier parce qu’il refusait de travailler en équipe ou de participer aux rencontres du conseil et des différents comités.

Une augmentation de salaires contesté

Finalement, M. Lafond a contesté le règlement 1251 relatif à l’augmentation de rémunération des membres du conseil.
Il demande que ces salaires soient gelés pour un an, « jusqu’à ce que les finances de la ville se portent mieux ».
De son côté, la mairesse soutient qu’il est justifié que les salaires soient majorés, chose qui n’avait pas été faite depuis plusieurs années.
Bon nombre de citoyens se disent déçus et outrés de voir une telle ambiance au sein de l’administration municipale et demandent de calmer le jeu et de travailler en harmonie.

Nadine Brière, mairesse de Sainte-Adèle, et les conseillers Martin Jolicoeur et Frédérike Cavezzali.


Pierre Lafond, conseiller municipal au district 1, s’est fait remarquer à la séance ordinaire du conseil de Sainte-Adèle par ses opinions divergentes.


 

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4 Comments

  1. Alain Daviault

    Pour un conseiller indépendant s’adapter à la vie municipale sans perdre de vue ses valeurs peut constituer un défi de taille. Dans le tourbillon actuelle en rapport avec le Centre sportif, la mairesse tente d’imposer un rythme sans se soucier du rythme de vie de l’ensemble des citoyens de la MRC. Je crois sincèrement que le candidat indépendant à bien raison d’agir de la sorte afin de faire le point et de reprendre contact avec les citoyens qui ne semblent pas réaliser l’impact réel d’un manque flagrant de réflexion concernant la venue du Centre sportif !Comparez les données mission impossible car elles sont inexistantes. La question du Centre sportif pour la mairesse c’est une question de cohérence avec ce qui lui a été dit de la part du Conseil des maires de la MRC,mais pas ce qu’elle a dit avant les élections tout en reprochant le manque de transparence du maire Millot vs les conseillers.Bref, faire converger les conseillers à travailler ensemble il faut des informations pertinentes au dossier et non pas du subjectif.

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  2. Richard Allard

    Monsieur, je suis de ceux qui croient fermement que le centre sportif doit être érigé sur les terrains de l’école A-N-Morin. Voici brièvement les raisons qui justifient mon opinion.
    – La clientèle scolaire est en forte hausse présentement dans nos écoles primaires. Ces jeunes se retrouveront dans un avenir très rapproché au secondaire. Je sais, pour avoir fait de la suppléance en éducation physique à cette école, que les installations actuelles sont insuffisantes pour répondre aux besoins présents et que de nouveaux plateaux de travail seront nécessaires pour accueillir les prochaines vagues d’élèves.
    – L’érection sur le site de la sortie 64 des installations sportives rendrait inaccessibles ces facilités pour nos jeunes pendant les heures normales de classe. Les deux kilomètres à franchir poseraient plusieurs problèmes. Un problème de sécurité puisqu’aucun trottoir ou voie d’accès conformes ne relie le site de l’école au site de la sortie 64, un problème financier important si une navette doit être mobilisée, un problème de temps de déplacement puisque l’aller-retour doit être pris en compte et qu’on considère alors un transport à pied de plus de 4 kilomètres, un problème d’identification et de sentiment d’appartenance à ces installations alors que ces points sont plus qu’important pour la motivation de nos jeunes oh combien enclin à la sédentarité.
    – Ce qui semble être un problème d’accessibilité n’est en fait qu’une mauvaise lecture de la situation. Du lundi au vendredi aux heures d’entrée et de sortie des élèves, il serait illusoire de croire à un afflux important de traffic en lien avec la piscine ou l’aréna. Les citoyens disposent de suffisamment de temps entre l’arrivée des élèves et leur sortie pour profiter des installations et des voies d’accès actuelles. La majorité des citoyens désirant visiter les installations le feront en soirée ou encore pendant les fins de semaines. Nous connaissons tous la situation qui prévaut lors de spectacles à la salle de A-N-Morin. Jamais je n’ai constaté de problème. Il est possible d’emprunter la 117 vers le sud jusqu’à l’entrée 64 pour ceux désirant cheminer vers Saint-Sauveur, et emprunter la 117 nord pour ceux désirant se rendre en direction de Sainte-Marguerite du lac Masson. En prévoyant suffisamment de places de stationnement, il serait possible d’interdire le stationnement le long de la voie à double sens actuelle et qui pourrait causer problème.
    – Les terrains adjacents à l’école n’ont, pour l’instant, pas fait l’objet d’analyse. Certains citoyens brandissent des épouvantails lorsqu’ils soulèvent d’éventuels coûts d’implantations, dynamitage et quoi encore. Qui sait si le site de la sortie 64 n’entrainera de son côté des coûts de pieutage? Il serait plus sage je crois d’attendre les analyses en sachant que de toute façon, des solutions existent peu importe les capacités portantes rencontrées.
    – Les commissaires scolaires sont des gestionnaires issus de la population et ont à coeur les intérêts de ceux-ci tout autant que les gestionnaires municipaux. Je sais, pour avoir assisté à plusieurs assemblées des commissaires, qu’ils et elles sont disposé(e)s à collaborer au succès de ce projet. Le dynamisme et l’implication des citoyens seront des éléments clés pour assurer l’achalandage et la rentabilité des lieux. Donnons aux parents des élèves la chance de voir leurs enfants profiter de la proximité des installations pour participer après les heures de classes sans avoir à jouer les taxis alors qu’ils sont encore au travail ou en chemin vers la maison. J’ai vécu personnellement l’embarras de devoir hâté mon retour pour pouvoir accompagner ma fille et mes fils dans leurs activités parascolaires parce que l’éloignement nécessitait un papa-transport autant pour se rendre à l’activité que pour revenir à la maison. Il m’aurait été plus convenant d’assister aux activités sans pénaliser mes enfants par des retards causés par les bouchons de circulation et de n’assurer que le retour.
    – On isole trop souvent les générations les unes des autres. Pourquoi ne profiterait-on pas d’un éventuel agora à l’entrée du centre sportif pour voir se croiser jeunes et moins jeunes et ainsi voir tomber les craintes injustifiées de certains envers les jeunes et les préjugés de certains autres envers ceux qu’ils considèrent comme trop vieux pour être encore actifs et dignes d’admiration. Quand Benjamin croisera grand-maman Thérèse au sortir de son aqua-forme, il aura en exemple une personne soucieuse de sa santé et de son bien-être. Il sera alors plus naturel pour Benjamin d’intégrer l’activité physique dans son mode de vie et de considérer à long terme la pratique du sport.
    J’espère avoir démontré l’importance de considérer les terrains de A-N-Morin comme étant les seuls répondants aux besoins de tous les citoyens

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  3. Alain Daviault

    Certes, que votre discours est alimenté par un sentiment d’appartenance au domaine scolaire et vos enfants.Pour ma part mes intérêts sont tout autres relevant de la saine gestion des argents publics.En fait, la problématique découle du manque de réflexion et de conception afin justement d’aborder les axes sociaux susmentionnés dans le contenu de votre texte.Bref, pour ce qui est de la compétence des prophètes de l’éducation (commissaires) voyons voir quelle sera la redistribution des ressources physiques et matérielles afin d’améliorer le situation des jeunes qui n’ont pas les moyens d’accéder aux activités parascolaires actuelles.

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  4. Richard Allard

    Nous nous sommes rencontré à quelques occasions et avons eu l’occasion de discuter de ce projet. Nos opinions divergent, c’est à n’en pas douter. J’aimerais que nos échanges restent pragmatiques. Vous m’attribuez des sentiments d’appartenances et utilisez des termes pour le moins offensants envers les commissaires scolaires. J’aimerais souligner que ces gens s’impliquent de bonne foi pour teinter de leurs valeurs le système scolaire et qu’ils méritent un minimum de respect. Cet argumentaire a un nom: c’est une attaque dite «ad hominem ».
    Je travaille pour une autre commission scolaire et mes enfants sont maintenant grands (mon plus jeune aura quitté A-N-Morin depuis longtemps lorsque le projet sera à terme). Mon implication, n’en doutez pas, est totalement désintéressée .
    Nous aurons sûrement l’occasion de nous rencontrer lors d’éventuelles consultations publiques. Il me fera plaisir d’échanger à nouveau en sachant que vous et moi désirons le meilleur pour la région.

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