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La transaction avorte, Lowe’s s’excuse

Par Jean-Claude Tremblay

Dossier avenir du Rona corporatif à Saint-Sauveur

Coup de théâtre au Rona corporatif de la rue Principale à Saint-Sauveur, anciennement Marcil : le siège social confirme que des négociations étaient en cours, mais que la transaction n’aura finalement pas lieu.

Dans la foulée du dernier numéro de votre journal Accès, où j’annonçais les pourparlers entre la famille Dagenais (Rona Dagenais) et Lowe’s Canada (Rona rue Principale), les choses se sont précipitées. C’est un siège social qui semblait contrarié par mon éditorial, qui a envoyé un communiqué de presse pour s’expliquer. Lowe’s a d’abord confirmé ce que j’avais plus tôt avancé : « Notre marchand affilié RONA Dagenais & Fils nous a signifié plus tôt cette année son intérêt d’acquérir notre magasin corporatif de St-Sauveur pour faire croître ses opérations régionales. », a déclaré Valérie Gonzalo des relations médias. Sans trop de surprise, la porte-parole de Lowe’s Canada a invoqué l’entente de confidentialité pour expliquer leur précédent mutisme dans le dossier, ce qui n’excuse aucunement la façon cavalière dont ils ont traité l’affaire, dois-je le spécifier.

La corporation a poursuivi en déclarant : « Afin de mettre fin aux différentes rumeurs entourant ces discussions, nous tenons aujourd’hui à confirmer qu’après les échanges que nous avons eu avec RONA Dagenais & Fils, nous avons pris la décision de ne pas vendre notre magasin de St-Sauveur. Nous pouvons donc confirmer que contrairement à ce qui a été véhiculé, le magasin va continuer à opérer et à desservir les clients comme il le fait depuis de nombreuses années. »

Je suis plus qu’heureux de cette soudaine sortie de l’ombre, mais je leur répondrai respectueusement que seul leur manque de transparence est responsable des différentes rumeurs et de ce qui a été véhiculé – la confidentialité a le dos large, mais il ne faudrait tout de même pas lui faire porter l’odieux d’une stratégie de communication questionnable.    

D’ailleurs, transparence oblige, le communiqué de Lowe’s sera publié dans son intégralité sur le site web www.journalacces.ca.

Les employés rencontrés suite à la parution de l’éditorial

« Le lendemain de la parution de votre article dans le journal Accès, des représentants du siège social de Boucherville sont débarqués au magasin et nous ont rencontrés d’urgence ! », m’a dit un employé, visiblement soulagé du dénouement de l’histoire. Selon des sources présentes lors du « débarquement » de Saint-Sauveur, la direction régionale ainsi que les ressources humaines de Lowe’s Canada sont venues parler aux employés, et se sont excusées au nom de la compagnie pour tout le tort causé. Ils ont même été jusqu’à offrir de reprendre les employés qui auraient quitté, et ce, aux mêmes conditions. Geste désespéré ou empreint de sincérité ? À vous d’en juger, mais donnons le bénéfice du doute et saluons le geste empathique : c’est une excellente nouvelle pour les employés.

Une équipe reconnaissante envers le journal Accès

« Au nom de tout le monde ici au magasin, on veut vous remercier sincèrement d’avoir contribué à faire bouger les choses », a dit un autre employé qui m’a contacté juste après la visite des représentants du siège social. Il est tout de même particulier de constater que ça aura vraisemblablement pris l’intervention du journal pour faire bouger les choses. Qu’à cela ne tienne, c’est le résultat qui compte, et je suis très heureux pour ces femmes et ces hommes qui dormiront certainement un peu mieux.

Au moment d’écrire ces lignes, un autre employé m’a appelé et a déclaré : « On est très heureux et motivés de continuer – on veut passer à autre chose et se concentrer à faire fonctionner ce “nouveau” Rona ! ».  Ainsi soit-il.

En conclusion

La continuité des opérations du magasin, bien qu’une bénédiction pour le maintien des emplois, n’est pas un coup de baguette magique : ça ne réglera pas les nombreux défis d’adaptation et de mise en marché qu’attend la bannière corporative – nous continuerons donc à suivre le dossier de près. Par ailleurs, je me ferai toujours un devoir de dénoncer les injustices, spécialement lorsque des êtres humains sont lésés ou en position vulnérable. Proportionnellement et équitablement, mon compas moral m’impose de saluer aussi les bons coups. Dans le cas qui nous concerne, Lowe’s a très bien agi en rencontrant les employés et en s’excusant, bien que la société publique se soit fait un tantinet forcer la main. Au nom des employés ainsi que de celui de la communauté, je salue leur geste et je les remercie sans réserve.

Bravo aux employés du Rona de la rue Principale – félicitations pour votre courage, et meilleures des continuités dans ce magasin auquel vous saurez apposer votre signature, et transmettre vos précieuses valeurs de proximité. C’est non sans un certain sentiment du devoir accompli que je conclus cet éditorial. Pour moi, et j’ose espérer pour vous, chers lecteurs, dans cet exemple bien concret réside toute la puissance de votre presse locale, une engagée, une impartiale, une gardienne de vos enjeux, tant sur le plan économique que social.

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