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Transfert d’écoliers à Sainte-Adèle : Les parents piedmontais préparent leur offensive

Par Reine Coté

Piedmont sans ses enfants, c’est NON! Qu’on se le tienne pour dit, les parents des enfants visés par le transfert à l’école Saint-Joseph de Sainte-Adèle en septembre prochain n’ont pas l’intention d’abandonner de sitôt leur bataille, qui ne sera pas juridique, mais peut-être bien politique.

Réunis à la salle polyvalente de la gare à Piedmont, le 10 mars dernier, une cinquantaine de parents piedmontais ont convenu de ne pas prendre la voie judiciaire pour contester la décision de la Commission scolaire des Laurentides officiellement entérinée lors de l’assemblée des commissaires du 10 février dernier.
Les parents en ont gros sur le cœur. Ils n’ont pas été consultés convenablement, c’est-à-dire avec le temps nécessaire pour proposer des solutions à ce transfert d’écoliers annoncé le 10 décembre.
Certains parents, dont le parajuriste Marc-André Ranger, perçoivent une volonté évidente d’étouffer toute contestation. À l’assemblée des commissaires, le vote sur le transfert n’aurait pas eu le consensus des commissaires, selon ce qu’ont su des parents qui s’étaient déplacés jusqu’à Sainte-Agathe pour y assister. Ils ont vu deux commissaires claquer la porte de la salle lors de la tenue du vote.
Pourquoi en parle-t-on au conditionnel? Parce que le vote s’est tenu à huis clos, une pratique que les parents dénoncent avec vigueur. « Ça s’est fait en secret, ce que l’on dénonce. La CSL n’avait pas le droit d’imposer un huit clos, car ils doivent fonctionner de façon publique. Ils n’auraient pas dû nous faire sortir. On n’a pas eu la chance de défendre nos points », clame Patricia Girard, du comité de parents.

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Bien des parents s’objectent à cette décision. Photos : Michel Kieffer

Démarche légale?

La consultation légale qu’ils ont effectuée, payée d’ailleurs par le maire de leur municipalité, Clément Cardin, leur laisse toutefois peu d’espoir d’obtenir gain de cause devant un juge. En outre, une telle démarche pourrait facilement se chiffrer dans les 60 000 $.
Pour l’avocate et mère de famille Frédérique Poirier, il est évident qu’il y a eu des irrégularités dans la façon dont a été mené ce dossier, mais estime-t-elle, les juges de la Cour supérieure se montreront frileux face à cette cause, les appuis étant peu solides. « C’est comme partir à la guerre avec des fusils à eau. Peut-être qu’on devrait mettre cet argent à trouver d’autres solutions », a laissé savoir Me Poirier.
Les parents n’ont pas l’intention de rester les bras croisés, tandis que se dessine malgré eux l’avenir scolaire de leur marmaille. La solidarité citoyenne déployée à Huberdeau l’an dernier en inspire plus d’un. La CSL prévoyait transférer les 51 élèves de l’école primaire de l’endroit dans l’établissement agrandi d’Amherst, une décision à laquelle s’est vivement opposée la population.

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Un parent attentif. Photo : Michel Kieffer

Intervention politique?

Quelques jours auparavant, la directrice des communications de la CSL, Sylvie Courtois, affirmait qu’un agrandissement de l’école Marie-Rose de Saint-Sauveur aurait été compliqué compte tenu de la sévérité des normes du bâtiment applicables à l’expansion en hauteur, seule option envisageable.
Reste l’idée que l’école Saint-Joseph ouvre un programme spécialisé, ce qui amènerait, croit-on, une inscription volontaire. La CSL n’a pas encore donné suite à cette demande formulée par bon nombre de parents.
Déjà, une pétition circule à cet effet et le comité de parents envisage d’aller rendre visite au ministre de l’Éducation à Québec pour qu’il intervienne.
Un citoyen retraité croit pour sa part qu’une mobilisation citoyenne pourrait se révéler efficace, notamment par une présence aux conseils municipaux et une concertation auprès des élus de la MRC.

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