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Un Adélois à Bordeaux… et à vélo!

Par Éric-Olivier Dallard

Le Laurentien Jean Quevillon

L’Adélois Jean Quevillon s’est approché du podium à deux occasions, aux Cham­pion­nats du monde de paracyclisme, présentés à Bordeaux il y a deux semaine, terminant au quatrième rang à la poursuite individuelle ainsi qu’au contre-la-montre dans la catégorie CP 3 (paralytiques cérébraux).

Partir en compétition à l’étranger n’est pas une mince affaire pour le paracycliste. «Disons que nous amenons beaucoup d’équipement. Je pars toujours avec trois vélos, plusieurs cas­ques et paires de souliers. Une chance que je fais beaucoup de poids et haltères!», souligne avec humour l’athlète qui a eu 44 ans le 8 août dernier. Un coup tout stocké sur des chariots à l’aéroport, Quevillon se concentre sur d’autres soucis dans les files d’attente interminables.

Jean aime bien voyager, mais à condition de voyager plus léger. Son dernier voyage en lice date maintenant de 13 mois où il est allé à Cuba avec… un seul vélo! «J’ai apporté juste un vélo pour rouler pour le fun, mentionne-t-il. Et un costume de bain, ça ne prend pas trop de place dans une valise! C’est plus mon genre de voyage même si je ne suis pas un très grand amateur de plage», ajoute-t-il. En congé d’entraînement pour les 10 prochaines semaines, Jean Quevillon en profitera pour recharger ses batteries, voir ses amis et également s’équiper à la fine pointe de la technologie. Ne possédant un ordinateur que depuis un an et demi, il veut maintenant apprendre à communiquer avec le monde.

Mais, il y a un hic. Devenu paralytique cérébral après avoir été happé par une voiture à l’âge de 19 ans, le paracycliste ne sait plus lire, ni écrire. Avec les nouvelles technologies, il y a maintenant un moyen par lequel il pourra parler dans un micro, puis un récepteur transposera ses paroles en mots écrits pour que le destinataire du message puisse le lire, peu importe où il est dans le monde. Une «bébelle», comme le dit si bien Quevillon, qu’il espère bien se procurer dans les prochains jours afin d’en apprendre son fonctionnement. «J’aimerais vraiment être capable de parler à mes amis qui sont partout dans le monde. Grâce à ce programme-là, j’espère que ça pourra être possible.»

Les pointes de tarte

Au cours de ses vacances, Jean entreprendra également des choses qu’il avait laissées de côté pendant la saison de paracyclisme. «Il n’y a pas juste le vélo dans la vie! souligne-t-il. Je prône l’équilibre, car je ne peux vivre que pour mon travail. Avoir juste une affaire dans la vie, c’est très difficile.»

Le résidant de Sainte-Adèle demeure tout près d’un lac et du P’tit train du Nord. Il profitera donc des attraits tout près de chez lui pour aller nager et faire un peu de vélo seulement pour le plaisir. Il entreprendra également de menus travaux sur sa maison. Une chose qu’il conserve pour la retraite, qui n’est pas pour tout de suite, est son goût pour la peinture qu’il a mis un peu de côté depuis quelques années. «Avant, je peignais beaucoup. Plusieurs de mes oeuvres ont été exposées avant les Jeux de Sydney et certaines d’entre elles ont été vendues! Je fais de l’art impressionniste figuratif. La différence entre Van Gogh et moi? C’est que ses toiles valent plus cher!» Ce cercle lui permet de conserver son équilibre et selon lui c’est la bonne façon de procéder… une journée à la fois. «À vous de l’essayer! Et ne vous inquiétez pas, je coûte pas cher comme psy!» termine-t-il avec humour.

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