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3, 2, 1… et rien n’est arrivé

Par Jean-Claude Tremblay

On l’attendait avec enthousiasme et puis… rien, nichts. Chaque année, c’est comme le bogue de l’an 2000, on attend la fin du monde, ou on compte sur le miracle de la 34e rue, annoncée par Big Ben là-bas, ou par Labrèche & compagnie ici. Puis, les douze coups de minuit passés, on entend le même tic-tac trop familier, animé par les trois principaux personnages : l’aiguille napoléonienne immobilisée au Nord, la grande tortuesque déambulant vers l’est, et la trotteuse marathonienne, qui fout le camp au Sud, telle une voleuse de temps, après laquelle on a envie de crier « Eille, où vas-tu vite comme ça, reviens ici! »

L’année qui tourne a souvent des airs de fête, on a tous cette image de champagne sur fond de feux d’artifice internationaux, où tout le monde il est heureux, et où tout le monde il est beau.
La réalité, c’est que rien n’a changé. On est aussi beaux qu’à 23h59 l’an dernier, et personne, à ce que je sache, ne s’est transformé en citrouille.
Alors, au terme de la première semaine de l’année, voici un court bilan pseudo objectif de l’actualité pour valider si les douze ténors ont eu jusqu’ici l’impact souhaité.
Malgré le cap du 1er janvier passé, au hockey, Claude Julien n’est toujours pas le nouveau missionnaire escompté. Marc Bergevin peut de moins en moins se cacher derrière ses habits stylés, et les gars manquent toujours de passion solutions pour gagner. À Montréal, les lumières décoratives du pont ont toujours coûté 40 M$, pendant que nos écoles, elles, attendent toujours des fonds pour effectuer des rénovations.
« Le Québec a le pire temps d’attente en Occident », titrait un grand quotidien au sujet de nos urgences, il n’y a pas si longtemps, il me semble. Eh bien non, ce n’est pas réglé, et le Bye Bye et les autres émissions mi-figue mi-raisin de fin d’année n’y ont rien changé.
Et où en est le dossier de la Vitamine C? Celle obtenue par intraveineuse, celle qui n’offre que des bienfaits scientifiquement validés, celle qui allège les symptômes, et permet de récupérer plus facilement des traitements reliés à votre cancer? Ah non, pas réglé, si vous voulez, c’est en Ontario que vous devrez aller vous promener.  Oui oui… Ici, le « C » est roi, mais pas celui décrit par l’Organisation mondiale de la santé comme étant essentiel à l’homme, non, je parle du roi de la famille du Cannabaceae, un feuillu à rouler, un que l’État va cautionner, un qui va rapporter.
Le cancer, vous dites? Êtes-vous en train de dire que le premier « C » le soulage, et que le deuxième peut le donner? Mais attendez… ça n’a pas été réglé avec les douze coups de minuit? Non. Le cancer du poumon, vous pourrez contracter en toute légalité au pays des contrariétés, mais la vitamine C pour vous soulager des conséquences de ce dernier, seulement dans les autres États fédérés, vous le trouverez. À condition qu’un médecin d’ici puisse l’endosser!
Vous ne comprenez rien? Écoutez, les douze travaux d’Astérix, ou parlez-en à notre compatriote laurentienne Nathalie Prud’homme, ça va vous éclairer sur cette logique tristement soutenue par de poltrons incongrus.
Les solutions miracles n’existent pas, mais je suis à peu près certain que les réponses ne viendront pas en prenant des égoportraits déguisé en clown, ni en signant des chèques en blanc, augmentant ainsi le budget militaire de 70 %. Afficher un sourire insignifiant est indécent, quand on sait que patients et enfants manquent de ressources et n’ont jamais été aussi vulnérables. Pleurer et s’effondrer pour un artiste ou un passé que l’on ne peut changer n’ajoutent aucune valeur, et ne créent aucune richesse pour la société.
Si vous voulez mon avis, mieux vaut se concentrer sur le présent en aidant concrètement ceux qui en ont vraiment  besoin, comme le personnel de nos établissements de santé et scolaire, lui qui connaît la misère à l’indicatif présent, lui qui a la langue de Molière souvent à terre.
Au final, rien n’est arrivé… de nouveau. Mais tout est à venir.
Comme le philosophe Albert Camus, je suis confiant que la vérité jaillira de l’apparente injustice. Et que par sa phrase « Quand nous serons tous coupables, ce sera la démocratie », il voulait dire que lorsque nous nous sentirons assez concernés, voire indignés, le réel changement pourra s’amorcer. Santé mes amis, santé.
jctremblayinc@gmail.com

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1 Comment

  1. Annie Duranceau

    Plus ça change plus c’est pareil… Effectivement!

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