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Bénévolat

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La chronique à Mimi

Mimi Legault – J’ai grandi dans une famille où le bénévolat à sa manière était chose courante. J’avais quatre ans et je voyais mon père (qui travaillait cinq jours et demi par semaine) partir tous les samedis après-midi, consacrant ainsi une demi-journée de repos dans une salle offerte par la ville pour projeter des films destinés aux enfants du quartier. À 78 ans, il a mis sur pied une petite chorale qui se rendait à l’hôpital pour divertir des gens rendus au dernier palier de leur vie. Ma mère travaillait tous les mercredis pour  l’Ouvroir qu’une riche dame avait fondé. Je ne me posais aucune question, c’était normal pour eux d’offrir de leur temps sans y être tenus ou rémunérés. Il y a plusieurs degrés dans le don de soi allant du plus petit service jusqu’à passer notre vie à donner 100% de nos journées dans le dévouement le plus total. Personnellement, j’éprouve énormément de difficulté dans les bénévolats publicisés tels la Guignolée, les téléthons télévisés ou la Journée du Maire qui offre aux plus démunis un dîner gratuit dans le temps de Noël. Pourquoi cette période? Les pauvres, les enfants, les sans-abris n’ont plus faim le reste de l’année? Je ne suis pas sans savoir que de gros montants sont distribués à la suite de ces événements. Certes, c’est apprécié mais m’sieurs dames, rangez vos kodaks et gardez-vous une petite gêne. Les actions invisibles sont souvent les plus puissantes. Le peuple québécois est généreux de nature. Grand bien nous fasse. On donne de l’argent mais il existe d’autres manières de faire du bien sans donner un seul écu. Tenez, dans une résidence pour personnes semi-autonomes que je fréquente régulièrement, j’apprenais de la bouche d’une préposée que sur une centaine de résidents qui séjournent là depuis quelques années, au moins une douzaine d’entre eux n’avaient jamais reçu de visites de quiconque. Une fois que l’on connaît cette mini-statistique de merde, je vous le demande, peut-on dès lors être heureux à 100%? J’ai encore la bouche ouverte d’étonnement et au fond, je le savais sans le savoir. Soit ces gens n’ont plus de familles soit les proches les oublient peu à peu. Elle niche là cette honte, cette indifférence envers ceux qui ont travaillé, peiné, payé des taxes. Pas besoin de se rendre en Afrique ou dans les îles Mouc Mouc pour offrir notre aide. Ça peut être qu’un petit geste gratuit : sortir les poubelles d’une voisine âgée. Cuisiner des repas à un proche incapable de s’en faire. Ne vous creusez même pas la tête mais ouvrez vos yeux. Et surtout votre cœur. C’est rafraîchissant pour les deux côtés : celui qui donne et l’autre qui reçoit. C’est comme gagner des points Air Miles, ça enrichit mais on ne s’en aperçoit pas.

Tenez, dans une résidence pour personnes semi-autonomes que je fréquente régulièrement, j’apprenais de la bouche d’une préposée que sur une centaine de résidents qui séjournent là depuis quelques années, au moins une douzaine d’entre eux n’avaient jamais reçu de visites de quiconque.

Comme la Reine d’Angleterre, « I am very chocking » en observant les classes sociales se diviser d’une manière aussi injuste à savoir que les riches deviennent plus riches et les pauvres encore plus démunis. M’en fous de savoir qu’une autre planète existe, on paiera des milliards de dollars pour savoir si elle est viable. De la manière dont on s’occupe de la nôtre et de nos gens qui l’habitent, ça m’intéresse encore moins.
Celui qui offre de son temps devrait m’apparaître décent, altruiste et réservé. On ne peut à la fois être humble et s’en vanter.
J’ai appelé mon amie Pipo qui œuvre dans le bénévolat deux fois semaine. Avant même que je lui demande de me parler du bien qu’elle faisait, elle me répond sur-le-champ : « Mon doux Mimi, ce n’est rien ce que je fais, va plutôt le demander ne serait-ce qu’à titre d’exemple, à des dames qui travaillent cinq jours sur  sept gratuitement à l’hôpital. » Voyez? C’est ça que l’on nomme le désintéressement. Dieu avait tant à faire, il en avait plein les bras. Il eu soudain une idée géniale : il créa les bénévoles. Merci à vous!
Des commentaires? Contactez Mimi Legault à mimilego@cgocable.ca

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