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De l’aigreur à la colère… à la rage!

Par Journal Accès

Chronique 55 +

Suzanne St-Michel, collaboration spéciale

La philosophie de vie de ma mère était : je l’ai eu difficile, eh bien ma fille n’aura pas le droit au bonheur; c’était sa ligne de vie. Selon le Robert, l’aigreur est « une mauvaise humeur qui se traduit par des remarques désobligeantes et fielleuses ». Cette amertume est profonde et continue, je dirais même que cette jalousie a comme objectif la destruction. Je me disais que jamais je ne vivrais ça.

Vers l’âge de trente ans, j’ai réalisé que cette aigreur s’imprimait sur mon visage et qu’il n’était pas question que les gens que j’aime et moi-même ayons à endurer cette façon de vivre. Après quelques années de thérapie, j’ai réussi à m’outiller pour vivre et vieillir dans la sérénité.
À travers mon bénévolat, j’ai rencontré plusieurs personnes de plus de 50 ans avec des problèmes de comportement de type « colère-rage » et qui, aujourd’hui, sont profondément malheureuses; elles ne savent pas comment s’en sortir.
Nous avons tous un « piton » sur lequel il ne faut pas peser, car la réaction est vive et rapide. Le mien, c’est tolérance zéro envers les hypocrites parce qu’ils sont à la fois menteurs, manipulateurs, égoïstes, voleurs, exploiteurs et leurs sentiments sont exprimés en fonction de l’objectif qu’ils veulent obtenir de vous.
Les rares moments où j’exprime ma colère, ça me fait du bien : ça m’enlève un poids et me libère le cœur. Il faut que le temps s’arrête et aucune discussion n’est possible. Je veux que l’on m’écoute, mais on m’entend avec peu d’écoute. La discussion sera pour plus tard. Par la suite, la demande d’énergie est aussi grande pour retrouver le calme et la sérénité. C’est un dur moment à passer.
Dernièrement, j’ai rencontré une personne qui vivait une rage de manière continue. Est-elle provoquée ou cherche-t-elle toutes les occasions pour sortir cette énergie négative? Sa violence, son agressivité verbale et physique font peur. Les gens s’éloignent et les proches qui l’aiment encore vivent le découragement et de la peine. Est-on obligés d’endurer cette attitude et ses abus de pouvoir?
Contrairement aux moments de colère, la rage devient un mode de vie continu et la seule façon d’exprimer son désaccord, sa déception et même de crier ce qu’elle désire. Nous, on l’aide ou on l’abandonne! Discuter devient une guerre à savoir qui a raison, mais quel événement malheureux lui fera réaliser qu’elle a besoin d’aide; n’oublions pas que la rage peut mener au meurtre et au suicide.
Personnellement, je crois que cette fureur, non pas de vivre mais de détruire les autres, ne peut pas se guérir sans l’aide d’un tiers – une ressource extérieure qui aidera l’enragé à découvrir d’autres façons de s’exprimer et de rentrer en contact avec les gens. Par la suite, le support des proches sera essentiel. Si la colère est passagère, l’aigreur engendre inévitablement la rage.
Si l’on se donne le droit de vivre un peu de joie, c’est que nous sommes déjà en contact avec les autres de façon positive.
J’ai feuilleté le Répertoire des ressources que pouvez consulter à votre hôtel de ville et j’ai trouvé quelques organismes des Laurentides qui sont là pour vous aider.
Centre de prévention du suicide : 1 866 277-3553
SOS Violence conjugale : 1 800 363-9010
SOS suicide : 1 800 595-5580
Association pour personnes anxieuses : 1 866 738-4873 ou www.revivre.org
Fédération des familles et amis des personnes malades : 1 855 272-7837 ou www.avantdecraquer.com.
Un simple coup de fil peut changer votre vie.
Suzanne St-Michel est membre de la Table des Aînés et de son comité de communication et membre du C.A. de Prévoyance envers les aînés et de la Rencontre de Ste-Marguerite-du-Lac-Masson.

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