L’ANNÉE DU FALUN GONG
Par RédactionAinsi, on me demande un texte d’opinion sur l’année
qui vient de se terminer…
Tout comme le lecteur, le vocabulaire qui me vient
à l’esprit est magouilles, grenouilles, fripouilles
quant à scribouille, je me le réserve…
Mais puisque j’aime m’attarder aux trompe-l’oeil et
aux dérives intellectuelles, j’ai choisi de m’attarder
sur l’une d’entre elles.
Ces dérives sont plus subtiles, sournoises, mais non
moins pernicieuses.
Vous vous souvenez sans aucun doute de Marcel
Tremblay, le frère du maire de Montréal, qui
conseillait aux gens âgés de porter des crampons
sous leurs bottes pour ne pas tomber dans les rues
de Montréal l’hiver… À cette époque il était membre
du comité exécutif et responsable des communautés
culturelles. Ayant quitté la politique
municipale en 2009, le voilà qui réapparaît comme
juge à la citoyenneté. Ce fait divers (nominations
de juges…) a attiré mon attention, car le mouvement
spirituel Falun Gong interdit en Chine, dont
les autorités l’accusent d’avoir un préjugé défavorable
à son endroit et d’avoir déjà agi sous l’influence
de Pékin dans le cadre de ses fonctions d’élu à
Montréal. Le Falun Gong, mouvement pacifiste et
philosophique est perçu par la dictature communiste
chinoise comme une menace puisqu’elle questionne
les agissements des politiciens et insulte
suprême, a envahi pacifiquement la Place Tinnamen
en 1999. Ce qui lui a valu d’être interdit. Les
membres de ce groupe sont innombrables, voilà
pourquoi la dictature chinoise s’en méfie, et va
jusqu’à les traquer partout dans le monde. Mais
qu’est ce que le Falun Gong reproche à notre nouveau
juge? Il dénonce les pressions exercées par
Marcel Tremblay sur l’organisateur de la Carifiesta
en juillet 1999 pour faire expulser du défilé la «fanfare
», du Falun Gong. Marcel Tremblay reconnaît
qu’il est intervenu: «J’ai informé l’organisateur qu’il
y avait d’autres raisons plus politiques à la présence
du groupe (évidemment une fanfare à Montréal représente
une menace pour le régime…). Je lui ai demandé
si c’était l’endroit pour faire ça. Je lui ai dit de
faire attention à ce groupe (comment?), mais je n’ai
pas voulu forcer sa sortie.» Ling Ping Tremblay
soutient que «Montréal doit maintenir des liens
étroits avec la Chine… J’ai eu la chance d’être invité
en Chine lors de la construction du Centre communautaire
et culturel chinois de Montréal. J’ai établi
des liens là-bas…»
L’ancien maire Bourque avait lui aussi des liens avec
la Chine à une certaine époque car il passait plus
de temps là qu’à Montréal…
Mais voilà qu’en juin 2010, le directeur du SCRS Richard
Fadden, a déclaré que plusieurs politiciens
provinciaux et municipaux agissent sous l’influence
de gouvernements étrangers. Mis au fait de cette
déclaration, Marcel Tremblay «dans un grand éclat
de rire» (méfiez-vous des grands éclats de rire ils
dissimulent le temps de réaction nécessaire à préparer
une riposte), «nie avoir agi sur les conseils ou
les ordres d’officiels chinois»…
Bon enfin nous avons la vérité, je crois monsieur
Ling Ping Tremblay, qui a été nommé juge à la citoyenneté
en avril 2010 par le ministre Jason Kenny
et que la cérémonie d’investiture a eu lieu au centre
culturel chinois rue Clark à Montréal… le tout s’est
déroulé sans fanfare toutefois…
14 ACCES | mercredi 29 décembre 2010 | www. journalacces .ca | 450.227.7999
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