|

L’Opération Nez Rouge

Par Éric-Olivier Dallard

«L’Opération Nez Rouge peut-elle tuer?» C’est le titre d’une chronique que j’avais publiée dans l’hebdomadaire Voir il y a quelques années. J’y avançais que, loin de contribuer à réduire les accidents dus à l’alcool au volant, les campagnes de Nez Rouge risquaient à la longue, de les multiplier. C’est que ces campagnes, incitant durant la période des Fêtes à recourir à l’organisme quand on avait trop bu et que l’on devait se déplacer, faisaient tomber les barrières du regard social: il n’y a pas de problème à se soûler… le seul problème est de prendre le volant une fois le fait accompli. Bref: buvez comme des cochons, roulez sous les tables, clamez même des insanités éthyliques, y’a pas de problème! Si vous appelez Nez Rouge, vous aurez tout simplement l’air d’un type responsable; le lendemain, «au bureau», on louera votre sens du devoir. Durant la période des Fêtes, tout va bien: la «perte de contrôle» est contrôlée. «Un p’tit dring avant d’partir», tout va pour le mieux dans «le plus meilleur des mondes» du «plus meilleur des pays». En revanche, qu’en est-il le reste de l’année? De quelle façon le message s’inscrira-t-il dans les esprits, lui qui a si bien su dédramatiser l’abus d’alcool durant les Fêtes, quand il n’est pas marié à la conduite automobile? Ce message qui a soustrait les beuveries à l’opprobe populaire, de ce fait même ne les banalisent-ils pas, avec tout ce qui s’ensuit?

Quand je repense à ce texte (je vous en cite les grandes lignes de mémoire, ne l’ayant pas retrouvé), je me dis que la trame de la réflexion se tenait, la démonstration était logique. Et pourtant…
… et pourtant j’ai clairement l’impression d’un véritable recul de la consommation immodérée d’alcool; je n’y trouve pas d’explication. Mais laissez-moi, quelques années plus tard, féliciter Jean-Marie De Koninck.

Tant qu’à féliciter!

J’ai bourlingué un peu dans ma vie; je me suis posé un moment à Québec, Ottawa, Montréal… Et je ne peux qu’applaudir l’efficacité des municipalités laurentiennes pour l’entretien de nos routes l’hiver. Jamais ailleurs n’ai-je vu la neige chassée de la route avec tant de rapidité et, disons-le, de grâce… oui, oui, vous avez vu ces chemins largement ouverts, comme pour un passage royal, dès les heures qui suivent les avalanches des cieux? Vraiment, bravo!

NOUVELLES SUGGÉRÉES

0 Comments

Submit a Comment

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *