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Patri-quoi?

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Chronique d’un X

Patriote.
Adjectif et nom. Du latin patriotus, du grec patriôtês. Une ou des personnes animées du sentiment de patriotisme : dévouement et reconnaissance à la patrie. J’avoue être un peu désemparé quand plusieurs pensent principalement à congé ou jour chômé. Une journée vraisemblablement confuse qui, pour certains, est partagée entre « Papineau », « Dollard » et « Victoria Day ». Patriote résonne peut-être avec charmant théâtre ou film américanisé, mais il est réducteur de ne pas se forcer – ne serait-ce qu’une fois par année – à creuser l’histoire de 37-38 qui nous a tous marqués.
Un regroupement de représentants engagés. Issu du peuple, pour le peuple et par le peuple. Uni et fondé sur un seul dénominateur commun, liberté et égalité, peu importe les origines et les affinités. C’était ça l’idée. La liberté n’est pas une marque de yogourt, écrivait Falardeau. Aujourd’hui, on semble l’avoir oublié. Pourtant, c’est exactement ce que les De Lorimier, Nelson, Hindelang, O’Callaghan et cie ont jadis, dans leurs mots, crié, sans pour autant l’avoir politisé. Ils étaient… canadiens, français, suisses, irlandais… anglos et francos, peu importe la couleur de peau, comme chantent les Loco Locass.
Maintenant le politico casse du sucre tant sur le mot que sur le drapeau. Pour moi, il ne s’agit pas de constitution ni de pipes et de bâtons. Il s’agit de noblesse. Il s’agit d’honorer ce qui a été, pour souligner les efforts de liberté, celle dont nous bénéficions tous aujourd’hui. Il en va de même pour tous les grands tournants de notre histoire, du traité de Paris aux guerres mondiales jusqu’aux révolutions, tantôt agiles, tantôt tranquilles.

La liberté n’est pas une marque de yogourt, écrivait Falardeau.
-Jean-Claude Tremblay

En France, le cousin Macron a affirmé au premier tour de scrutin qu’il serait le président des « patriotes », rapportait Le Figaro. Je peux sonder nos semblables à travers le monde, à commencer par nos voisins immédiats, et ils auraient tous une définition propre du mot central de cette chronique. Et vous, patriote, ça vous dit quoi?
Pour les amateurs du Mundial, ou pour les fervents des Olympiques, le patriotisme représente le bateau duquel ils deviennent les membres d’équipage, ne serait-ce que pour un instant – toutes les raisons sont bonnes pour s’associer à une patrie, une sans opposition systématique.
Lorsqu’une nation est attaquée, nous devenons tous patriotes de la race humaine, et exhibons avec fierté notre solidarité. Il s’agit simplement de se rappeler du « Je suis Charlie » qui, depuis, est utilisé à plusieurs sauces où le désarroi fait sentir son amertume. Qui n’a pas mis un filtre sur sa photo Facebook lors des derniers drames que le monde a vécus?
De la pure idéologie, la définition patriotique s’est élargie au fil des années, au fil du temps. Maintenant plus que jamais, nous avons besoin de croire. Nous avons besoin de nous rassembler. Nous avons besoin d’une cause à embrasser, de quoi nous unifier.
Laissons de côté politique et débats pas toujours sains, et pensons à ce que représente réellement le patriotisme. Réapproprions-nous le mot et l’authenticité de sa signification.

Lorsqu’une nation est attaquée, nous devenons tous patriotes de la race humaine, et exhibons avec fierté notre solidarité.
-Jean-Claude Tremblay

Certes, la rondelle et le ballon ont aujourd’hui remplacé les baïonnettes, mais les sentiments de fond demeurent. Peu importe ce qu’est pour vous la patrie, et ce qu’elle représente, une chose est sûre : elle est « omnisignification » et sans frontières. Personne ne devrait craindre le mot patriote – il est à vous, il est à nous, il est fierté, il est liberté.
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