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Accès au Festival des films du Monde

Par jacqueline-brodie

Un homme, une femme

 

Un homme: Serge Losique Président fondateur du Festival des Films du Monde de Montréal; une femme: Danièle Cauchard, sa Directrice générale. Invincible tandem qui, se jouant des vents parfois fort contraires, a accompli cet exploit: faire d’une galère un yacht de croisière nous ramenant à son bord quelques belles têtes d’affiche du cinéma de France, de Navarre et autres lieux de la planète.

Tout d’abord retour aux sources. En reprenant les dates adoptées à sa fondation, soit du 18 au 28 août, le FFM qui célèbre cette année ses 35 ans d’existence, semble avoir pris un sérieux coup de jeune.

 

Premier coup d’éclat. En conférence de presse nous dévoilant son programme, la paire de grands timoniers du Festival a réussi à secouer la torpeur des médias en dépit de la sempiternelle monotonie liée au déroulement de ladite conférence. C’est qu’on y annonçait de quoi faire trépigner d’impatience cinéphiles et amateurs d’évènements «pipeul» comme diraient nos chers Français!

En ouverture du Festival et en compétition, retour très attendu de l’un de nos cinéastes québécois les plus originaux, André Forcier (Bar Salon, L’Eau chaude, l’eau frette, Je me souviens), qui présentera son dernier film Coteau Rouge en première mondiale. Coteau Rouge met en scène Roy Dupuis, Céline Bonnier et Gaston Lepage. Autre film québécois de la section Compétition, La Run de Demian Fuica.

Parmi le peloton composé de vingt longs métrages et onze courts métrages en provenance de 19 pays, en lice pour le Prix des Amériques, quelques habitués dont Emmanuel Mouret (Vénus et Fleur) avec L’Art d’aimer; Eran Riklis (Grand Prix du FFM 2004 pour La fiancée Syrienne) avec Playoff; Geoffrey Enthoven (The Over Hill Band) avec Hasta la Vista ainsi que le Russe Andrei Smirnov qui présente Le Jour de colère. A voir dans la section Hors Concours, deux films français présents au dernier Festival de Cannes: The Artist, de Michel Hazanavicius, (Prix d’interprétation masculine au merveilleux Jean Dujardin) et, par curiosité, La Conquête de Xavier Durringer, sur l’ascension au pouvoir de Nicolas Sarkozy.

Souvenez-vous: «Un homme et une femme»! le film d’amour évènement qui séduisit la planète avec Anouk Aimée et Jean-Louis Trintignant, inoubliable couple du grand écran. Le titre seul a une puissance d’évocation qui défie le temps et les modes. Il marque la découverte d’un nouveau cinéma. Sa musique, son style, la beauté de ses images, alchimie parfaite, bonheur total offert aux cinéphiles du monde entier par un jeune réalisateur qui deviendra l’une des célébrités du cinéma français: Claude Lelouch. Nous sommes dans les années 60. Il a alors 29 ans, vient de remporter la Palme d’Or à Cannes, reçoit entre autres récompenses l’Oscar du meilleur film étranger et celui du meilleur scénario. Une quarantaine d’œuvres plus tard, dont les célèbres «Vivre pour vivre» avec Annie Girardot et Yves Montand et «L’aventure, c’est l’aventure» film culte avec entre autres Lino Ventura, Jacques Brel et Charles Denner, Claude Lelouch sera parmi nous. Scénariste, réalisateur, producteur, le cinéaste de réputation internationale viendra donner une classe de maître aux festivaliers auxquels il présentera aussi ses deux dernières créations: «Ces Amours-là» et sa propre filmographie en documentaire: «D’un film à l’autre». De belles heures en perspective.

On l’a vu l’an dernier au FFM alors qu’il y présentait ses films: Dans la brume électrique et son somptueux La princesse de Montpensier. Les festivaliers auront le bonheur de retrouver le cinéaste Bertrand Tavernier cette année alors qu’il nous offrira ses «coups de cœur» en deux volets: les classiques oubliés du cinéma français et les «Films noirs méconnus». Des discussions avec le public auront lieu après chaque projection. Une gâterie pour cinéphiles.

Autre tête d’affiche de la 35e édition du Festival, étoile de première grandeur au firmament des stars, la légendaire et bien vivante Catherine Deneuve nous est promise. Le FFM lui rendra hommage en lui remettant un Grand Prix Spécial des Amériques. Certains films de son choix dont elle fut l’interprète seront aussi au programme. Talent, beauté, audace, elle est la somme de tout cela. Inutile de vous la présenter. Amateurs d’autographes, préparez vos stylos.

Question d’affiche, saluons bien bas l’heureuse initiative des manitous du FFM. La belle idée d’avoir commandé la leur à un artiste dont les déboires professionnels défraient la chronique depuis des années . Elle est magnifique, originale et signée Claude Robinson, ce créateur montréalais dont des producteurs voyous ont plagié l’œuvre et saccagé la vie.

Présentée au Cinéma Impérial, au Théâtre Maisonneuve, au Cinéma Quartier Latin et au Cinéma ONF, la grande bouffe cinéphile FFM commencera le 18 août pour se terminer le 28, après consommation de 383 films de plus de 70 pays. Bon festival!

 

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