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Richard Desjardins

Par Martine Laval

Le plaisir d’une riche rencontre

Richard Desjardins offrira son spectacle en Trio, accompagné de Claude Fradette et Karl Surprenant, le samedi 16 avril à 20 h à la salle Augustin-Norbert-Morin de Sainte-Adèle. Faisant la plupart du temps salle comble, Richard Desjardins viendra soutenir le fonds Réveille-Matin, grâce à son talent d’exception et au plaisir renouvelé de l’entendre. Un rendez-vous exceptionnel pour servir une noble cause et se réjouir d’un spectacle unique avec un artiste qui brasse la conscience.

 Marier plaisir et générosité

Acheter un billet de spectacle diffusé à la salle A.-N.-M. de Sainte-Adèle, c’est participer à la mission sociale du Fonds Réveille-Matin, qui vient en aide aux élèves de la région aux prises avec des difficultés financières. L’occasion sera donnée au public de faire sa part, alors que dans l’ambiance sonore créée par les guitares et la contrebasse, les histoires de Richard Desjardins résonneront plus amplement, ses textes engagés gronderont plus fort, et ses chansons d’amour vibreront de beauté.

Richard Desjardins, artiste d’exception

Né à Rouyn-Noranda au cœur de l’Abitibi-Témiscamingue, Richard Desjardins est initié au piano par sa mère avant même d’apprendre à lire et à écrire. Adolescent, il accompagne son frère aîné dans les boîtes à chansons de la région, avant de faire lui-même partie de différents orchestres. Scripteur publicitaire à Radio-Nord, il joue déjà avec les mots et fait valoir son talent pour l’écriture.
À 27 ans, avec quatre amis musiciens, il fonde le groupe country rock Abbittibbi qui ne fera pas long feu, mais qui lui permettra de faire ses premières armes en tant qu’auteur-compositeur. Non dépourvu d’idées, il réalisera alors avec son ami Robert Monderie son premier documentaire Comme des chiens en pacage (1977), qui aura pour sujet l’histoire de la Ville de Rouyn.
Installé à Montréal, il se compose un répertoire qu’il interprète sur son piano électrique dans les bars, les cafés et les petites salles de spectacle, se laissant découvrir. Dès son premier album, Les derniers humains, lancé en 1987, il se remet à l’œuvre d’un deuxième album qu’il présentera trois ans plus tard. Tu m’aimes-tu le mettra sur la mappe. Débuteront alors les invitations sur les scènes québécoises, françaises, suisses et belges, et les tournées qui lui offriront de récolter plusieurs reconnaissances en tant qu’auteur-compositeur.

Le cinéaste

Ses préoccupations environnementales inspirent Richard Desjardins à enquêter sur la déforestation de notre territoire. Avec son complice Robert Monderie, il tournera alors le film-choc L’erreur boréale qui provoquera questionnements et réflexions à bien des niveaux. Le film remportera le prix Jutra du Meilleur documentaire, alors que sur l’entrefaite, son troisième album solo Boom Boom (1998) sortira. Après un an à séjourner et à se produire en France, il reviendra au pays poursuivre sa tournée solo, simplement accompagné de sa guitare.

Les reconnaissances

2003 sera l’année des honneurs pour Richard Desjardins, alors qu’il remportera cinq Félix au Gala de l’ADISQ grâce à son quatrième album, Kanasuta. 2005 sera celle de sa consécration en France où le très critique hebdomadaire L’Humanité déclare que « Si Léo Ferré devait avoir un héritier, ce serait, lui ».
Toujours en quête de conscientiser le public face aux injustices et susciter réactions et discussions, le duo maintenant réputé de réalisateurs tourne le documentaire Le peuple invisible (2007) sur le peuple algonquin. Le film remporte les honneurs du Meilleur documentaire aux Jutra ainsi qu’aux Gémeaux, en plus de la Meilleure musique originale – documentaire. Puis déboulent :
– la publication d’Aliénor et Le vol du colibri (un monologue publié sous forme d’alexandrins, et un récit touchant proposant une réflexion sur le caractère éphémère des ressources de notre Terre et l’importance de les utiliser avec parcimonie);
– la sortie de l’album Richard Desjardins Symphonique (enregistrement du spectacle au cours duquel, accompagné de l’Orchestre symphonique de Trois-Rivières dirigé par Gilles Bellemarre, il interprète certaines de ses chansons);
– et le lancement de son album L’existoire, certifié Disque d’or (plus de 40 000 exemplaires vendus) à peine deux mois après sa sortie et pour lequel il se voit une fois de plus récompensé dans les catégories Album de l’année, adulte contemporain, et Spectacle de l’année, auteur-compositeur-interprète.
Fin 2011, le troisième documentaire du désormais duo réputé Desjardins-Monderie, Trou Story, portant sur l’industrie minière canadienne et ses implications sur les travailleurs et l’environnement, prend l’affiche.
À l’automne 2014, Richard Desjardins mêle ses textes à ceux du célèbre poète espagnol Federico Garcia Lorca, alors qu’Alexandre Da Costa, violoniste et initiateur de ce spectacle, et le guitariste Alexandre Éthier jouent des pièces de Manuel de Falla, Gaspar Sanz, Pablo de Sarasate, Isaac Albéniz et de Lorca lui-même, également musicien. Soleil d’Espagne – Vies et poésies de Lorca est un hommage à l’œuvre du poète ainsi qu’à la musique espagnole de ces grands compositeurs.

Plaisir non banal

Puisant dans son coffre à chansons des joyaux de son répertoire qu’il réarrange et revisite, c’est un plaisir non banal que de découvrir ou réentendre cet exceptionnel auteur-compositeur-interprète et cinéaste de chez nous. Assister à un spectacle de Richard Desjardins, c’est s’offrir le privilège d’une rencontre riche. Et lorsque l’occasion sert en plus une noble cause, le privilège devient un plaisir méritoire.
Samedi 16 avril, 20 h
Salle A.-N.-M. 258, boul. Sainte-Adèle
450 240-6220, poste 0 •  www.salleanm.com

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