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Sans limites

Par yves-guezou

Pilule miracle?

Que feriez vous si vous pouviez utiliser la pleine capacité de votre cerveau? Que changeriez vous dans votre vie si vos petits neurones fonctionnaient tous en même temps? Grâce à une p’tite pilule, Eddie Morra devient cobaye dans une telle expérience. Il change des choses mais reste dans la même cage.

 

L’être humain n’utilise que 20% de ses capacités cérébrales. Dans le cas d’Eddie Morra (Cooper), il s’agit même d’un moindre constat. Rédacteur sans le sou (raison comparative et identificatrice pour laquelle j’ai choisi ce film), son prochain livre ne veut pas mettre le nez dehors depuis des années et la page blanche s’affiche avec persistance sur son écran. Rencontré au hasard d’une errance, son ex-beau-frère, ancien revendeur reconverti dans le pharmaceutique, l’initie à une drogue expérimentale le NZT. Dès lors, toutes les informations, vues, lues, entendues et retenues par Eddie vont s’imbriquer sous son crâne et rien ne semble à son épreuve. Il termine l’écriture de son bouquin en deux temps trois mouvements, apprend des langues étrangères et à jouer du piano après une brève écoute et devient l’attraction des gens qu’il rencontre, même son ex-blonde lui revient, toute impressionnée du nouvel Eddie qu’il est devenu. Ses capacités l’amènent dans le domaine de la bourse où ses dons extraordinaires à transformer milliers en millions attirent l’attention de Carl Van Loon (De Niro), magnat de la finance. Ce dernier invite Eddie à prendre part à une énorme fusion corporative. Tout va donc pour le mieux pour lui tant qu’il prend régulièrement son NZT. Les effets secondaires ne tardent cependant pas à se manifester chez notre génie artificiel de manière drastique. La petite pilule provoque des pertes de mémoire dont il revient malmené, ensanglanté et la police le soupçonne de meurtre. Sa réussite ne passant pas inaperçue, certains individus malfaisants en veulent à sa réserve de drogue. Bref, son total accomplissement se transforme peu à peu en fuite pour sa vie.

 

Si l’idée de départ semble excellente  l’exploitation complète du cerveau humain  le traitement du sujet aurait mérité une plus grande ouverture d’esprit, cordonnier mal chaussé… Même avec cinq fois plus d’intelligence, le modus operandi humain reste le même: acquisition de profits personnels, plus de richesses, plus de pouvoir. Sous NZT, le méchant restera méchant, tel ce mafieux au fort accent d’Europe de l’Est (je ne veux pas avoir d’ennuis avec les russes) dont l’attitude violente et la convoitise ne font que décupler, pas évoluer. Bien tourné, avec une exploitation inspirée de la caméra ne manquez pas les premières minutes du film pour les images, on se croirait dans un trip à l’acide (enfin c’est ce qu’on m’a dit…)  et un rythme soutenu, Sans Limites manque cependant d’aboutissement. Certaines questions restent en suspens quant aux agissements et aux intentions des divers intervenants. J’en suis sorti avec l’impression du film d’action réussi mais déçu de la drogue de l’intelligence: l’écrivain sans inspiration du début se retrouve sénateur avec des vues sur le poste de président des USA. Au lieu d’opter pour un mode de vie où l’avoir le concède à l’être, l’humain s’enfonce dans sa quête de pouvoir personnel. Bien content qu’ils aient arrêté la production du NZT.

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