|

Splendides découvertes en série!

Par Martine Laval

Festival des Arts de Saint-Sauveur 2017

Autant la première semaine du Festival des Arts de Saint-Sauveur nous a fait découvrir des spectacles surprenants, autant la deuxième fut révélatrice des immenses talents d’ici, d’ailleurs, en devenir ou déjà rayonnants dans le monde. Mal m’en prit de déclarer mon coup de cœur dès le troisième spectacle, car la suite, sans semer le doute de ma décision, en a rajouté. Voici donc ce que fut la 26e édition de ce festival grandiose, le huitième à mon actif de chroniqueuse culturelle dans les Laurentides.

 

Première semaine

Le spectacle Moon vs Sun nous a permis de découvrir les jeunes chorégraphes montréalais prometteurs qui ont interprété, de façon corporelle, les sentiments que les artistes de renom de la scène musicale Raine Maida et Chantal Kreviazuk expriment en musiques et chansons. Une chance inouïe pour les talents émergents de faire valoir leur créativité démarquée. Très réussi.
Proartedanza a offert un spectacle à couper le souffle, fusionnant ballet et danse moderne. Habiletés techniques, expression artistique, endurance, performance, tout contribuait à déborder des frontières du connu et à s’ouvrir l’esprit, rien n’étant jamais acquis quand il s’agit du monde de la danse actuelle.
La Compagnie Hervé Koubi fut mon premier coup de cœur! En provenance de Cannes où le travail de création se réalise, les dix danseurs de rue, de capoeira, de hip-hop, algériens et burkinabés, autodidactes ou formés à leur manière, ont chambardé l’idée que l’on pourrait se faire de ce qui n’est pas appris dans la pure tradition, mais néanmoins dansé de façon professionnelle. Dans des performances exceptionnelles composées de mouvements et de sauts saisissants, de pirouettes sur la tête et sur les mains absolument époustouflantes, on est subjugué par la beauté des corps et l’exploitation que les danseurs en font. Une découverte, du jamais-vu, un choix audacieux de la part du directeur artistique Guillaume Côté.
L’Orchestre Métropolitain dirigé par le jeune chef Nicolas Ellis fut bien sûr à la hauteur du plaisir que les mélomanes venaient vivre, dans un programme des plus agréables à écouter en cette magnifique fin de dimanche estival.

Deuxième semaine

La deuxième semaine fut à la saveur que Guillaume Côté, directeur artistique, désirait offrir aux festivaliers. L.A. Dance Project en fut le premier parfum, alliant la vitalité classique et l’audace contemporaine frisant l’athlétisme. Ce fut en effet du grand art corporel et chorégraphique.
Skeels Danse Montréal et Tentacle Tribe furent deux autres fantastiques découvertes de chez nous, autre choix audacieux du directeur artistique Guillaume Côté et mon deuxième coup de cœur. Andrew Skeels met au défi ses danseurs en exigeant d’eux qu’ils bougent à une vitesse stupéfiante, avec fluidité et relâchement. Défi relevé haut la main, pour le plus grand plaisir des amateurs de danse qui savent en mesurer toute la portée.
Tentacle Tribe a pour sa part démontré que la danse peut être composée de mouvements inusités mariant les styles et les énergies transcendant les frontières du connu. Cette soirée de découvertes a présenté les talents d’ici qui percent la scène comme on crève l’écran au cinéma. Une évolution à suivre de près, alors que l’ingéniosité artistique et chorégraphique se déploiera.
Le grand retour tant attendu des Grands Ballets Canadiens après 15 ans d’absence au festival fut d’agréables et fières retrouvailles. Dans un programme à saveur contemporaine, le nouveau directeur artistique Ivan Cavallari a certes su mettre l’accent sur l’ingéniosité des chorégraphes et la virtuosité de ses danseurs, particulièrement dans la dernière pièce de Jirì Kylìan créée pour huit danseuses sur des rythmes – Drumming de Steve Reich – essoufflant le public de leur virtuosité, leur endurance, leur incessante mémoire chorégraphique. Magistral!
Après autant de saisissantes découvertes, les deux Soirées des Étoiles sont venues clore la 26e édition du festival avec leurs artistes de renommée internationale. Ce fut donc un plaisir de retrouver la bombe d’énergie qu’est Daniel Ulbricht accompagné pour une fois de sa non moins pétillante partenaire Danielle Diniz. L’exceptionnelle découverte du magnifique et majestueux Friedemann Vogel fut certes un grand honneur pour les spectateurs, aussi bien dans la touchante chorégraphie de Béjart qu’il a interprétée avec Guillaume Côté, que dans celle que Guillaume Côté a chorégraphiée expressément pour lui, mettant en valeur sa force et son talent de danseur étoile reconnu mondialement. Matt Foley et Drew Jacoby ont démontré la « férocité » d’une danseuse classique et d’un danseur contemporain. Calley Skalnik et Laurynas Vejalis ont relevé le défi d’interprétation du style de Petitpa. Et la sentimentalité de l’emblématique Pas de deux du Cygne noir, dansé par le couple chéri du festival : Guillaume Côté et son épouse Heather Ogden, a attendri les cœurs et a mis fin à l’admirable 26e édition de ce festival qui n’appartient qu’à notre territoire. À l’an prochain!

NOUVELLES SUGGÉRÉES

0 Comments

Submit a Comment

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *