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Béatitude familiale

Par Jean-Claude Tremblay

Chronique affaires et économie
Jean-Claude Tremblay, MBA Collaboration spéciale
jctremblay@cogitas.ca

La Fabrique des petits bonheurs

Ça faisait longtemps que j’en entendais parler, que ce soit à cause de son environnement enchanteur pour les petits, ses éclatants plats santés, sa halte scolaire fort appréciée, ou son jardin collectif nouvellement inauguré. Cette garderie hors du commun, je l’ai finalement visitée, et c’est avec mon chapeau d’expert des affaires qu’il me fait plaisir de vous la présenter!
Confortablement installée dans le calme de Sainte-Anne-des-Lacs, La Fabrique des petits bonheurs n’a rien d’une garderie traditionnelle. D’abord, elle innove en offrant un milieu de vie en pleine nature, écosensible et multiservices aux enfants, certes, mais aussi à toute la famille. C’est dans la cantine à aire ouverte que j’ai pu cordialement échanger, tantôt avec les propriétaires, et tantôt avec le personnel dédié. Ce lieu, c’est le rêve le plus fou de trois femmes, devenu réalité. « On a créé l’endroit que l’on voulait avoir pour nous-mêmes et nos enfants. Tu peux venir relaxer en prenant un breuvage santé, avant de repartir avec ton enfant et des plats cuisinés pour ton souper! », a déclaré Viviane Loranger-Bolduc, l’une des propriétaires.

Des partenaires résolument complémentaires

J’ai eu la chance de rencontrer deux des trois dynamiques partenaires, et je peux vous affirmer que ce n’est pas la complicité ni la compétence qui manquait! D’ailleurs, je peux d’ores et déjà affirmer que c’est sans contredit une des clés maîtresses de leur succès.
Anne Garneau est une professionnelle de la petite enfance, qui a passé 25 ans dans le milieu et eu sa propre garderie, elle s’occupe naturellement du volet pédagogique – étant elle-même une éducatrice diplômée, enthousiaste et surtout très engagée. Magali Roy, dont j’ai passablement entendu parler, a eu sa propre entreprise de yoga avant de poursuivre ses études en naturopathie, dont elle est aujourd’hui diplômée – elle s’occupe de la Clinique MAVI qui offre des services thérapeutiques, à même les installations. Finalement Viviane Loranger-Bolduc, cette fiscaliste qui avant de se lancer dans cette aventure, était déjà en affaires – elle avait pris la relève de son père, qui dirigeait un important cabinet de services financiers. Elle qui souhaitait se rapprocher de la « vraie vie », s’occupe fièrement des aspects chiffrés, mais je suspecte que c’est la responsabilité de la cantine santé, qui fait sa plus grande fierté!

Privé… ou communautaire?

Après avoir visité les lieux, j’ai été à même de constater que leur modus operandi relève carrément de leur modus vivendi : leur statut d’entreprise est peut-être privé, mais l’entreprise opère résolument en mode communautaire – rien à voir avec le modèle privé parfois décrié, où le profit est le seul roi, et où les infrastructures sont plus près de celles d’une usine à fric que d’une crèche. De leurs propres aveux, les partenaires ne visent pas le profit à tout prix et ne veulent pas grandir – elles privilégient un mode de vie sain plutôt que le rythme effréné d’une croissance exponentielle. D’ailleurs, elles considèrent leur garderie unique, et ne souhaitent pas en démarrer d’autres, ce qui ne les empêche pas d’ouvrir leurs livres à quiconque voudrait explorer, voire répliquer leur modèle d’affaires axé sur le bien-être.

Mes conclusions

Ce que je retiens, c’est qu’elles ont toutes les trois une vision commune et donc, leurs objectifs sont en harmonie, ce qui minimise les frictions et augmente le coefficient de succès. Elles ont innové, certes, mais elles ne l’ont pas fait en créant des services pour des besoins inexistants : elles ont répondu à la demande de façon plus complémentaire et de manière plus efficace que certains autres organismes et leur succès immédiat en fait foi. L’autre aspect névralgique, c’est la satisfaction des talents que l’on emploie. Dans ce cas précis, les gens viennent y travailler pour les bonnes raisons : pas pour un salaire plus élevé, mais bien parce qu’ils apprécient l’environnement, la flexibilité et la façon dont ils sont traités – ils partagent la mission d’entreprise et ses valeurs sociales.
Henri Ford disait : « Les deux choses les plus importantes n’apparaissent pas au bilan de l’entreprise : sa réputation et ses hommes. » Dans le cas de ce lieu résolument familial où l’on cultive la béatitude, parions qu’au contraire, tout ce que l’on retrouvera dans leur bilan, c’est le bien-être collectif que procurent des femmes exceptionnelles – chapeau, et longue vie!
La Fabrique de petits bonheurs
10, Chemin des Merisiers
Ste-Anne-des-Lacs, QC, J0R 1B0
(450) 327-1027
www.lafabriquedepetitsbonheurs.com

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