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Las Ramblas

Par Josée Pilotte

Cela faisait plus de deux ans que Chéri et moi n’avions pas pris de «vacances en couple». Pour ça aussi, il était temps. Je dis souvent que la seule raison pour laquelle je travaille aussi fort dans la vie, c’est pour pouvoir voyager.

Prendre le large, me perdre dans des lieux inconnus, admirer la vie qui passe. Le voyage me permet cette pause, cette accalmie du temps qui passe trop vite, celui qu’on a peu, celui après lequel nous courons tous, celui qui nous rend fou, et le constat douloureux de la nostalgie…

Sinon à quoi bon travailler. Payer plus vite son hypothèque? Payer ses dettes? S’acheter une plus belle auto? Une plus grosse télé? Des nouvelles chaussures griffées? C’est carrément déprimant si vous voulez mon avis. Mais à chacun sa motivation, la mienne c’est de découvrir le monde!

Sentir l’odeur des épices au marché d’Istanbul, admirer le soleil qui se couche à Oia, rouler à vélo sur la mythique Flume trail au Lake Tahoe, enfin, vous comprenez ce que je veux dire.

Alors tout ça pour vous dire que nous avons plié bagage pour quelques jours pour l’Espagne. Barcelone. La Catalogne. Celle qui se définit comme une nation. Un peuple fier, qui ne branle pas dans le manche, lui! Pour un peuple du Vieux Continent, ils ont les couilles pour se prendre en main et affirmer leur identité propre, en prenant tous les moyens pour arriver à leur fin. Et si ce n’était du gouvernement central, ils auraient maintenant leur pays. Et cela se fait dans un contexte économique où l’Espagne vit une des pires crises de son histoire.

La Catalogne est passée proche de son indépendance, sauf que le vote n’a pas été reconnu par Madrid. Cependant, cet exercice référendaire a suscité un grand intérêt chez PKP qui a l’air être bien parti pour relancer ce débat chez nous. Cependant, je ne suis pas certaine que le peuple québécois soit aussi prêt et motivé à changer les choses.

Revenons à Barcelone. Pour vous dire l’attachement identitaire que les habitants ont pour leur ville ou leur quartier même, j’ai vu une jeune propriétaire de boutique, tatouée à l’effigie de son quartier El Born (Né pour..), ça c’est ce qu’on appelle avoir l’esprit d’appartenance. Un quartier ancien, empreint d’histoire qui s’est réinventé, grâce à l’apport de culture, mais aussi de ses gens qui participent fièrement à la vie de ce quartier.

Barcelone se visite tout doucement à son rythme et ce, malgré toute cette masse de gens qui grouillent partout. Barcelone déborde carrément. Mais l’atmosphère est tellement festive que ça nous rend tous un peu plus léger. On a donc pris notre temps, «piano, piano…» comme disent les italiens, pour mieux apprécier et découvrir la ville.

Marcher La Rambla et ses longues allées piétonnières au milieu des grandes avenues et de ses façades gothiques. Se perdre dans le quartier Gracia. Voir la mer qui cohabite aussi facilement avec la ville. Marcher le parc Guël. Admirer un Picasso au musée. Manger toutes les sortes de tapas, sardines, du marché Boqueria. Boire une ou deux sangrias maison pendant de longues heures sans se sentir coupable d’avoir autre chose de plus importante à faire.

Et avoir eu l’immense privilège d’avoir pu goûter à la cuisine du Tickets, le restaurant à tapas de Ferran Adrià, le chef le plus couru au monde (chef du feu El Bulli, restaurant coté 3 étoiles Michelin).

Visiter la fabuleuse Sagrada Familia qui est toujours (malheureusement) en construction après plus d’une centaine d’années. Depuis que je suis toute petite, les grandes cathédrales me fascinent. J’adore ces lieux de culte où il fait bon prendre une pause. Je dois cependant avouer que les marteaux piqueurs qui résonnent presque à l’unisson dans la Sagrada Familia, n’ont fait qu’assombrir mon appréciation du lieu à sa juste valeur. Mais bon, la folie de Gaudi finit par nous faire presque oublier tout ça.

Bref, tout ça pour vous dire qu’avec Chéri, on a fait le vide.

Un vide plein. 

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