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Disruption, innovation et économie de partage

Par Journal Accès

Sous la patte d’Omalley par Christian Genest

Ce sont les ingrédients principaux d’un buffet sur le thème des affaires et de la créativité qu’on vous sert ici à Montréal lors du C2MTL. L’analogie avec la bouffe est appropriée parce qu’on croit réellement que cette industrie est à un moment pivot.

D’abord, Kimball Musk, le petit frère de celui qui a démarré PayPal et Tesla, y croit tellement qu’il est à créer une chaîne d’approvisionnement locale et se donne pour mission d’enseigner l’art du potager aux familles urbaines américaines.

Ensuite, Caithrin Rintoul nous a vanté les mérites de sa start-up techno montréalaise qui veut jouer l’entremetteuse entre fermiers et restaurateurs.

Mais celle qui m’a rendu rouge de jalousie, Marije Vogelzang, s’est inventé un métier : designer culinaire. Pas le genre d’assistante de Josée DiStasio, plutôt celle qui a conçu un nouveau rituel funéraire autour de la bouffe, ou encore réinventé le banquet de Noël en imaginant un souper de partage où votre voisin de table détient des ingrédients nécessaires au mariage de saveurs complétant votre propre assiette.

Après m’être goinfré le cerveau de notions de toutes sortes, je me suis mis à chercher le facteur disruptif version nourriture, entre 3 h 35 et 3 h 42 du matin! – La disruption, c’est l’idée qui révolutionne un secteur et souvent reliée à un bouleversement technologique. Le iTunes qui met tous les clubs vidéo au chômage, vous vous faites encore le cinéma à la maison, mais dorénavant sans vous déplacer. – Mais je n’ai toujours pas trouvé.

En attendant, je me questionne sur le véritable avenir de l’industrie de la nourriture. Faire son épicerie sur amazon.ca? Acheter la lasagne de Solange d’un clic sur Pinterest? Me résigner aux fausses protéines gonflées en labo? Commander du lion de mer en sashimi à mon resto de sushi préféré? Remplir mon sous-sol de panais, navets et céleris-raves afin d’éviter les légumes chinois engrossis aux hormones? Façonner sauterelles et cafards dans ma boulette de burger?

En tout cas, j’espère qu’avenir et bouffe ne riment pas avec une boîte de carton remplie d’ingrédients et de directives pour impressionner ma douce moitié sans qu’il lui reste une part pour son lunch du lendemain. Encore moins avec une pilule nutritive révolutionnaire reliée à un bidule électronique conçu par David Rose nous rappelant que c’est l’heure de recharger nos batteries corporelles!

Je crois au réveil de l’industrie, à la sensibilisation à mieux choisir, moins manger et consommer avec conscience. Je souhaite le déclin de la nourriture industrialisée.

Et si je touille un brin de créativité, moi qui crois fortement que c’est un muscle que nous devons entraîner plutôt qu’une page blanche à remplir, j’y vois certainement une façon de faire les courses sans se déplacer, de se remplir la panse sans toutefois gaspiller, de fréquenter notre resto préféré sachant que le chef personnalisera le menu en fonction de nos goûts, d’encourager les fermiers locaux sans acheter des quantités pour une famille de 12 ou prendre la matinée pour aller au marché public.

N’empêche que la gang de Sid Lee prouve que cette fameuse créativité est une piscine dans laquelle il faut se plonger, un climat structurel dont il faut s’entourer. Parce que la créativité sans application pratico-pratique, c’est un rêve, et ça, c’est moi qui l’affirme!

Bien que David Shing annonçait en couleurs lors de son homélie dithyrambique que l’avenir passera par le mobile puisque 70 % des gens qui surfent l’utilisent, j’essaierai de mettre le mien à off pour les vacances! Histoire de saisir l’ambivalence entre se servir de la techno ou en devenir victime. 

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