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La fourchette de Nostradamus

Par Journal Accès

Sous la patte d’Omalley par Christian Genest

J’ai le goût de vous confier qu’en 2014, j’ai bouffé …

Des cavatellis aux saucisses, du ricotta et des truffes au Bestia

Un lobster roll juste assez crunchy, pas trop de mayo sur la route du retour du camp de mon ado

Un tartare dans une pâte à cannoli et pis un autre avec une meringue au citron

Un-deux-trois macarons dulce de leche décadents au salon d’un aéroport

De l’agneau aux citrons confits en revenant de biker (merci spécial à Lio)

Une paëlla exceptionnelle au Lac St-François (cuisinée jusqu’à tard)

Une tikka massala au Dishoom, un ramen chez Totto sur la 52

Une limo vietnamienne dans le quartier bobo de Berlin

Et bien sûr, pour ceux qui me connaissent bien, quelques sushis d-é-l-i-c-i-e-u-x!

Tout ça non pas pour vous faire … mais bien pour vous mettre en plein visage l’influence des faiseurs d’images et des tendancieux de saveurs sur ce que l’on va manger!Et que ces tendances voyagent à la grandeur du globe.

Ok, j’essaie d’être plus clair…

Vous avez déjà googlé tourtière, ragoût de boulettes ou encore biscuits sablés? En plus de se manger, ils ont aussi quelque chose en commun…

Non, pas qu’on engraisse à cause d’eux! Plutôt que ce que le beau Ricardo cuisinera, et probablement quelques mois avant ce que la communauté de chefs-hipsters tenteront de vous mettre en bouche est maintenant étudié et planifié. Rien n’est laissé au hasard.

Plusieurs critiques culinaires comme Lesley Chesterman et Marie-Claude Lortie y tiendront un article en début d’année. Et vous entendrez peut-être matante Solange, votre voisin foodie Eric ou votre nièce-ado-c’est-trop-bon-ce-machin jouer les critiques culinaires à leur tour! Certains aliments bénéficieront du «cool factor» pour 2015, mais discutons surtout des enjeux de la planète-food!

Alors que cette intro agit comme trame de fond sur la lecture de ma boule de crystal, je me suis d’abord questionné: La bouffe viendra-t-elle qu’à nous définir, comme la voiture fut une icône représentative de certains hommes?

Et si la nourriture était la nouvelle musique?

Et vlan! à quand le premier Woodstock de la bouffe? Un festival pour «foodie» pendant tout un weekend? 2015!! Ou encore élevée au rang d’art? Une galerie d’art culinaire? Psssit en 2014, le pâtissier Christophe Adam a publié un livre extraordinaire nommé Caramel. Après les chefs-vedettes dans nos postes de télé-généralistes … à quand la météo-gastronomique du jour?

Nous assisterons à la montée de la restauration «fast casual» ou un espèce d’hybride, mi-chemin entre les «fast food» et les restos traditionnels avec service aux tables. Amazon continuera son offensive afin d’amener nos habitudes d’épiceries sur le farweb, grâce à la multiplication de ses superbes camions «fresh». Coca-cola nous fera boire du lait, les soda ou breuvages pétillants se multiplieront en essayant de vous convaincre de leurs bienfaits et tiens, peut-être même en des versions salées, du genre «bitter-funky». Les épiceries tenteront de se connecter à notre portable quand nous ferons notre commande, afin de nous texter des offres en lien avec nos habitudes de consommation.

Ainsi le mot «privacy» prendra un sens culinaire l’an prochain. Après nous avoir conscientisés sur le plan techno l’an dernier.

Et tiens … encore cette tante-Solange … elle se mettra probablement à vendre quelques portions de sa fameuse lasagne sur AirBnB d’ici peu. Le mouvement ferme-à-la-table prendra une autre coche grâce à provender.com. On prendra conscience des légumes laids, peut-être même un mouvement en soi. Vous avalerez probablement une bouchée-faite-maison-de-type-artisanale, car il faudra que tout ait l’air artisanal dans un «bike shop» ou dans une boutique-hybride rassemblant un barbier, une galerie d’art et un café.

Après nous avoir vendu le manger local, nous assisterons aux débuts du boire local.Mais dans l’assiette? Bin l’assiette, elle sera simple … comme quoi la simplicité est chic!

Ok, mais encore… y’aura quoi dans cette assiette?

Du yogourt, mais salé pour le lunch comme avec des pois chiches, de la menthe, une petite huile parfumée. Du matcha par ci, du sel-himalaya mis un peu partout et du kimchee. Après le règne du porc effiloché, wouaip, ce sera le retour non pas des hot-dogs, mais bien des haute-dogs.

Profitons de l’année qui vient pour s’empiffrer sans culpabilité, car la iWatch nous attend dans le détour afin de gérer nos dépenses caloriques, scannernos repas et pire, encore nous alerter quand notre taux de sel est atteint pour la journée.

Mon mot de la fin …

À part la bouffe qu’on aime maintenant passionnément, y a-t-il seulement sur facebook que les gens savent autant aimer? Et si seulement ça pouvait émerger ailleurs? Qu’en dites-vous?

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