|

Le parcours inspirant de Milaine Bédard au pays de la Teranga

Par Sandra Mathieu

Photo : Sébastien Beaudet

De Saint-Jérôme au Sénégal

Alors qu’elle se trouve au Sénégal pour son troisième mandat en coopération internationale, j’ai eu la chance de joindre par Skype la Jérômienne Milaine Bédard qui inspire par sa maturité et son ouverture d’esprit. Discussion avec une jeune femme passionnée qui change le monde un peu chaque jour.

Cette fois d’une durée d’un an, le mandat de Milaine consiste à renforcer les capacités de l’organisation en gestion du savoir et capitalisation pour l’organisme montréalais Solidarité union coopération (SUCO), en collaboration avec AGRECOL Afrique, une organisation sénégalaise spécialisée en agriculture biologique. Elle apprécie toutes les saveurs et les couleurs de cette vie où chaque journée apporte son lot de défis et elle relate avec passion son quotidien bien loin du métro-boulot-dodo!
« Ici, il n’y a pas de journée typique. Concrètement, j’accompagne les Sénégalais dans le cadre d’activités de groupe, d’ateliers pratiques et j’encadre également la formation en rencontre individuelle. J’adore créer du matériel pédagogique avec eux pour capitaliser l’expérience et les accompagner dans l’organisation des différents projets sur le terrain. »
Ainsi, Milaine contribue à renforcer la vision, la pratique et la promotion de l’agriculture biologique, à appuyer la production, la transformation et la commercialisation des produits locaux, à lutter contre l’endettement à travers l’économie sociale solidaire et l’agriculture familiale, et à participer à la protection de l’environnement à travers l’agriculture biologique.

Passer à l’action

« À la fin de mes études, je me sentais perdue. Heureusement, les stages à l’international m’ont permis d’acquérir de l’expérience professionnelle, de mieux me connaître et ainsi surmonter mes limites. Être constamment hors de ma zone de confort m’a permis de développer une plus grande confiance en moi. Aujourd’hui, je fonce et je n’ai plus peur de grand-chose. Je me suis même habituée à mon nouveau surnom Toubab, une étrangère à la peau blanche. »
Milaine souligne que les jeunes pensent souvent à tort qu’il faut une grande expérience pour se plonger dans la coopération internationale. « Les qualités essentielles sont selon moi l’ouverture d’esprit, la curiosité et être en mesure de se placer en posture de tolérance et de non-jugement. Le reste, on l’apprend sur le terrain parce qu’on devient de véritables éponges. »
Elle parle de son plus grand défi avec de l’émotion dans la voix : « Le statut de la femme au Sénégal me choquait énormément au départ. Ici, on retourne 60 ans en arrière. Je sais que je ne suis pas là pour changer les mentalités, ce n’est pas mon rôle, mais chaque jour, dans mes interactions avec les autres, je m’efforce de faire une certaine éducation et de sensibiliser les femmes à l’importance de s’intégrer dans les projets et de prendre leur place. C’est ma façon de transmettre mes valeurs et mes perceptions du monde, mais toujours dans le respect. Je crois qu’on a également beaucoup à apprendre de ces communautés où la pauvreté apporte son lot de solidarité et d’entraide.»
Milaine sera de retour au Québec au printemps et compte bien poursuivre sa carrière en coopération internationale. Une ONG belge s’intéresse d’ailleurs à son travail. « Je garde toujours l’œil ouvert sur les propositions de mandat à l’étranger et je souhaite également prendre le temps d’aller à la rencontre des jeunes de ma communauté et de les inspirer en partageant avec eux mes expériences et les nombreuses opportunités à saisir qui sont malheureusement souvent méconnues. »

La petite histoire de Milaine

À la fin de ses études universitaires en psychologie et sociologie, en 2013, elle s’envole pour le Sénégal pour un projet de deux mois et demi avec le programme Québec sans frontières où elle vit dans une famille d’accueil sénégalaise. À son retour, elle travaille à titre d’adjointe aux programmes éducatifs et aux communications pour Solidarité Laurentides Amérique centrale, le seul organisme de coopération internationale dans les Laurentides. En 2015, elle retourne au Sénégal pour un mandat de six mois avec l’organisme SUCO où elle travaille pour une première fois pour AGRECOL Afrique.
Découvrez ici une courte vidéo, réalisée pour le 55e anniversaire de SUCO, où Milaine explique son travail à l’étranger www.yotube.com/watch?v=RX7vBQ2WtYQ

Saviez-vous que?

Le 18 mars prochain se tiendra la première édition du Salon Ma carrière en développement international à Montréal.
carriereinternationale.ca
Teranga signifie hospitalité en langue wolof et est un leitmotiv au Sénégal.
 
Solidarité Laurentides Amérique centrale (SLAM) est un organisme de solidarité internationale qui œuvre depuis plus de 30 ans dans la région des Laurentides. Basé à Saint-Jérôme, ses activités se déroulent dans plusieurs municipalités des
Laurentides. La mission : développer la solidarité de la population des Laurentides avec les peuples d’Amérique centrale et soutenir des projets de développement issus de communautés d’Amérique centrale, en collaboration avec d’autres organismes d’ici et du Sud.
Infos : slamlaurentides.org
Solidarité union coopération (SUCO) : suco.org
AGRECOL Afrique : www.agrecolafrique.org index.php/home/presentation

NOUVELLES SUGGÉRÉES

0 Comments

Submit a Comment

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *