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Le flow a la cote !

Par Journal Accès

Les sentiers de vélo de montagne changent

Claude Lévesque, collaboration spéciale

Les vélos de montagne changent et les sentiers font de même. Les roues grossissent, les virages s’allongent, il est plus facile que jamais de pédaler sur les vélos à longue suspension, les sauts et les passages techniques apparaissent plus petits. Un sentier autrefois difficile est aujourd’hui considéré comme intermédiaire. Les gens recherchent de plus en plus le flow qui en résulte. Ce flow qui fait en sorte qu’on tente de moins pédaler et moins freiner tout en pompant afin d’utiliser l’inertie du vélo.

Au début, on dévalait des montagnes de ski avec nos vélos ou on empruntait des sentiers de quatre roues/motoneige ou de ski de fond. Ensuite, les gens se sont mis à rechercher des sentiers plus étroits tels les sentiers qu’on appelle « de randonnée pédestre ».
D’ailleurs, on ne sait pas trop pourquoi on les appelle de la sorte, car la plupart de ces sentiers ont été défrichés pour explorer, accéder à des points de vue, aller d’un point à un autre ou même pour les bûcherons. Personne ne réclamait l’exclusivité pour la randonnée, le vélo, le ski ou autre. D’ailleurs, ni la raquette ni le fatbike n’existaient à cette époque, et on les aperçoit aujourd’hui sur les sentiers.
Mais la réalité est que les vélos qui empruntaient ces sentiers ont créé certaines frustrations au sein de la communauté des adeptes de randonnée pédestre ou des gestionnaires de parc. Les adeptes de vélo de montagne étant en minorité, la force du nombre des randonneurs a fait en sorte de tasser l’activité de vélo hors de ces sentiers. Le mythe de la détérioration a aussi fait surface pour donner une raison de plus aux randonneurs ou aux gestionnaires, mais cela n’était, selon moi, pas fondé.

Le réel problème

Le vrai problème? La plupart de ces sentiers ont été tracés de façon linéaire, du bas vers le haut, et souvent dans le sens de l’écoulement de l’eau. C’est ce mauvais design qui est la vraie cause de la détérioration, ainsi qu’un nombre beaucoup plus important de randonneurs qui empruntent ces sentiers. Sentiers qui, d’ailleurs, ne sont pas fermés aux randonneurs les jours de pluie, mais aux cyclistes, oui!
Enfin, l’IMBA (International Mountain Bike Association) est née, et les changements dans la façon de créer des sentiers de vélo durables depuis une douzaine d’années ont été révolutionnaires. Les sentiers sont devenus plus faciles, plus accessibles et s’adressent à toute la famille tout en gérant l’érosion. C’est vite devenu la norme et même les nouveaux sentiers de randonnée qui se construisent aujourd’hui utilisent ces normes comme référence.
De nos jours, les trail builders appliquent encore ces techniques IMBA et, avec l’évolution des vélos aux grandes ou grosses roues, les sentiers s’étirent et le flow a la cote. Le développement de ces trail builders passionnés et presque toujours bénévoles n’arrivent même pas à répondre à la demande. D’ailleurs, les gouvernements offrent de plus en plus de subventions en ce sens!
Adepte de vélo de montagne, Claude Lévesque est propriétaire de la boutique Roc & Ride, à Val-David.
 

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