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«Jean Béliveau était un père pour moi!» – Yvan Cournoyer

Par Michel Bureau

Yvan Cournoyer a gagné six coupes Stanley avec Jean Béliveau, une dizaine en carrière. Il était en Floride lorsqu’il a appris le décès de Jean Béliveau. Il a été incapable de donner une seule entrevue, il était trop bouleversé, même s’il s’attendait de recevoir un coup de fil lui annonçant la mort de celui qui fut son premier capitaine. Yvan Cournoyer, qui a lui aussi été capitaine du Canadien, connaissait Jean Béliveau depuis plus de cinquante ans.

Il était encore secoué lorsque nous l’avons rejoint. «Jean était un père pour moi. Le jour de son décès fut la plus dure journée de toute ma vie. Il m’appelait son fils, nous avons été co-chambreurs pendant plusieurs années. Je lui ai rendu visite il y a un mois à son condo à Longueuil, il m’a reconnu, mais il était mal en point. Nous avons toujours gardé contact. Jean n’était pas du genre plaignard. J’ai gagné ma première coupe Stanley avec lui. Jean était un homme de grande stature, mais aussi de grand cœur. Il a vendu plusieurs objets auxquels il tenait beaucoup pour payer les études de ses deux petites filles. Il a veillé sur sa fille et ses petits enfants après le décès de son gendre. Je qualifierais Jean de parfait. Je viens de perdre mes deux ex-compagnons de trio quasi dans la même semaine», raconte Yvan Cournoyer. Un autre ancien joueur du Canadien, Gilles Tremblay, a rendu l’âme la semaine dernière. Ce dernier évoluait sur le même trio que Jean Béliveau et Yvan Cournoyer.

Jean Béliveau était un leader silencieux, mais il lui arrivait parfois de hausser le ton. «Je me souviens d’une série contre les Red Wings de Détroit en 1966. Les Red Wings avaient gagné les deux premiers matchs au forum. À notre arrivée à Détroit, Jean avait demandé à la direction de lui donner un budget pour organiser un souper d’équipe. Il en avait profité pour parler aux joueurs, et nous avions gagné les quatre matchs suivants pour remporter la Coupe Stanley. Jean avait beaucoup de caractère. Pas un seul joueur pouvait l’intimider, pas même Gordie Howe».

Yvan Cournoyer a été accueilli à bras ouvert par Jean Béliveau à son arrivée avec le tricolore. «Il était content, parce qu’il savait que j’étais vite sur mes patins. Il me disait de me tenir derrière lui, qu’il allait me refiler la rondelle. Nous avons eu beaucoup de succès ensemble. Nous avions un jeu de puissance dévastateur avec Jean comme pivot».

Yvan Cournoyer que les journalistes surnommaient le roadrunner à l’époque, n’est pas étonné par les témoignages venant de partout dans le monde sur Jean Béliveau. «Il n’y a pas deux Jean Béliveau, en ce qui me concerne; il n’y aura jamais assez de témoignages pour saluer la mémoire du grand Jean».

L’ex-numéro 12 du Canadien, habite maintenant à Blainville et garde la forme en jouant au golf. «J’ai eu plusieurs opérations aux genoux, je ne chausse plus les patins. Le golf est devenu mon sport de prédilection», conclut un Yvan Cournoyer très attristé.

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