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Vinisud 2008,un grand cru

Par pierre-birlichi

Pendant que notre ami Yves Guézou pro­fitait des plaisirs de notre sud, j’avais la chance de couvrir pour le journal Accès le salon Vinisud 2008, à Montpellier.

En trois jours, du 18 au 20 février, plus de 32 000 professionnels de l’industrie des vins et spiritueux sont venus à la rencontre de 1633 exposants majoritairement de France, d’Italie et d’Espagne.

Quelques restaurateurs (un bonjour particulier à Alain, le sommelier du Vin à l’Heure de Saint-Sauveur) et plus d’une dizaine d’agences québécoises étaient présentes pour rencontrer leurs vignerons préférés et dénicher de nouvelles perles rares. Ceux que j’ai eu le plaisir de rencontrer arboraient un large sourire. Et pour cause.
À partir des deux cents vins que j’ai dégustés pendant mon séjour en France, je prends le risque de partager avec vous les grandes tendances remarquables et remarqués des derniers millésimes.

Pour la France du sud, le sursaut qualitatif est remarquable. Des propriétés réputées pour leur rosé, et leurs blancs se distinguent désormais aussi pour leur rouge. D’une manière générale, les prix demeurent sages bien que les vignerons répercutent fort naturellement les hausses des matières premières telles que le verre, le papier pour les étiquettes et les bouchons de liège, de synthèse ou bien à vis. Également, je ne peux clore le chapitre France sans vous parler de l’appellation superstar de l’année, celle qui a attiré le plus de visiteurs… suspense… vous l’avez deviné: Châteauneuf-du- Pape. Autre tendance, les vins élevés en bio-dynamie et l’appellation des Côtes du Roussillon Villages devraient connaître un vif intérêt dans les années à venir.

En ce qui concerne l’Italie, là encore des très belles surprises en dehors des Super Toscan et des Barolo. Quarante et une ex­ploitations représentaient ce qui se fait de mieux dans la péninsule. Comme pour les vins italiens du répertoire général au Québec, j’ai pu constater que la moyenne des prix des vins italiens était légèrement supérieure à celle des Bordeaux. La tendance est aux fruits. Pour mon goût personnel, ils débordent de la bouteille. Leurs exubérances gâchent un peu le plaisir si vous êtes à table. En revanche, ils prennent soin de vous et de vos convives lorsque des vignerons comme Paolo Manzone, également œnologue, effleure nos sens avec ses barolo tout en délicatesse.

Du côté de l’Espagne, le cercle des aficionados s’élargit chaque jour un peu plus. Pour la qualité et pour le prix. Le soleil jaillit de la bouteille. Il s’accompagne le plus souvent de fruits très mûrs, de cuirs virils et des flagrances animales. Un feu d’artifice ma­cho… J’ai tout de même rencontré dans les allées quelques professionnels français et québécois qui repartaient fatigués par tant d’alcool, et sonnés par la surmaturité. Le plus dur d’entre eux me glissait dans l’oreille: «Où est passé le terroir?».

Dans tous les cas, vous pourrez vous faire vous-même une opinion dans l’année qui vient. En effet, deux acheteurs de la SAQ ont sillonné les allées de la première à la dernière minute du salon.

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