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Cri du cœur du député Sylvain Pagé

Par nathalie-deraspe

Le comté Antoine-Labelle est en détresse

La crise forestière frappe dur dans Antoine-Labelle. Plus de 35 % de la population vit de l’assistance sociale ou du chômage, le décrochage scolaire est en tête de palmarès au niveau de la province et la fin de semaine, des bouchons de 30 kilomètres de long se forment sur la 117, ce qui ajoute aux rares villégiateurs et aux résidents, trois heures de plus au trajet vers Montréal. À quand un plan de relance digne de ce nom?
«Ce qu’on ne sait pas n’existe pas», déplore le député péquiste Sylvain Pagé, en entrevue téléphonique. Joint pour parler des enjeux qui allait animer sa prochaine rentrée parlementaire, le député a lancé un véritable cri d’alarme sur le fléau social qui se dessine au nord. Aussi entend-il dévoiler un scénario soutenu de demandes très précises au gouvernement d’ici les deux prochaines semaines afin de mettre en lumière les problèmes de sa région.
«J’ai vu des gens venir pleurer dans mon bureau, insiste le député. Les meilleurs contremaîtres forestiers désertent la région pour aller travailler en Ontario ou en Alberta faute d’emploi. C’est simple, on est en train de perdre ce qu’on a mis tant de temps à bâtir. «Les Hautes-Laurentides sont un des endroits où on a le mieux géré la forêt. L’industrie forestière compte pour plus de 88% du PIB dans Antoine-Labelle. Mais ce que les gens oublient, c’est que lorsqu’il manque de bois en première transformation à Mont-Laurier, ça affecte les emplois à Lachute ou ailleurs pour la deuxième et troisième transformation.»

La semaine dernière, sa chef Pauline Marois a fait une sortie remarquée, allant jusqu’à dire qu’elle ferait tomber le gouvernement s’il hésitait à proposer des mesures claires pour soutenir l’industrie et les travailleurs de la forêt. «C’est peut-être un peu osé, confie Sylvain Pagé, mais ça indique à quel point on en fait un enjeu déterminant. Il ne faut pas oublier qu’on parle d’un 5e plan de relance et que chaque nouveau plan vient nous prouver l’échec du précédent.»

Une opposition qui propose

Fier de voir sa chef reprendre une de ses phrases clés, Sylvain Pagé croit plus que jamais qu’il faut proposer au lieu de s’opposer au gouvernement en place.
À ce chapitre, lui et son collègue Claude Cousineau entendent bien relancer les adéquistes de la région, qui considèrent eux aussi que les investissements récents dans le réseau laurentien du système de santé sont encore «nettement insuffisants» pour combler l’iniquité régionale, même si le ministre David Whissel annonçait la semaine dernière 9 M$ en budget de transition.

L’hiver dernier, plusieurs rencontres avaient eu lieu entre adéquistes et péquistes afin d’évaluer la possibilité de travailler de concert sur certains dossiers régionaux dont la santé. Jusqu’à présent, rien de concret n’est ressorti de ces échanges, soutient Sylvain Pagé.

Par ailleurs, le député entend donner son appui total à Ronald Provost, qui caresse l’idée de faire de la MRC des Laurentides, une MRC «verte». «J’en parlais déjà lors de la «grand-messe» de trois jours organisée à l’époque pour réfléchir à l’avenir du comté, de dire le député Pagé.

Pas plus rose au sud

Du côté de Saint-Jérôme, c’est la pauvreté qui a surpris le député de Prévost Martin Camirand. L’ancien conseiller municipal déplore que la région soit sous-financée à ce point. «La santé préoccupe beaucoup de monde, soutient l’adéquiste. Et je continue à penser que c’est un non-sens d’envoyer la radio-oncologie à Laval.» Son collègue Éric Caire, critique à la santé au sein de son parti, a déclaré que l’Hôpital régional était l’un des pires qu’il ait visité jusqu’à présent. «On est la quatrième région en importance, souligne Martin Camirand, mais le 15e au niveau du financement. Et ici, la problématique est particulière, on a d’un côté l’arrivée des jeunes familles et de l’autre, on a de plus en plus d’aînés qui viennent s’établir ici à temps plein.»

Le député affirme également avoir été témoin de plusieurs problématiques au niveau de l’aide sociale. Plusieurs électeurs attachant une importance particulière à l’éducation et la famille, des dossiers auxquels il attachera une attention particulière, promet le député, tout comme celui de l’environnement qui doit, selon lui, prendre «un nouveau tournant». « C’est le gouvernement qui impose mais on se tourne toujours du côté des contribuables. Il faudrait davantage aider les municipalités si on veut que la relance se fasse au niveau du recyclage.» Le député illustre son propos en rappelant que ce n’est que l’année dernière que Saint-Jérôme a procédé à l’achat de bacs bleus destinés aux matières recyclables.

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