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Les patients portent bien leur nom !

Par Thomas Gallenne

Il est 6h50 en ce vendredi 28 janvier et une dizaine de personnes attendent déjà dans le couloir faiblement éclairé qui mène à la clinique de Saint-Sauveur. La porte principale est pourtant fermée.

« La dame du centre dentaire vient tout juste de nous ouvrir », d’affirmer Pierre, 60 ans, arrivé le premier dans le stationnement dès 6h10. Ils sont plusieurs à avoir guetté l’entrée depuis leur voiture, parfois le moteur tournant au ralenti pour se réchauffer. Marie-France, secrétaire dentaire, nous confirme que c’est bien elle qui, comme à tous les matins, a ouvert les portes de l’édifice. « J’arrive aux alentours des 6h30. Je ne peux pas laisser les gens dehors par ce froid! » avoue-t-elle. On peut lire, depuis l’extérieur, une affiche indiquant que la clinique ouvrira à 8h30 et ne prendra que 13 inscriptions pour la journée. 

Prochaine destination : Sainte-Adèle. À 7h10, des passagers patientent à bord de cinq véhicules stationnés face à l’entrée de la clinique. Les moteurs tournent au ralenti pour réchauffer leurs occupants prêts à bondir dès l’ouverture des portes. « Je suis arrivée à 5h30 ce matin et j’ai attendu dans mon auto. Quelqu’un a ouvert à 8h30 », nous indiquera un peu plus tard Karine, 21 ans, première d’une file qui compte déjà 14 personnes. Tous attendent devant le comptoir des inscriptions de la clinique sans rendez-vous, qui ouvre à 8h45. Karine ne verra pas le médecin avant 9h soit 3 heures après son arrivée. Ce jour-là, le nombre de patients qui sera vu est limité à 20. « On ouvre habituellement les portes dès 7h30 quand il y a des prises de sang (du lundi au mercredi) et à partir de 8h30 les autres jours de la semaine » d’indiquer France Bélisle, secrétaire médicale à la clinique de Saint-Sauveur. 

Du côté de Sainte-Agathe, le scénario est identique. Dès 7h30, la Clinique médicale 201 accepte les inscriptions d’une trentaine de patients. Si celles-ci ne sont pas comblées, on inscrit les malades par téléphone à compter de 8h. La clinique des Sommets recevra 10 personnes de moins. Là aussi, on peut combler l’horaire des médecins par des rendez-vous téléphoniques. 

Un mot d’ordre : patience

Les autorités en matière de santé publique recommandent aux citoyens d’utiliser les services de première ligne tels que le 8-1-1, qui permet de se confier à une infirmière 24 heures sur 24 ou de se rendre dans une clinique de sa région afin d’éviter les engorgements à l’urgence des centres hospitaliers. Surtout en cette période de l’année, alors que la grippe et la gastro-entérite font rage. Pourtant, les cliniques d’urgence sans rendez-vous sont elles aussi saturées. «Nous sommes complets tous les jours de la semaine, de confirmer Mme Bélisle, de la Clinique médicale de Saint-Sauveur. Aujourd’hui (vendredi), on a juste un médecin qui s’occupe du sans rendez-vous. On prend 14 patients par jour et on se réserve quelques places pour accepter des patients en urgence. On peut même passer des rayons X. Mais si le médecin est débordé, on renvoie le patient à l’urgence de Saint-Jérôme ou de Sainte-Agathe. On appelle aussi les cliniques de Sainte-Adèle et de Sainte-Agathe pour voir s’il leur reste des places.» 

Comment se fait-il que les cliniques de la région soient bondées plus souvent qu’autrement? Comment l’Agence de santé et des services sociaux des Laurentides compte améliorer le service aux patients? Plutôt inquiétant, quand on apprend dans La Presse, que le nombre d’erreurs médicales a augmenté de 54% entre 2006 et 2010 au CSSS Saint-Jérôme ? Comment réduire la pression sur les urgences si les cliniques ne peuvent même pas répondre aux besoins de première ligne ? Le chef du département régional de médecine générale, le Dr Luc Laurin, n’était malheureusement pas disponible pour répondre à toutes ces interrogations avant d’aller sous presse. En début de semaine, des personnes attendaient encore des heures dans leur auto, moteur en marche, pour pouvoir voir un médecin.

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