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Tournée de Solidarité rurale du Québec

Par Thomas Gallenne

Quel avenir pour le monde rural laurentien?

Dans la foulée de l’échéance de la Politique nationale de la ruralité, annoncée pour 2014, Solidarité rurale du Québec (SRQ) part à la rencontre des communautés rurales afin d’entendre les ruraux sur leurs attentes concernant la prochaine phase de développement du Québec rural et sur la troisième Politique nationale.

 

C’est dans ce contexte que l’organisation, instance-conseil du gouvernement en matière de ruralité, a tenu trois soirées de consultation dans les Laurentides. Celle du 22 mars dernier se tenait à l’église Saint-François-Xavier de

Prévost et a permis aux représentants de SRQ de rencontrer les citoyens, représentants d’organismes et élus des MRC de La Rivière-du-Nord, d’Argenteuil et des Pays-d’en-Haut.

 

Parler de l’avenir du monde rural dans les Laurentides

Le développement du territoire, l’accès aux services, l’emploi, la préservation de l’environnement, les déplacements et le transport, l’éducation, l’accueil et l’intégration des «urbains» mais également l’exploration et l’exploitation des ressources, les taxes foncières, les questions de gouvernance et les politiques gouvernementales étaient au cœur des préoccupations des quelques 75 personnes qui sont venues écouter et s’exprimer. Le tout, dans un contexte où le monde rural connait de profondes mutation.

 

Premiers constats

«Les citoyens ont tendance à se mobiliser plus facilement  »contre » quelque chose, plutôt qu’en faveur d’une initiative», note la présidente de Solidarité rurale du Québec, Claire Bolduc. Également, le dialogue entre les élus et les citoyens demeure difficile. Il faut restaurer le débat dans notre société.»

Claire Bolduc retient également que la démocratie ne se limite pas simplement à aller voter aux quatre ans, mais demande aux parties prenantes d’agir au quotidien, de débattre, de s’impliquer. «Chacun est responsable du bien collectif, clame-t-elle. Mieux vivre ensemble, connaître l’autre et se faire connaître de l’autre, fait partie de nos responsabilités.»

Elle a noté que les intervenants parlaient de l’incohérence des institutions: «Il n’y a pas de vision de développement des communautés. On est dans une rareté des ressources et on multiplie les structures. Ça n’a pas de sens.»

Le rôle de l’éducation enfin est revenu souvent dans les déclarations des intervenants.

 

Conserver le caractère rural

La présidente de SRQ remarque aussi qu’il y a un déplacement de la population de la ville vers la campagne, et ce toujours plus loin, en quête d’un environnement plus propice. «Certains voient le milieu rural comme en devenir, avec un potentiel de développement, croit Mme Bolduc. Quand on est dans un milieu rural, il faut en préserver le caractère rural. Or il arrive que certaines personnes, une fois rendues en campagne, veulent la transformer en ville. En faisant cela, les gens amènent le milieu qu’ils ont quitté, c’est paradoxal, et ça engendre toutes sortes de problématiques.»

Les statistiques lui donnent raison puisque la MRC des Pays-d’en-Haut a connu une augmentation de 100% de sa population ces 20 dernières années.

 

Se prendre en main

Suite à la tournée, SRQ proposera des leviers, des solutions. «Mais ces solutions vont venir des personnes, explique Claire Bolduc. Et ce sont elles qui vont les mettre en œuvre. On mise beaucoup sur la prise en charge des projets par les communautés elles-mêmes.»

 

Les représentants de Solidarité rurale du

Québec demeurent positifs pour la suite des choses. «La première réaction de la démocratie, c’est de s’indigner», conclut Mme Bolduc.

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