Un monument de la chanson québécoise en un lieu mythique = une soirée mémorable
Par Martine LavalGilles Vigneault
Dans l’espace culturel des Laurentides et du Québec, l’année du 50e anniversaire du Patriote de Sainte-Agathe-des-Monts s’inscrira dans l’Histoire. Alors que la scène, qui a débuté sa réputation de « théâtre des Grands de chez nous » sous l’appellation La Sablière, célèbre un demi-siècle d’existence, la programmation de la saison est truffée de surprises et de moments touchants pour marquer le coup et raviver la mémoire collective de ce lieu culte.
Le samedi 17 juin 2017, 50 ans jour pour jour après qu’il soit venu présenter deux représentations de son spectacle à La Sablière, le soir du 17 juin 1967, Gilles Vigneault, maintenant âgé de 88 ans, remonte sur cette même scène, devant un public admirateur de son humanisme, de son patriotisme toujours si poétiquement mis en mots.
C’est en présence des familles de ceux qui ont permis à la salle d’exister – les familles Lafrenière et Lapointe – et de la famille de ceux qui en prirent la relève et la rebaptisèrent Le Patriote en 1970 – les Blais et les Broomfield -, que se déroula une soirée de souvenirs, d’histoires et de chansons.
Gilles Vigneault ne désirait pas une salle comble pour cette occasion spéciale.
Il recherchait plutôt l’intimité et la proximité avec son public. Il avait envie de jaser.
C’est ainsi qu’il s’est dévoilé en répondant à des questions posées par les spectateurs qui ont pu profiter de sa sagesse et de son éloquence, alors qu’il révélait quelques bribes de sa vie, de sa carrière, de ses pensées, chaque fois appuyées par une de ses chansons. Ce qu’il souhaite laisser en héritage? Le goût de la transmission, sa nécessité, la curiosité de découvrir ce qui a été fait avant nous, afin de mieux savoir où l’on va.
Ce qui le révolte? La maltraitance envers les enfants qui équivaut au manque de respect de l’avenir, du devenir.
Comment intégrer le rêve dans l’enseignement? Le rêve ne s’enseigne pas! Ce qui s’enseigne, c’est de respecter ses rêves, de ne pas les contrer et de ne pas être gêné d’en avoir et surtout de les réaliser.
Ce que lui ont appris ses musiciens? La fidélité, la confiance en lui face à la musique dont il n’avait pas une grande connaissance. Il a toujours été plutôt mélodiste.
Avec sa magnifique stature, sa verve et sa sagesse d’aîné, ce pilier de la culture québécoise a offert une soirée unique et mémorable en hommage à cette scène devenue mythique.
« Si je ne suis pas au prochain rendez-vous dans 50 ans, je promets qu’une partie de moi y sera! » seront ses derniers mots avant d’entonner notre « hymne » de toute célébration qu’il a voulu au pluriel : « Chers Patriotes, c’est votre tour de vous laisser parler d’amour… »
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