Pénurie de main-d’oeuvre (Argenteuil) : La parole aux candidats
Par Rédaction
Circonscription d’Argenteuil
À peine remis de la pandémie, les employeurs font maintenant face à un autre défi de taille pour lequel ils peinent à trouver des solutions: la pénurie de main-d’œuvre. Certaines entreprises des Laurentides doivent hausser les salaires pour attirer la main-d’œuvre, d’autres font venir leurs employés par autobus de Montréal, malgré des coûts significatifs associés au transport, et des restaurateurs réduisent leurs heures d’ouverture ou se tournent vers l’intelligence artificielle. De votre côté, quelles solutions leur proposez-vous?
Agnès Grondin, candidate pour la Coalition avenir Québec
Je suis toujours surprise d’entendre la cheffe du Parti libéral du Québec décrier la pénurie de main-d’œuvre, car cette problématique ne date pas d’hier et peu de mesures ont été prises avant 2018 pour y remédier. Bien que la pandémie ait accentué cette tendance déjà significative, on ne s’est pas réveillé un matin avec des dizaines de milliers de postes vacants au Québec !
Le gouvernement de la Coalition Avenir Québec a agi sur quatre fronts pour lutter contre la rareté de la main-d’oeuvre soit, en augmentant la productivité des entreprises, en formant et requalifiant les travailleurs-euses, en encourageant les immigrants-tes à s’arrimer aux besoins du marché du travail notamment dans les régions et, en orientant les programmes éducatifs vers des secteurs névralgiques.
La santé et les services sociaux, l’éducation et les services de garde, le génie, la construction et les technologies de l’information sont au cœur de l’Opération main-d’œuvre, un grand chantier économique de 3,9 milliards de dollars pour former, qualifier et attirer 170 000 travailleurs-ses.
J’invite les jeunes à s’inscrire dans ces professions ciblées, des bourses incitatives, allant jusqu’à 9000$ au collégial et 15 000$ à l’université dans un programme de trois ans, sont disponibles.
Marcel Lachaine, candidat pour Québec solidaire
La pénurie de main-d’œuvre est une difficulté réelle pour les entreprises, surtout en région. Dans l’immédiat, on peut compter sur une immigration ciblée pour répondre à certaines urgences, mais Québec solidaire propose de s’attaquer à la base du problème. Dans le système économique actuel, les entrepreneurs sont poussés à une fuite en avant, eux-mêmes victimes du jeu de la concurrence et de la loi du profit. Un gouvernement solidaire fera la promotion d’une économie plus raisonnée, non axée sur la croissance à tout crin et davantage orientée vers le bien-être collectif. Des mesures d’humanisation du travail, le développement de nouvelles technologies, une réduction des inégalités de revenus et la revalorisation de métiers et professions considérés peu attrayants inciteront un plus grand nombre de citoyens à demeurer au travail, même après l’âge de la retraite. Les immigrants ne doivent pas être vus uniquement comme des ressources pour notre économie, tel qu’on considère souvent les travailleurs temporaires. L’immigration peut être une richesse pour la collectivité. Toutefois, un gouvernement solidaire investira davantage pour leur faire adopter notre langue française et notre culture. Mieux ils seront intégrés, plus ils auront envie d’apporter leur contribution à l’édification d’un Québec vert, indépendant, prospère et solidaire.
Philippe LeBel, candidat pour le Parti libéral du Québec
Travaillant pour une entreprise de transformation alimentaire dans les Laurentides, je suis aux premières loges pour constater l’impact direct qu’a la pénurie de main-d’œuvre sur nos entreprises d’ici, et par le fait même, sur le rayonnement du Québec. À court terme, la première solution qu’un gouvernement libéral mettra en place sera d’annuler la cotisation au RRQ pour les personnes de 62 ans et plus ainsi que d’augmenter à 30 000 $ l’exemption d’impôt pour les personnes de 65 ans et plus. Grâce à ces incitatifs financiers, nous pourrons garder des travailleuses et des travailleurs expérimentés sur le marché du travail sans impact sur les finances des entreprises.
La 2e partie de la stratégie libérale sera de régionaliser l’immigration. En mettant en place la Charte des régions dans la première année d’un gouvernement libéral, les Laurentides se verront dotées d’un secrétariat des Laurentides. Celui-ci, en concertation avec les organismes d’ici, déterminera quels sont les réels besoins et capacités d’accueil de chaque secteur des Laurentides. De plus, pour permettre aux personnes issues de l’immigration de participer à notre société à leur plein potentiel, nous souhaitons améliorer la reconnaissance des acquis des personnes qui détiennent des diplômes de l’extérieur du Québec.
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Note : Nous n’avons pas reçu les réponses de Karim Elayoubi, candidat pour le parti conservateur, et François Girard, candidat pour le Parti québécois.