À un mois des Jeux, Geneviève Simard quitte l’aventure olympiques

Par Marie-Catherine Goudreau

Quand le corps en décide autrement…

À l’aube des Jeux Olympiques de Vancouver, le décompte s’achève avant que le monde entier syntonise les exploits de ses sportifs. Que ce soit dans les journaux, à la télévision, à la radio, sur le net et dans la rue, la frénésie et l’adrénaline se ressentent, d’autant plus que quelques d’athlètes de la région s’envoleront vers l’ouest canadien pour l’accomplissement du rêve ultime.

Geneviève Simard, cette skieuse alpine de Val-Morin, aurait pu faire partie des 5 500 athlètes présents, mais son corps abîmé par des blessures en a décidé autrement. Le 22 janvier 2010, un mois avant les Jeux Olympiques, la jeune femme de 29 ans a dû faire ses adieux à la compétition.

Dès qu’elle a fait ses premiers pas en course à l’âge de neuf ans, elle a connu de belles victoires qui ont nourri sa passion pour le ski. Les Jeux olympiques d’Albertville en 1992 lui ont fait comprendre qu’elle ferait tout en son possible pour y participer un jour. Ses efforts se sont vus récompensés en 2002, avec sa présence à Salt Lake City qui a causé beaucoup de surprises en se hissant au septième rang au combiné. Elle était sur une véritable lancée puisque son rêve s’est répété en 2006, à Turin alors qu’elle terminait cinquième en slalom géant.

Depuis les deux dernières années, Geneviève Simard a poursuivi son chemin contre vents et marrées à la suite d’une ostéotomie, une importante opération au genou qui lui avait fait rater la saison 2007-2008 en entier.

Malgré des étés d’entraînement physique ardus, et des résultats aux Coupes du monde dont elle était plus ou moins satisfaite, elle livrait chaque jour la même bataille vêtue de son casque et de son bouclier. Dans sa mire, il n’y avait qu’un seul objectif: remporter une médaille à ses troisièmes Jeux Olympiques à Vancouver en 2010.

Ne s’étant pas qualifié lors de sa dernière course en Slovénie dû à une grosse faute le 16 janvier dernier, Geneviève a profité de quelques jours de réflexion pour finalement prendre la décision la plus difficile de son vivant: «J’ai appelé mon entraîneur au Vermont pour lui dire que je désirais rentrer à la maison et que j’accrochais mes skis». Sa santé avait gagné le combat contre son désir de persister.

La passion avant tout

Je sais, en tant qu’athlète, que la pratique intensive d’une discipline demande de sacrifier son temps, son énergie, ses proches et son alimentation. Geneviève se souvient de ses deux étés pénibles passés à Calgary. Sans voiture et loin de chez elle, elle a dû participer à des entraînements inadaptés à la condition particulière de son genou. En effet, bien souvent, elle était confrontée à un seul moule d’entraînement physique. Elle devait se restreindre à quelques exercices spécifiques, mais les entraîneurs fermaient l’œil à ses besoins. C’est à ce moment qu’elle a remercié son médecin qui a amené les faits de sa condition et son diagnostique exact auprès de la Fédération. Heureusement, elle a ainsi pu bénéficier d’un entraînement beaucoup plus appropriée, mais était-il trop tard pour celle qui souffre maintenant d’arthrite au genou à 29 ans?

Mis à part son genou endommagé, elle avoue que d’être sur les pistes de ski plusieurs heures quotidiennement ne représentait pas du tout un sacrifice à sa qualité de vie, loin de là: «Je suis passionnée de ski, j’aime tout ce que le sport représente». C’est avec sincérité qu’elle m’a aussi confié ne rien regretter de sa longue aventure dans le monde du ski.

Les exigences auxquelles elle devait répondre pendant ses 14 ans sur l’équipe nationale valaient bel et bien le prix du défi, de la compétition et de l’adrénaline qui la faisaient vibrer. Pour avoir été aussi une athlète assidue, je dois admettre qu’il n’y a aucun sentiment comparable associé aux minutes qui précèdent la performance.
****Et après?****

Nouvellement retraitée du ski, Geneviève est convaincue qu’une vie formidable l’attend et qu’elle est prête à tourner la page pour le deuxième chapitre de sa vie. Elle vivra les Jeux Olympiques de Vancouver les pieds dans le sable de la Jamaïque et elle profitera des prochains mois pour passer du temps avec sa famille et son épagneul, Pearl. Elle chérit mille et un projets, entre autres celui d’ouvrir une auberge dans les Laurentides reliant ainsi ses passions pour la musique, la décoration et la cuisine. En mai prochain, elle partira pour le Guatemala où elle viendra en aide aux petits orphelins

Nous ne pouvons lui souhaiter que le plus grand bonheur pour les années à venir.

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