|

Un barrage qui fait couler de l’encre

Par Thomas Gallenne

Lac Prévost à Saint-Sauveur

A-t-on assisté à un problème environnemental ou de communication? Si le premier sera difficile à quantifier faute d’études, le second a été reconnu par l’administration sauveroise. Retour à la source d’une contestation citoyenne qui a été tuée dans l’œuf.

C’est dans la semaine du 8 août que les riverains du lac Prévost à Saint-Sauveur ont constaté avec stupéfaction que le niveau de l’eau de leur lac avait drastiquement baissé, jusqu’à un niveau jamais observé.

Le lac Prévost avec, au premier plan, la cheminée d’évacuation qui doit être remplacée. (Photo: Thomas Gallenne)

Le lac Prévost avec, au premier plan, la cheminée d’évacuation qui doit être remplacée. (Photo: Thomas Gallenne)


« On a vu les quais se retrouver dans la vase, et des roches apparaître et qui sont constamment sous l’eau », ont décrit plusieurs citoyens rencontrés et qui se disaient préoccupés des impacts sur l’environnement. Le lac contient de nombreux animaux aquatiques qui se sont retrouvés dans quelques pieds d’eau par endroit, ou sur des berges totalement asséchées.

Un manque de communication

Le nœud du problème part d’un barrage construit par le castor puis par l’homme au courant du siècle dernier et qui était à rénover. « Le ministère de l’Environnement a tenté de rejoindre le propriétaire du barrage, une compagnie à numéro basée en Ontario », conte le directeur général de la Ville de Saint-Sauveur, Jean Beaulieu. N’ayant aucune réponse, le ministère a désigné alors d’office la Ville propriétaire du barrage avec la responsabilité de l’entretenir. Après inspection dudit barrage par la firme CIMA+, son étude fut remise en 2013 avec plusieurs recommandations, dont la réfection du barrage, au plus tard en décembre 2016. Lorsque les Travaux publics ont procédé aux travaux de nettoyage et ont enlevé les débris qui s’étaient accumulés devant la cheminée d’évacuation, cela a eu pour effet de faire baisser le niveau du lac. « On ne savait pas que cela allait avoir cet effet-là », a mentionné candidement le maire, Jacques Gariépy, reconnaissant du même souffle le manque d’information auprès des citoyens.

Lundi matin, les Travaux publics s’affairaient à refaire le talus qui soutient le déversoir en aval. (Photo: Thomas Gallenne)

Improvisation?

Plusieurs citoyens, rencontrés avant et après la rencontre organisée par la Ville quelques heures avant la réunion du conseil de ce lundi, ont pointé non seulement le manque de communication, mais aussi le manque d’intérêt de la Ville pour les conséquences éventuelles sur l’environnement. « Certes, ils ont reconnu leur erreur et ont pris le blâme, mentionne un riverain qui a tenu à conserver l’anonymat. Mais comment se fait-il que le Service de l’environnement ne soit pas consulté dans ce genre de travaux? À croire que ce service, c’est du bluff. Et ça a senti la panique et l’improvisation. Ils ont coupé des arbres sur un terrain privé! C’est amateur comme procédure. »

Un-barrage_3

Bien que lors de notre visite sur place le niveau du lac était remonté, on pouvait voir encore le niveau supérieur sur les roches. (Photo: Thomas Gallenne)


Un arpenteur sera dépêché dans les prochaines semaines et rencontrera les riverains pour établir un niveau de lac « acceptable » pour toutes les parties. De son côté, la Ville devra faire installer une digue pour permettre à ses ouvriers d’installer le futur «trou d’homme», servant à l’écoulement de l’eau.

NOUVELLES SUGGÉRÉES

0 Comments

Submit a Comment

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *