Bombes à Boston

Par Thomas Gallenne

Témoignage à chaud

Lundi dernier, vers 15h, au fil d’arrivée du Marathon de Boston, l’impensable s’est produit. Deux explosions quasi simultanées ont semé la terreur, fauchant trois personnes dont un enfant de huit ans, et faisant 176 blessés (dernier bilan au moment de mettre sous presse). Rejointe sur son chemin du retour, une Lavaloise raconte le drame.

Thomas Gallenne

Manon Gauthier, 48 ans, était arrivée avec ses proches et ses amies samedi dernier à Boston. «Il faut savoir que le Marathon de Boston, est le plus vieux des marathons, le plus prestigieux. Pour y participer, il faut se qualifier», précise-t-elle. N’entre pas qui veut au Marathon de Boston, et pourtant.

<p>«Quand il y a eu la première déflagration, le compteur de la course était aux alentours de 4 heures… Je suis donc arrivée 10 minutes avant, se souvient Manon Gauthier. Une fois que l'on passe le fil d'arrivée, on nous remet une médaille et on continue de marcher tranquillement. J'étais à peu près à 100 mètres quand j'ai entendu un bruit sourd et franc. Puis on a vu de la fumée. Il y a alors eu un grand silence. On n'était pas sûr de ce qui venait d'arriver. Il y a eu comme un malaise, mais tout le monde est resté calme. Je suis alors revenue sur mes pas pour rejoindre ma sœur et mes amis qui étaient dans la rue juste en arrière de là où l'explosion s'est produite. Ils ont ressenti la secousse.»

Un mélange d’euphorie et de tristesse

Manon Gauthier rejoint sa soeur et ses amis. La nouvelle fait le tour de la planète dans les minutes. La famille restée au Québec est en lien avec elle. Elle est saine et sauve. Tout le monde est rassurée. «Des hommes ont accouru vers nous, en pleurs, les mains pleines de sang, criant:  »Il y a des blessés. On a besoin de sang! », témoigne-t-elle. On a été saisis, quand on a su qu’il s’agissait d’une bombe.»

La nouvelle s’est propagée très rapidement, plongeant la foule dans une grande tristesse et un désarroi.

«Le long du parcours, c’est plein de bénévoles, plein de familles et d’enfants aussi», se remémore Manon Gauthier, ajoutant que l’organisation a dû arrêter la course, privant près de 4000 coureurs de l’arrivée. «Le Marathon de Boston, c’est un objectif à atteindre, à accomplir dans une vie pour certains coureurs… C’est très particulier comme sentiment, car suite à la course, on vit un moment d’euphorie et avec ce qui s’est passé, une grande tristesse. Les amateurs de course à pied forment une véritable communauté. Et aujourd’hui, c’est toute cette communauté qui est en deuil», conclut Manon Gauthier.

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