Catherine Perrin: L’intervieweuse interviewée
C’est dans sa maison de campagne dans les Laurentides que Catherine Perrin me reçoit en ce samedi d’avril. Seul jour sans obligation qu’elle s’accorde dans la semaine pour ne faire que ce qu’elle aime, celle qui rencontre et interviewe de façon hebdomadaire une quarantaine de personnes dans le cadre de sa quotidienne matinale Médium Large diffusée sur ICI RadioCanada Première, se prête à son tour au jeu de l’entrevue. L’intervieweuse interviewée.
Quelle discipline de vie vous imposez-vous Catherine pour faire votre métier?
La discipline tournerait à vide s’il n’y avait pas d’abord et avant tout un amour profond du médium qu’est la radio et de cette chance de rencontrer des gens. Je ressens une grande passion pour le métier que j’exerce. Je ne pouvais pas rêver d’un travail plus parfait pour moi, ce qui compense pour la somme de travail demandée.
Je fais beaucoup de vélo pour me rendre au travail. On m’a toutefois suggéré un jour, de m’entraîner. Bien que je n’aime pas le gym, j’ai constaté en effet que si je voulais conserver mon énergie et ne pas développer des maux de dos, il fallait que je fasse de l’exercice de façon plus intense. Je me suis donc mise à courir, sans ambition ni prétention. J’avoue aujourd’hui, qu’en courant deux fois 4 km par semaine en hiver, et trois fois en été, c’est parfait pour aller chercher cette dose de bien-être physique et d’énergie dont j’ai besoin. Ça fait toute la différence! Un certain stress s’élimine, la carcasse s’oxygène, la circulation sanguine se fait en profondeur. C’est un vrai nettoyage
Personne occupée, active, quel est votre rapport à l’alimentation?
Mon éducation alimentaire était santé, même avant l’heure. Ma mère était très guide alimentaire canadien. J’ai donc appris à manger santé très jeune. C’est dans mes gênes, dans ma nature. J’en suis parfois décourageante, mais pour moi, c’est un bonheur.
C’est quoi manger santé?
C’est manger beaucoup de légumes, de fruits, des grains entiers, presque pas de viande. Quand je travaille ou que je suis seule à la maison, je peux manger comme une ascète. Je suis au nirvana devant une assiette toute simple, bien équilibrée, colorée, santé. Venant d’une famille plus gourmet, mon mari cuisine de façon plus gourmande. Il apporte cette dimension plus sensuelle dans la nourriture. J’aime aller au restaurant avec lui, découvrir des nouveautés, faire à manger à des amis, mais à la base… je suis désespérément santé.
Que représente pour vous cette maison de campagne?
Quand j’arrive ici, j’ai l’impression d’avoir 30 livres de moins sur les épaules. Même pour une courte fin de semaine, le bénéfice est extraordinaire. La qualité du silence, marcher dans la nature, nager dans le lac, faire du kayak… C’est un bonheur d’être ici!
J’y viens seule, souvent. J’en ai besoin. Après mes semaines à interviewer des gens, passer un moment seule à la campagne est un ressourcement immense pour moi.
Nagez-vous dans votre lac?
Oui! C’est un plaisir extraordinaire. Je ne suis pas frileuse, donc un mois après que le lac ait calé, en général, je me jette à l’eau! C’est rare que je ne me baigne pas avant le 30 mai, et je me baigne en général assez tard… jusqu’à l’Action de Grâce! Mais en fait je n’ai pas de mérite. C’est un lac qui n’est pas très profond donc il se réchauffe très vite. Et je fais du kayak aussi.
Et la famille?
Nous sommes une famille reconstituée. Mon mari et moi avons eu chacun un garçon et une fille. Ils ont entre 16 et 26 ans, ce qui est très agréable. Mon mari, Mathieu Lussier, et moi, nous nous sommes rencontrés à travers la musique. Il est chef d’orchestre et bassoniste. Ensemble, avec Denis Plante nous formons le Trio Bataclan: Mathieu au basson, Denis au bandonéon et moi au clavecin.
Qu’avez-vous désiré transmettre à vos enfants?
Beaucoup d’ouverture et de curiosité, car c’est en connaissant le monde et la nature, qu’on peut avoir le désir de les respecter et de s’y inscrire pour le mieux. L’amour de la lecture aussi. Je me dis que quoi qu’il arrive, ils auront ça.
Et vos projets de femme, pour l’avenir?
Je me verrais très bien écrire de nouveau. J’aime cette bulle et ce rythme qui n’est pas celui du temps réel qu’est celui de la musique ou de la radio où je dois livrer et performer. Ce premier livre que j’ai écrit sur ma mère, Une femme discrète, je l’ai fait parce que j’en avais besoin, que le sujet m’habitait, et qu’il s’inscrivait dans le processus du deuil. J’avais besoin de chercher, de trouver des réponses. Si j’écris de nouveau, il faudra que le sujet vienne me chercher aussi fort. Ce ne sera pas autobiographique, mais ça viendra d’un côté personnel.
Votre passion profonde?
L’environnement! C’est une passion personnelle! Alors que j’étais dans un creux de vague il y a dix ans, j’avais développé un projet d’émission sur l’environnement.
J’envisageais même un certificat en environnement pour me réorienter. Finalement la machine est repartie et je n’ai plus arrêté de travailler en communications. Spontanément, les sujets qui me passionnent sont sur l’environnement. Je suis estomaquée de voir que l’environnement n’ait pas encore pu s’inscrire dans aucun projet politique. C’est une de mes plus grandes préoccupations personnelles…
…Et c’est là que nous nous emportons toutes les deux dans une discussion passionnée sur le sujet…
(Voir le Trio Bataclan en culture)
2 commentaires
Bravo Catherine Perrin,
Vous écoute le matin et c’est un bonheur d’intelligence et
de bonne humeur.
Je viens de terminer Une Femme Discrè…Bien aimé…
On continue de vous écouter le matin. On vous aime. Bravo.
Jacques Poitras. 14.09.31
Bon changement d’horaire…