Centre de jour pour femmes La Colombe

Par Marie-Catherine Goudreau

Réflexion sur la violence faite aux femmes… 25 ans plus tard

Dans le cadre des 12 jours d’action pour lutter contre la violence faite aux femmes, le Centre de jour pour femmes La Colombe à Sainte-Agathe ouvrait ses portes à la discussion sur la situation de la violence, 25 ans après la tuerie de la Polytechnique.

Une quinzaine de femmes incluant les quatre intervenantes du Centre La Colombe ont passé quelques heures ensemble à partager sur la situation de la femme de nos jours, à savoir si les choses avaient évolué dans le bon sens. Suite à la lecture de la Déclaration de la 25e commémoration de la tuerie de la Polytechnique et à la minute de silence qui s’ensuivit, le groupe s’est posé des questions et a réfléchi sur chacune d’elles. Entrevue avec Diane Barry, intervenante sociale à La Colombe.

Y-a-t-il plus ou moins de violence faite aux femmes qu’il y a 25 ans?

Après réflexion et échanges, les femmes ont constaté qu’en bout de ligne, malheureusement, la violence n’a pas diminué.

Qu’est-ce qui explique tant de violence?

Avec les films, les jeux vidéo, l’internet, il semble que les limites de la violence se soient élargies et que les agresseurs soient même de plus en plus jeunes. Intimidation, cyber- intimidation, à l’école, au travail; violence physique, sexuelle, psychologique dans les couples, même adolescents et jeunes adultes; rage au volant, viols, racisme à cause de la religion, de l’orientation sexuelle. On entend tellement parler de tout, que c’est rendu normal. On en vient à banaliser certains gestes  tant nous y sommes exposé-e-s tous les jours, à la grandeur de la planète. À cause de l’accès à l’information, des guerres qui perdurent à travers le temps et dans le monde, on se demande même si nous ne serions pas en train de nous désensibiliser?

Avant, par le biais de la religion, on apprenait le sens des valeurs. De nos jours, le fait d’être plus souvent qu’autrement face à un écran, dans sa bulle, provoquerait-il un manque de respect envers l’autre? On fait plus souvent qu’autrement preuve d’intolérance face à la moindre situation qui dérange notre individualisme, voire notre nombrilisme.

Qu’est-ce qui pourrait aider à diminuer la violence?

D’abord la reconnaître cette violence et la dénoncer, quelle qu’elle soit: verbale, physique, sexuelle, économique, l’intimidation, le taxage, la cyber-intimidation, la rage au volant. Avoir de meilleurs modèles, des guides inspirants, aideraient. Entendre parler de belles choses, de belles personnes non pas de mettre plus souvent qu’autrement l’emphase sur le négatif et le violent. Avoir des valeurs positives. Travailler l’image de soi…

Des souhaits pour une meilleure société?

De la tolérance dans toutes les relations. De l’humour nourrissant et non rabaissant et dégradant. De la compassion. Être dans l’action: le sport, l’art, prioriser la beauté, le talent, la créativité, la détente. Prendre le temps. Garder l’espoir que l’être humain peut changer.

Le mot de la fin?

Le fait qu’il y ait plus de violence, là n’est pas le point. Le mot de la fin c’est la solidarité rassembleuse, être plus attentionné-e au besoin de l’autre. On doit préserver la mémoire de ces femmes assassinées il y a 25 ans car on doit continuer de combattre les inégalités pour un monde meilleur. Ça commence dans la vie personnelle de chacun-e, dans la famille, dans les relations, dans la communauté. Voici le mot d’espoir.

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