Au Centre de Portage depuis 4 mois
Par Valérie Maynard
Les yeux pleins d’espoir de Raphaël Bélanger
Il y a quelques semaines, le Centre de réadaptation de Portage à Saint-Malachie a accueilli des jeunes des Centres de Portage de l’Ontario, du Nouveau-Brunswick et de Prévost, dans le cadre de la 18e édition des Jeux de Portage. L’idée première de ce reportage était de parler de ces Jeux. Sauf qu’en rencontrant Raphaël Bélanger, un jeune de 17 ans en thérapie au centre depuis quatre mois, j’ai tout de suite eu envie d’en savoir plus sur lui. Qui est-il? Pourquoi est-il au centre? Voici son histoire.
À première vue, Raphaël ressemble à tous les jeunes de son âge. Grand, bronzé, sûr de lui. Dans ses yeux, une petite lueur, qui se définit au fur et à mesure que se bousculent les mots sur ses lèvres. Comme une petite ombre qui s’éclaircit au fil de la conversation pour devenir une lueur d’espoir. Vous savez, celle que illumine les yeux de ceux qui reviennent de loin?
À 14 ans, Raphaël a suivi une première thérapie de 42 jours. Aussitôt sorti, il est retourné vers ce qu’il connaissait : la toxicomanie. Sa rechute a duré trois ans.
Puis, il y a quatre mois, il est entré à Portage. « Quand je suis arrivé ici, j’étais prêt, j’étais ouvert », lâche-t-il. Sa thérapie durera encore deux mois, selon ses besoins. « Ici, je ne suis pas seul, je suis heureux. J’ai appris à m’ouvrir, à mettre mon pied à terre. Je suis heureux », ajoute-t-il.
Avec nous, Guillaume Potvin, intervenant depuis 15 ans et aujourd’hui chef de service, écoute Raphaël. Des histoires comme la sienne, il en a probablement entendu des centaines. « Chaque histoire est différente, personne n’est pareil, mais tout le monde finit par s’entrecroiser », nuance-t-il. La lumière dans les yeux de Raphaël, c’est ce qui nourrit Guillaume. C’est ce qui fait qu’il est toujours là, depuis 16ans. « Ils sont riches et extraordinaires nos ados. Ils sont pleins de capacités. Quand je vois cette lumière dans les yeux d’un jeune comme Raphaël, je me dis que non seulement il va réussir à reconstruire sa vie, mais aussi tout ce qu’il construira plus tard, sa famille, son travail, ses relations. »
Se prendre en main
À son arrivée au centre, Raphaël habitait en centre jeunesse et était en perpétuel conflit avec ses parents. Aujourd’hui, le dialogue avec eux est rétabli, se porte mieux et les projets se dessinent, de plus en plus nombreux. « Mes parents ont un resto et je travaille des fois avec eux.
Quand je vais terminer ici, je vais aller travailler au Costco, avec mon oncle. J’ai aussi mon auto et je vais aller au gym. »
La route sera longue, il le sait et les tentations jamais bien loin. Ça aussi, il le sait. « J’ai parlé avec mes amis d’avant. Et j’ai mis mes limites avec eux. »
Fort d’une détermination nouvelle et prometteuse de se prendre en main, Raphaël prévoit compléter ses études secondaires avant de poursuivre avec un cours en comptabilité.
Depuis 1973, Portage a aidé des milliers de personnes à reprendre leur vie en main grâce à ses différents programmes pour adolescents, adultes, femmes enceintes, mères avec de jeunes enfants et toxicomanes souffrant de problème de santé mentale.
Outre celui de Prévost, Portage gère plusieurs centres de traitement de la toxicomanie à travers le Québec, le Nouveau-Brunswick et l’Ontario.
