Champêtre, vraiment?
Par nathalie-deraspe
Ouverture estivale du Parc linéaire
» J’ai toujours été très sensible à l’aspect environnemental de notre région. Avec Anne-Marie Colizza, nous allons rapidement prendre les moyens afin que ce problème soit réglé, en collaboration avec le Parc linéaire, en ce qui concerne le territoire de Piedmont.
_ Clément Cardin, maire de Piedmont
Alors que cette fin de semaine est lancée la saison estivale du Parc Linéaire du P’tit train du Nord, sur le thème «Roulez pour l’été» (samedi le 12 mai à la Gare de Piedmont, et dimanche le 13 mai à la gare de Labelle), Accès a découvert qu’à certains endroits les abords de la piste cyclable laissent résolument à désirer: pollutions visuelle et environnementale, amoncellement de boîtes métalliques diverses, de roues entières, de transmissions automobiles, de réfrigérateurs, de vis, de bouteilles, de matelas, de réservoirs d’essence et d’huile à chauffage, de clous, de cages à poules, de bouteilles de verre.
Et finalement l’apothéose: une carcasse entière d’automobile, percées de balles de carabine. Tout ceci entre le kilomètre 22 et le kilomètre 23 de la piste cyclable, côté Golf de Piedmont. Accès fait le point sur une sale situation, qui pourrait bien assombrir la beauté de l’été qui commence. Un estimé sommaire et conservateur conduit à croire que trois camions poids lourds pourraient être nécessaires pour le transport complet de ces objets… sans compter ceux recouverts d’arbres coupés.
Plus grave encore: à la pollution visuelle se mêle une pollution plus sournoise encore: le métal rouillé qui s’infiltre dans le sol puis conduit la rouille dans le ruisseau, avec un débit régulier, agrémenté de légères chutes et de méandres qui se trouvent déjà envahis de différentes composantes métalliques. Celles-ci se rendent ainsi en pèlerinage vers la rivière du Nord.
Il suffit de se rendre près du pont Gagliesi pour s’en imprégner… La municipalité de Piedmont soupèse d’ailleurs la possibilité de refaire le pont ou d’en construire un nouveau… Nul doute que cela aura une influence positive sur le contrôle de la pollution et de ses conséquences.
Anne-Marie Colizza, conseillère à Piedmont et responsable du dossier environnement de la municipalité, affirme ne pas avoir eu connaissance de ce «dépotoir», mais qu’un autre problème du genre, celui-ci situé sur le côté sud, avait déjà été réglé.
«Pour ce nouveau problème que vous me présentez, je communiquerai avec le comité environnemental pour l’informer de la situation. Il faudra également déterminer l’endroit exact et la part de responsabilité de la ville dans son nettoyage…»
Remerciant notre journaliste de l’avoir informée de la situation, Mme Colizza s’est engagée à ce que le dossier ne demeure pas «lettre morte».
Concernant cette responsabilité, bien qu’il soit possible selon Mme Colizza qu’il ne s’agisse pas d’un terrain appartenant à la ville de Piedmont, elle souligne qu’il y a quand même des règlements municipaux à faire respecter à cet égard. Elle a aussi mentionné qu’elle verrait à en informer ses collègues au Conseil municipal.
Le Conseil a d’ailleurs, lors de sa séance du 7 mai à l’Hôtel de Ville de Piedmont, voté un budget de 17 000$: «Ceci afin de mandater la firme Bio Filia pour qu’elle fasse l’inventaire du potentiel faunique, de la caractérisation de la rivière du Nord, de tous ses aspects physiques de la condition de ses sédiments et des sources de pollution… Le tout de façon à établir un plan d’ensemble et d’enlever une fois pour toute toutes les sources de pollution», explique Gilbert Aubin, directeur général de la Ville de Piedmont.
Petit train voit loin?
Du côté du Parc Linéaire du P’tit train du Nord, le directeur des opérations, Christian d’Auteuil, tout en mentionnant être «au courant de la situation», invite à consulter Lucie Lanteigne, gestionnaire et nouvelle directrice de la coalition du Parc linéaire. En poste depuis peu, Mme Lantin souligne que «la responsabilité de la piste en est une de mandataire auprès des MRC et ne leur donne pas juridiction autre que quarante-cinq pieds de chaque côté de la ligne centrale de la piste.» Toutefois elle dit s’intéresser grandement à ce dossier et qu’elle verrait à y donner suite puisque que «les gestionnaires de la piste sont très sensibles, tout comme leurs usagers, à l’harmonie que procure la nature aux usagers, et que ceux-ci leur soulignent régulièrement que leur intérêt et leur plaisir sont intimement liés au ressourcement et à l’apaisement qu’ils y trouvent.»
La piste cyclable est empruntée tout à la fois par des citoyens de Sainte-Adèle, Piedmont, Prévost et autres, sans compter les touristes, et la dégradation de l’environnement, qui peut affecter l’eau de la rivière du Nord, risque d’affecter, elle, toutes ces municipalités. André Mongeau, directeur général de la ville de Sainte-Adèle – et un habitué de la piste cyclable! – croit quant à lui que cet endroit «n’est pas dans les limites de la ville de Sainte-Adèle»; cependant il s’est engagé, lors d’un premier entretien avec Accès, à envoyer l’un de ses responsables en loisirs vérifier. Cela fut fait rapidement et M. Mongeau a recommuniqué avec Accès afin de nous informer que «la situation (semblait concerner) la ville de Piedmont», mais qu‘il demeurait disponible «pour suivre le dossier» et qu‘il verrait à bien «(s’)assurer de (sa) première impression».
Trou d’un coup?
Nicole Poissant, administratrice du Golf de Piedmont (dont les débris jouxtent le terrain de golf), soutient que le Golf de Piedmont n’a «aucune responsabilité dans cette situation, qu’il n’y a jamais eu de dépotoir sur ou près du golf»… mais qu’elle verrait à ce que Pierre Langlois, un coordonnateur adjoint, vérifie les faits avancés et prenne des photographies le cas échéant… Elle souligne que s’il y a bel et bien un problème et que «des mesures seront prises au plus tard cet automne»… Si Mme Poissant s’est empressée de nous informer qu’elle contacterait M. Aubin de la ville de Piedmont pour clarifier la situation, elle n‘a pas jugé bon de nous rappeler.
Comme M. Mongeau, de la ville de Sainte-Adèle, qui ne croit pas que le site en question soit situé sur le territoire de sa municipalité, pour M. Aubin, de la ville de Piedmont, le site en question n’appartiendrait pas non plus à sa municipalité… tout en refusant de révéler l’identité du propriétaire. Le directeur général de la municipalité de Piedmont a toutefois ajouté que la ville travaillerait à régler la situation en coopération avec les gens concernés.
Dernière heure
André Mongeau, directeur général de la ville de Sainte-Adèle, qui nous avait souligné son intérêt au dossier, a recommuniqué de nouveau avec nous afin de nous informer qu’ayant eu «un doute quant à la localisation exacte de l’endroit, (il est) retourné sur les lieux et, avec l’aide de la matrice, (a) tenté d’établir de façon exacte qu’elle ville était concernée par le problème», la ligne de démarcation étant bien mince… En conclusion, M. Mongeau croit qu’il s’agit d’un endroit situé à la fois en partie sur le territoire de Sainte-Adèle et sur celui de Piedmont. Pour lui, il s’agit bien d’un ancien dépotoir qui jouxterait le terrain du golf de Piedmont; il a pourtant ajouté qu’il verrait à faire nettoyer tout cela rapidement.