Les fantômes de l’Auberge Benedict-Arnold

Par Journal Accès

Sous la patte d’O’Malley par Christian Genest

Imaginez un fan de hockey à qui l’on proposerait de pousser des rondelles en compagnie de Gretzky ou de Crosby pour 24 heures. Non seulement entendre leurs trucs et conseils, mais aussi s’entraîner en leur compagnie, et même partager quelques repas … Priceless, vous me direz!

Eh bien, à l’École d’Entrepreneurship de Beauce (l’EEB), c’est exactement ce que l’on propose aux entrepreneurs: côtoyer la crème de la crème pour 24 heures ou plus, tout dépend du statut que vous adoptez.

Une majorité d’ailleurs s’est enrôlée dans une cohorte pour 12 séjours de 5 jours et nuits en 2 ans. De quoi remplir jusqu’aux oreilles un sac à outils.

Je l’avoue d’emblée: je suis un étudiant infidèle. Je n’ai jamais trouvé ma place dans le système d’éducation traditionnel. Et pourtant, je suis une bête passionnée et intense.

Me remettre en question, dénouer une impasse professionnelle, dissiper mes doutes, mettre en échec ma solitude d’entrepreneur, me faire challenger sur des enjeux importants, parfaire un processus d’humilité, acquérir de nouvelles compétences… Autant de motivations qui me poussent sur la route de Saint-Georges-de-Beauce. Sans oublier qu’en vous y rendant, vous apercevrez l’enseigne hilarante du world-famous bar 55!

Vous y fréquenterez des entrepreneurs crinqués, des réchappés, des jeunes en relève, des self-made et vous y ferez probablement des rencontres touchantes, comme la mienne avec Fluke, un hybride artiste-entrepreneur à la sauce polonaise qui a flirté avec la rue pendant un moment jusqu’à sa prise en main qui l’a mené jusqu’à la fondation d’une agence de talents pilotant entre autres de gigantesques murales dont on en voudrait plus afin d’égayer le gris des villes.

Y’a eu Aldo Bensadoun, de qui j’ai pigé l’importance du tournant 2.0 sur la planète affaires. Y’a aussi eu Christiane Germain, qui m’a inspiré via son exigence insatiable des menus détails, menus qui font toute la différence. Sans oublier Franck Nicolas, qui fut un exemple de magicien de la scène, un rassembleur hors pair, qui même parfois pouvait faire de l’ombre aux stars.

Par contre, Robert Lafond était «boring». Il a patiné sur les talons devant un groupe assez hétérogène. Désolé, mais c’est la vérité toute crue!

Pierre-Marc Tremblay, quant à lui, a su démontrer qu’en y mettant des émotions, on parvient à percer droit au coeur.

Marc Dutil, le fondateur de ce merveilleux projet qu’est l’École d’Entrepreneurship de Beauce, m’a doté d’outils formidables de communication.

Jeff Bouchard de Sid Lee: j’ai même essayé d’être charmant pour pouvoir assister à ce coaching… Rien à faire, cette formation était réservée aux étudiants d’une cohorte à temps plein.

— Lire ici une jalousie véritable —

Au travers de toutes ces rencontres de 24 heures, j’en suis venu à re-définir la notion de succès. Parce que la mienne est définitivement à des lieux de ces top scorers. Compte en banque? Pouvoir? Rayonnement? Sure not. Sentir que j’amène quelque chose de nouveau, que je le bâtis en respectant mes valeurs, que je me sens évoluer à travers ce processus. Devenir un leader inspirant. Et aussi parfois, demeurer un adulescent: rester debout jusqu’à tard la nuit et me goinfrer de Lucky charms!

J’avoue qu’il me targue toujours d’en mesurer la portée réelle; Sourires? Témoignages? Vont-ils s’ennuyer de moi lorsque je danserai sur une autre piste?

Cette école se positionne à contre-courant de tous les maudits clichés souvent attisés par le clergé d’autrefois. On met de l’avant un programme anti-MBA: léger sur la théorie, lourd sur la pratique.

L’équipe soudée par Marc Dutil s’est donnée le mandat de relever la capacité entreprenariale et de faciliter la relève en faisant rayonner des talents venus de partout au Québec.

Pas non plus d’étiquettes ou de réseautage poche à la vendeurs-de-chars-usagés. Ici, on te pousse à prendre soin de ta famille, de tes amis et de tes employés, et aussi à ralentir, à écouter: j’aime.

On t’encourage à rester en équilibre, à faire du sport – même le patron se dit joggeur et rêve de me mettre une mine… Dommage qu’il ait «choké» au semi-marathon en octobre dernier!!

En ce jeudi 17h23, sur la route du retour; J’ai. Encore. La tête qui spinne.

Ai-je toujours autant le goût du risque? Suis-je toujours prêt à délaisser une partie de liberté pour cette «réussite»? Qui sait, peut-être qu’un des fantômes de l’auberge où s’est installée cette école non-conformiste me collera aux fesses afin de donner une couleur quotidienne à ces interrogations qui me hantent!

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *