Plus ça change…

Par Mimi Legault

Vous connaissez Socrate ? Il a déjà été dans votre classe, vous dites ? Ça m’étonnerait beaucoup parce qu’il est né 470 ans avant J.C. Ça fait un bail. Mais voici ce qu’il a écrit sur les enfants de son temps : « Nos jeunes aiment le luxe, ont de mauvaises manières, se moquent de l’autorité et n’ont aucun respect pour l’âge. À notre époque, les enfants sont des tyrans. » Et la définition du mot tyran est : personne qui, ayant le pouvoir suprême, l’exerce de manière absolue, oppressive. Vous me suivez ? Tant mieux ! J’aimerais que ma chronique de cette semaine se boive comme une camomille, comme un anti-stress ou comme une doudou qu’on enroulerait autour de soi, bien au chaud.

C’est vrai que les nouvelles ne sont pas encourageantes côté paix dans le monde. Moi je crois toujours au retour du balancier lorsque l’excès penche trop d’un bord ou de l’autre. Voilà pourquoi je vous ai présenté Socrate, parce que nous pensons que l’on vit le pire moment de l’Histoire. Que tous les enfants sont des enfants-rois. L’Histoire se répète. Plus ça change, plus c’est pareil. Tenez, je suis tombée sur un guide publié en 1997 par un certain parti en vue des élections fédérales. C’est écrit noir sur blanc, ça s’adressait aux futures candidates. On disait que : la candidate idéale était bien mise, sûre d’elle et toujours fraîche. Qu’elle devait avoir des tenues bon chic, bon genre. Qu’il fallait éviter les bijoux et les accessoires trop clinquants. Qu’elle devait savoir quand utiliser la bonne dose de cache-cernes quand la fatigue pouvait se manifester. J’arrête ici, ma pression dépasse 145/95. En même temps, le féminisme a fait de grands pas. Retour du balancier. Et puis, v’la ti-pas que le masculiniste Andrew Tate a fait son apparition. Vous verrez, il y aura là aussi un retour à l’équilibre.

L’autre jour, au dépanneur, j’ai demandé le plus sérieusement du monde au jeune homme derrière le comptoir de me vendre un journal où il n’était pas question ni de Trump ni de Musk. Je vous donne mon truc anti-stress lorsqu’il est question d’eux. J’écoute sans émotion, sans me dire qu’ils sont comme ci ou comme ça. Qu’un jour, la balance va retrouver son juste milieu. Tout passe. Et c’est parfois d’une situation désespérée que jaillit l’espoir. J’ai trouvé un point positif du côté de Trump. Avec ses changements d’idées qui mêlent tous et chacun, il a réussi à nous redonner notre fierté québécoise et/ou canadienne. Ce n’est pas rien ça. De plus, il est venu nous secouer les puces parce que ça fait des siècles que le Canada se fie sur son oncle Sam. On s’est réveillé. Je ne dis pas que j’admire le président américain : loin de là !!! Et puis, je me dis qu’il ne pourra pas régner ainsi pendant quatre années avant que quelque chose se produise. En attendant, j’essaie de trouver la petite lumière dans cette noirceur virtuelle. Un peu comme le gamin qui trouve un tas de fumier et qui se dit : tiens, tiens, il doit y avoir un poney pas loin.

Il y a une pensée de Jacques Prévert que j’ai toujours aimée : « Je sais, un peu partout, tout le monde s’entretue, mais d’autres « s’entrevivent », j’irai les retrouver. » Je vous entends, je vous observe. Il y a dans l’Homme, présentement, une angoisse devant autant de guerres et de haine. Je ne peux le nier. Mais ça ne sert à rien d’avoir peur pour quelque chose qui n’est pas arrivée. Dans les années soixante, il paraît qu’on est passé à ça d’une guerre mondiale. Ça ne s’est pas produit. Avant de me coucher, j’avais confié à ma mère mon anxiété face à la guerre. Elle m’avait répondu : nous vivons à côté d’une usine qui construit des munitions. Si on est attaqué, ça fera un gros boum et tu ne t’en apercevras pas, m’avait-t-elle dit en déposant un baiser sur mon front me croyant réconfortée. Je n’avais pas dormi de la nuit !

Pour terminer, je vous laisse sur un point d’humour visant Trump. Une coiffeuse de la région tannée, ben tannée d’entendre le nom de Trump sur toutes les lèvres de ses clientes a collé un mémo dans son miroir. Celle qui me parlera de Trump ou de Musk verra mes tarifs augmenter de 25 %. Et si ça ne marche pas, ce sera 50 % !!!

Comme dirait l’autre : est bonne !

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